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De la permanence du coup d’Etat à la haute trahison !

Publie le lundi 11 mai 2009 par Open-Publishing
5 commentaires

Michel Peyret
11 mai 2009

DE LA PERMANENCE DU COUP D’ETAT
A LA HAUTE TRAHISON !

« Le traité de Lisbonne est caduc » , titrait une « tribune libre » dans l’Humanité du 5mai dernier . Oui , il est bien caduc , il n’existe plus !
« Mais là ,ajoutais-je pour quelque de mes correspondants , c’est seulement une demi-vérité , et même un contrefeu : on donne une partie de la vérité pour cacher le plus important.

CE QU’IL CONVIENT DE CACHER !

« Et le plus important , c’est que le traité de Lisbonne reprend , et il ne peut faire autrement , l’ensemble des traités européens depuis le traité fondateur de Rome .
« En conséquence , tous ces traités européens sont également caducs ,
« Et si tous les traités européens , l’Europe , l’Union européenne , ce que j’appelle l’Etat européen , sont également caducs , ils n’ont plus aucune existence , ni légitime , ni légale !
« Et donc , en conséquence , le Parlement européen n’existe plus non plus !
« Et , toujours en conséquence , on ne peut élire les députés d’un Parlement qui n’existe plus !
« Voilà ce qu’il est important de cacher : il s’agit par le vote des peuples européens le 7 juin de nier les votes français et hollandais en 2005 , et le vote du peuple irlandais en 2008 .
« En clair , en France , on veut nous voler , on veut voler à tous ceux qui ont voté NON notre victoire de 2005 ! Laquelle confirmait les 57% d’abstentions aux précédentes élections européennes , celles de 2004 , et en France !
« Bref , sous couvert d’un nouveau vote , il s’agit bien de violer la souveraineté des peuples , dont celle du peuple français , qui a été le premier à invalider l’ensemble des traités ! »

TU AS RAISON FORMELLEMENT !

L’un de mes correspondants qui , peut-être , m’avait lu un peu rapidement , me rétorquait : « Tu as raison formellement , et le vote NON de 2005 avait déjà annulé tous les traités qui y étaient inclus de la même manière » !
En quoi étais-je donc « formel » ?
L’adjectif « formel » dit tout et son contraire !
Selon mon Robert de poche , « formel » c’est la précision et la netteté excluant tout malentendu , c’est clair , précis , explicite . »
Mais c’est aussi : « Qui repose sur la forme , qui privilégie la forme par rapport au contenu. »
Je suppose que mon correspondant privilégiait lui la seconde définition puisqu’il ajoutait : « Mais dans la réalité , le parlement existe , en tant que 700 tubes digestifs bien alimentés et qui se réveillent quand on veut les sevrer , et aussi des milliers de bureaucrates qui crachent du papier entre deux repas payés par les lobbiestes . Cela compte aussi . »
Je restais perplexe . Faisait-il de l’humour ? Au fond , ne disait-il pas comme Descartes ? Certes , pour exister , il convient d’avoir un tube digestif et pas seulement de penser ! Mais faire la preuve de la réalité du Parlement européen par l’existence de 700 tubes digestifs !!!

VIOL DES PEUPLES OU COUP D’ETAT ,

Je décidais en conséquence de m’en tenir au « formellement » de la seconde définition et de ne pas plaisanter avec l’existence ou non du parlement européen ! Il est des choses qu’il convient de prendre au sérieux ! Que s’était-il donc passé ces dernières années , sur le temps court de quelques années , depuis les élections européennes de 2004 , qui me permettait , au moins depuis le référendum de 2005 , de considérer qu’il y avait viol de la souveraineté du peuple , et que ce viol , même avec le recul , demeurait tout à fait inadmissible !
En histoire , il n’est guère question de viol des peuples , il existe un concept bien établi qui est plus familier et rend mieux compte de la réalité de ce qui s’est passé en différents moments de l’histoire des peuples .
Aussi , je répliquais à mon interlocuteur : « Ce n’est pas parce que Sarko fait uns sorte de coup d’Etat contre la souveraineté populaire , et que d’autres cautionnent , que je suis obligé de les approuver ! »
Et j’ajoutais : « Quand est-ce qu’il y aura un Victor Hugo de notre temps qui fustigera ce tout petit Napoléon ? Et combien s’achète , ou comment s’achète , l’approbation d’un 2 décembre ? »
Certes , dans les apparences , bien des choses se sont modifiées depuis le 2 décembre 1851 .
Victor Hugo dénonçait Napoléon-le-petit , pour lui pâle successeur de Napoléon 1er , une sorte d’aventurier qui parvint cependant à se faire élire Président de la République , il en fut même le premier président élu le 10 décembre 1848 avec près de 75% de voix masculines , issues notamment du parti de l’Ordre profitant de la légende impériale .

VICTOR HUGO ET NAPOLEON-LE-PETIT

Victor Hugo le montre « jurant solennellement la Constitution le 20décembre 1848 , et , le 2décembre 1851 , la brisant...Le 2 décembre et les jours suivants , il a , lui , pouvoir exécutif , attenté au pouvoir législatif , arrêté les représentants inviolables , chassé l’Assemblée , dissous le conseil d’Etat , expulsé la Haute cour de justice , supprimé les lois , pris vingt-cinq millions à la Banque , gorgé l’armée d’or , mitraillé Paris , terrorisé la France , jonché les rues de cadavres , versé des flots de sang ; depuis il a proscrit quatre-vingt quatre représentants du peuple , volé aux princes d’Orléans les biens de Louis-Philippe leur père , auquel il devait la vie , décrété le despotisme en cinquante -huit articles sous le titre de Constitution , employé l’armée à la honte , garroté la République , fait de l’épée de la France un bâillon dans la bouche de la liberté , brocanté les chemins de fer , fouillé les poches du peuple , réglé le budget par ukase , déporté en Algérie et à Cayenne dix mille démocrates , exilé en Belgique , en Espagne , en Piémont , en Suisse et en Angleterre quarante mille républicains , mis dans toutes les âmes le deuil et sur tous les fronts la rougeur .
« Louis Bonaparte croit monter au trône , il ne s’aperçoit pas qu’il monte au poteau. » (Napoléon-le-petit)

MITTERRAND ET LE COUP D’ETAT PERMANENT

Bien de l’eau , souvent sale , et même rougie , aura coulé sous les ponts quand François Mitterrand , en 1964 , dénoncera dans « Le coup d’Etat permanent » le pouvoir personnel pratiqué par le général de Gaulle avec l’instauration en 1958 de la 5eme République et , en 1962 , avec l’élection du Président au suffrage universel :
« J’appelle le régime gaulliste dictature parce que , tout compte fait , c’est à cela qu’il ressemble le plus , parce que c’est vers un renforcement continu du pouvoir personnel qu’inéluctablement il tend , parce qu’il ne dépend plus de lui de changer de cap . Je veux bien que cette dictature s’instaure en dépit de De Gaulle . Je veux bien , par complaisance , appeler ce dictateur d’un nom plus aimable , consul , podestat , roi sans couronne , sans chrême et sans ancêtres .Alors elle m’apparait plus redoutable encore . »
Nous sommes toujours dans la permanence de cette 5eme République !
Pour sa part , François Mitterrand a fort bien endossé le portrait qu’il peignait , ou dépeignait , du pouvoir personnel .
Avec lui et ses successeurs , différentes modifications de cette Constitution sont cependant venues aggraver les défauts , sinon les tares , dépeintes .

CONTINUITE OU RUPTURE ?

Et aujourd’hui , c’est Nicolas qui occupe le trône à sa façon , qui a rompu avec l’apparence de bonhomie qu’avaient cherché à donner certains de ses prédécesseurs …
L’esprit républicain en France s’est-il à ce point dégradé pour qu’ainsi l’essentiel ds formations politiques se soient ainsi inscrites dans la perduration de ce »coup d’Etat permanent ?
Perduration ?
En fait , il ne s’agit plus de continuité ni de retouches à la marge !
De nouveaux seuils ont été franchis !
Jusqu’alors , certaines apparences démocratiques s’étaient maintenues .
Avec le sort réservé au NON majoritaire exprimé par le peuple français lors du référendums de 2005 relatif au TCE , ce sont les apparences qui , elles-mêmes , disparaissent .
Certes , dans un premier temps , on semble vouloir respecter la volonté du »peuple souverain » français qui , là , est redoublé par le NON du peuple hollandais .
Mais les dirigeants européens , avec l’accord et la collaboration des dirigeants français , élaborent une « resucée » du TCE , le Traité de Lisbonne .

LE NON A L’ENSEMBLE DES TRAITES EUROPEENS

Ce que n’avouent pas ces dirigeants , c’est que le NON au TCE est également un nom à l’ensemble des traités européens qui sont en conséquence également récusés . L’Etat européen n’a plus d’existence légale ou légitime !
Ce qu’ils n’avouent pas , c’est que tout ce qu’ils ont mis en place depuis cette expression de la souveraineté du peuple n’a plus à son tour ni validité ni légitimité !
Et ce fait n’est pas seulement une violation d’un droit inaliénable !
C’est un coup d’Etat !
C’est un coup d’Etat parce que il s’agit de rétablir un Etat , en l’occurrence l’Etat européen , indûment appelé « Union européenne » , un Etat qui n’a plus ni légitimité ni légalité !
Mais , me dit-on , le Congrès , c’est-à-dire Assemblée nationale et Sénat réunis , a adopté le traité de Lisbonne...

JE NE SUIS PAS JURISTE !

Je ne suis pas juriste...
Par contre Roland Weyl en est un , et internationalement reconnu .
Dans L’Humanité du 6 janvier 2005 , il évoque dans les conclusions d’une « Tribune libre » , après un avis du Conseil constitutionnel , « la convocation du Congrès pour procéder à des modifications constitutionnelles »et montre que : « les parlementaires ne pourront pas ignorer les responsabilités devant lesquelles ils seront placés devant le peuple et l’histoire . Bien plus : le Conseil (constitutionnel) rappelle que la Constitution dispose que « la souveraineté appartient au peuple qui l’exerce par ses représentants ».Ses représentants sont donc habilités à « exercer » cette souveraineté , mais nullement à en disposer . Un adage fondé historiquement a même toujours considéré que le peuple lui-même ne peut renoncer à sa souveraineté , qu’elle est inaliénable , ce qui l’autorise toujours à la reconquérir en considérant comme nulles ces abdications . Mais à plus forte raison des renonciations à sa souveraineté ne relèvent pas du pouvoir de représentation des parlementaires . »

DISSOUDRE LE PEUPLE !

Ici , chacun comprend bien que les principes exposés par Roland Weyl ne sont pas formels ou conjoncturels :ils sont « inaliénables » !
C’est aussi ce que disait à sa façon le 16 juin 2008 l’historien universitaire Edouard Husson (Rouge Midi) :
« On s’est gaussé des anciens pays du bloc soviétique mais nos dirigeants sont actuellement dans la logique exprimée par la boutade de Brecht , en 1953 : « Si le peuple s’exprime contre le gouvernement , il faut dissoudre le peuple . »

DU COUP D’ETAT A LA HAUTE TRAHISON

Mais c’est avec Anne-Marie Le Pourhiet , qui est juriste , professeur agrégé de droit public à l’Université de Rennes... que l’on approche de l’essence même de la démarche . Dans un article du 20 décembre 2007 ( Rouge Midi) intitulé significativement « Traité européen : on peut parler de haute trahison » , elle écrit :
« Le traité modificatif « modifie bien le traité constitutionnel rejeté en 2005...C’est une modification par simple soustraction en ce sens que l’on s’apprête à faire ratifier par le parlement français un traité partiel aux lieu et place du traité complet initial .
« Une question fondamentale se pose dès lors : comment le président de la République peut-il décider seul , alors que le peuple français a juridiquement rejeté l’intégralité du traité , de faire cependant ratifier par voie parlementaire la majeure partis des dispositions qu’il contenait au motif que celles-ci n’auraient pas fait l’objet de contestation ?
« Si le président a la conviction que les dispositions restant dans le traité modificatif ont fait l’objet d’une approbation implicite des Français , encore faut-il qu’il s’en assure en organisant un nouveau référendum tendant à obtenir leur accord explicite .
« Comment qualifier et sanctionner , dès lors , un tel coup d’Etat ?...
« Notre texte constitutionnel affirme encore que le principe de la République est « gouvernement du peuple par le peuple et pour le peuple » et que son président est élu au suffrage universel direct pour veiller au respect de la Constitution , assurer le fonctionnement régulier des pouvoirs publics et la continuité de l’Etat et garantir l’indépendance nationale .
« Le terme qui vient à l’esprit pour désigner le mépris présidentiel de la volonté populaire est évidemment celui de haute trahison ... »

Et comment qualifier tous ceux qui cautionnent le coup d’Etat et la haute trahison ?
Et mon appréciation est-elle toujours aussi formelle ,
J’ajoute encore que je comprends très bien que tous ceux qui prennent connaissance de la dimension du questionnement puissent éprouver quelque gène .
Mais l’important n’est-il pas de rechercher la vérité et de la dire !

Messages

  • L’association des USA et de l’Europe dans un vaste marché Transatlantique a par ailleurs été votée en secret par le parlement européen. Il sera effectif en 2015.

    http://www.dailymotion.com/relevance/search/melenchon/video/x9203t_jeanluc-melenchon-le-futur-grand-ma_news

    Il sera effectif en 2015 dans sa totalité.

    Le marché financier transatlantique fut signé en 2007 par Bush et Merckel ,au nom de U.E,en toute discretion,a la veille du premier tour de l’election presidentielle française.

  • J’avoue que j’ai un peu de mal à suivre ce texte (que j’ai relu plusieurs fois, pourtant).

    Pour commencer, une remarque de forme ...

    L’usage abusif de guillemets ne permet pas de savoir exactement qui parle de l’auteur, ou des auteurs cités premièrement et c’est gênant. Mais ce n’est pas grave.

    Ensuite il y a des approximations, bien utiles, certes, pour asseoir le point de vue défendu, mais qui restent des approximations, voire, des erreurs ( même si sur le fond, on peut être d’accord avec la conclusion , grosso modo...).

    On peut soutenir que l’UE serait déjà un Etat, c’est pratique oui mais voilà, si on n’en est sans doute plus très loin, à ce jour, c’est inexact, quel que soit le bout par lequel on le prend. C’est donc problématique d’affirmer péremptoirement "L’UE est un Etat" je veux bien me ranger à cette conclusion à condition qu’elle parachève une démonstration irréfutable.

    Je crois savoir que cette assertion, c’est aussi ce qui fonde le changement de cap de la politique du PCF "L’UE est un Etat donc nous devons conquérir et gravir les marches de cet Etat etc..." - je conçois donc qu’elle est manifestement à la mode mais elle n’est pas pour autant démontrée, donc ,elle n’est pas pour autant vraie....

    Car en effet si l’UE est déjà un Etat, alors nous communistes n’avons pas d’autre choix que de faire tomber cet Etat là avant tout (l’Etat français si je comprends bien l’auteur, n’existant plus donc ?)

    Aussi, nécessairement les moyens qu’il faut employer ne sont pas les mêmes que ceux que l’on emploie contre une structure mouvante, en formation, en construction, composée de plusieurs Etats encore souverains...

    De mon point de vue, ce postulat est donc un premier problème de taille EN SOI.

    Ensuite il y a cette tentative de démontrer "juridiquement "(donc , légitimement) , enfin, si j’ai bien compris le texte, ce dont je ne suis pas sûre, que le Parlement Européen n’existerait plus depuis la caducité du Traité de Lisbonne parce que le traité de Lisbonne aurait repris les anciens traités...? C’est cela ?

    C’est amusant comme idée mais d’une part je crains que ce soit faux techniquement parlant (revoir ce qu’est, en effet, la caducité, qui n’a rien à voir, en droit en tout cas, avec une nullité ou une annulation, par exemple, et revoir le mécanisme d’incorporation et de ratificatio ndes traités UE également), et d’autre part, je suis opposée à cette voie légitimiste (il me semble qu’il faut l’être).

    Le Parlement de l’UE n’existe pas parce que nous le peuple nous ne le voulons pas et ne l’avons pas créé.

    Il n’y a pas de "constituante" s’il n’y a pas "le peuple"...Mais, un peu comme pour "la classe", d’un point de vue politique, il n’y a pas de peuple si il n’y a pas de volonté de se constituer en tant que peuple.

    Enfin, on revient toujours sur ces mêmes questions de la souveraineté ,de la nation etc.

    On peut soutenir que la constitution de la 5è se fonde/ ou consacre la souveraineté populaire, c’est faux également ---- à preuve :

    "article 2 (...)
    Son principe est : gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple.

    article 3
    La souveraineté nationale appartient au peuple qui l’exerce par ses représentants et par la voie du référendum."

    Voilà.

    Il faut quand même faire l’effort de citer les textes (surtout ceux là !!) de façon exacte !

    C’est sûr, rappeler que la souveraineté en France est bien, depuis la "défaite officielle" de 1793, NATIONALE, est disons, "ennuyeux" .

    Mais c’est ennuyeux également, d’un point de vue scientifique au moins, de faire disparaître le terme de "nationale" dans "souveraineté" dans la constitution de la 5ème...

    C’est arrangeant quand on ne veut pas reconnaître, par exemple, qu’on s’est peut être planté sur le soutien "mordicus" à la souveraineté nationale, mais c’est quand même inexact.

    Il vaut mieux reconnaître ses erreurs que tenter de les dissimuler pour construire par dessus un mensonge encore plus gros - c’est quand même plus crédible.

    Et plus honnête.

    "By the way", comme disent les anglais, Roland Weyl, lui , ne maquillait pas les textes quand il écrivait sa "tribune" en 2005 - qu’on peut retrouver ici sur le site des camarades de Rouge Midi http://www.rougemidi.org/spip.php?article27

    (Même si je ne partage pas du tout son point de vue sur l’avenir de "la nation" et de la "souveraineté nationale" pour les communistes...)

    Et le prof AM Le Pourhiet, qui formule des arguments en soutien à sa critique virulente ( que j’avais beaucoup appréciée par son courage notamment) contre le viol du 4 février, non plus.

    Elle n’a certes jamais prétendu le contraire quand elle rappelle "le principe de la république est gouvernement du peuple par le peuple pour le peuple". Elle ne dit pas "VOLONTÉ POPULAIRE" dans son texte par hasard d’ailleurs, c’est une scientifique. Elle est précise.

    Mais nulle part elle n’écrit (et pour cause) que la souveraineté en France serait d’ores et déjà "populaire".

    Je cite d’ailleurs sa conclusion (qui achève d’éclairer ses propos rapportés ici) qui était FANTASTIQUE et que je partage hélas un peu plus chaque jour :

    "(...)Sans insurrection ni destitution, nous n’aurons alors plus qu’à pleurer sur notre servitude volontaire en réalisant que nos élus représentent bien ce que nous sommes nous-mêmes devenus : des godillots. »"

    http://contrejournal.blogs.liberation.fr/mon_weblog/2007/12/une-haute-trahi.html

    Car, oui, la souveraineté en France est avant tout la souveraineté NATIONALE.

    Et oui, comme certains ici se tuent à le répéter, ça a bien un sens d’avoir préféré cette forme de souveraineté, à celle envisagé par la constitution de l’An I en 1793, qui était elle, la souveraineté POPULAIRE.

    C’est "drôle" de voir ceux qui se revendiquent de la souveraineté de la nation pour eux mêmes se "plaindre" ensuite des effets que produit ce choix IDÉOLOGIQUE sur nous. Mais tout le monde, en effet, peut se tromper.

    On peut terminer en disant pour se disculper d’éventuelles erreurs, "je ne suis pas juriste" - soit... je ne suis pas mécanicien mais si je me mêle d’une discussion de mécano, que je ne m’étonne pas d’être traitée en mécano et renvoyé dans les cordes pour d’éventuelles erreurs ou approximations...

    Il n’y a pas de "nation" ni de "souveraineté nationale" possibles pour un COMMUNISTE dans un système capitaliste ! Tordons

    D’un point de vue sentimental et pour appeler autrement la lutte contre l’impérialisme, il y a à la rigueur, une patrie ; il y a aussi la souveraineté du peuple, A CONSTRUIRE, A IMPOSER, et plus exactement, la souveraineté de la classe majoritaire au moins NUMERIQUEMENT dans ce peuple, c à d le prolétariat, mais la nation ?!

    Non, non, la seule "nation" qui pourrait exister pour nous est celle que nous constituerions une fois gagnée la lutte des classes par le prolétariat ( cf Le Manifeste).

    Relisons ici qq textes extraits de Marx ou Engels sur la question de la nation...


    " La nationalité du travailleur n’est pas française, anglaise, allemande, elle est le travail, le libre esclavage, le trafic de soi-même. Son gouvernement n’est pas français, anglais, allemand, c’est le capital. L’air qu’il respire chez lui n’est pas l’air français, anglais, allemand, c’est l’air des usines. Le sol qui lui appartient n’est pas le sol français, anglais, allemand, c’est quelques pieds sous la terre (...) -

    The nationality of the worker is neither French, nor English, nor German, it is labour, free slavery, self-huckstering. His government is neither French, nor English, nor German, it is capital. His native air is neither French, nor German, nor English, it is factory air. The land belonging to him is neither French, nor English, nor German, it lies a few feet below the ground. (...)

    Marx- Projet d’article sur le livre de Friedrich List ici"

    " Les prolétaires ont en face d’eux dans tous les pays les mêmes intérêts, un seul et même ennemi, un seul et même combat ; les prolétaires sont déjà, dans leur grande masse, exempts par nature de préjugés nationaux ; toute leur culture et tout leur mouvement sont essentiellement humanitaires, antinationaux."

    Fr. Engels in Rheinische Jahrbücher zur gesellschaftlichen Reform n° II, 1846, (traduction française dans "Karl Marx, Œuvres" tome 4, Bibliothèque de la Pléiade, 1994, pp. 1388 s).

    (...)

    " On a reproché aux communistes de vouloir abolir la patrie, la nationalité. Les travailleurs n’ont pas de patrie. On ne peut leur prendre ce qu’ils n’ont pas. Le prolétariat doit tout d’abord s’emparer du pouvoir politique, s’ériger en classe nationale, se constituer lui-même comme nation.(...). Les particularités et antagonismes nationaux des peuples s’effacent de plus en plus en même temps que se développent la bourgeoisie, la liberté du commerce, le marché mondial, l’uniformité de la production industrielle et les conditions de vie qui en résultent. Le prolétariat au pouvoir les fera disparaître plus radicalement encore "

    Manifeste du PC Marx Engels 1848

    (...)"


    Je me permets d’indiquer à M Peyret, mais à tout le monde en fait, qui souhaite prolonger ces questions, une lecture qu’il ne faut pas craindre d’affronter, en dépit du nuage de souffre qui entoure l’auteur (et pour cause) et qui me semble extrêmement intéressante, celle de Carl Schmitt , "La notion de politique" et également "théologie politique" entre autre mais également "théorie de la constitution" si on en a le temps

    A lire d’urgence dans les temps qui nous occupent....A lire, à critiquer, à distribuer, à synthétiser etc.

    Et par la même occasion, à la lecture de l’ excellent "Carl und Karl" sur les "correspondances" Schmitt/Marx, chapitre issu de l’ouvrage fascinant (même si souvent critiquable) de Mario Tronti "La politique au crépuscule".

    A ma connaissance, Tronti est un des rares philosophes marxiens qui aient traité de la sorte, avec tant de profit et de brio, une "comparaison" analytique Schmitt/Marx.

    On me le reprochera encore (il faudrait laisser Schmitt où il est puisque nazi, selon certains ) mais ce n’est pas grave.

    Oui, je pense qu’on ne peut décidément pas faire abstraction de la pensée de Schmitt car Sarkozy (entre autre mais il n’est pas le seul évidemment, en Europe, Berlusconi aussi par exemple) est un personnage politique schmittien par "excellence", ou disons, "caricatural" dans son décisionisme politique, dans son traitement du monde en ami/ennemi, dans sa conception de la souveraineté comme "qui tient le bâton ? Qui est LE CHEF ?" ??

    Schmitt et son illustre "géniteur" intellectuel évidemment à savoir Thomas Hobbes.

    Les "(re)-créations",interprétations, variations, schmittiennes de la théorie de l’Etat de Hobbes, ont ouvert une brèche immense dans la pensée politique occidentale au 20 ème siècle qui est loin d’avoir été refermée et qui engendre encore des monstres féroces.

    En effet, avant Schmitt, Thomas Hobbes, l’auteur de l’incroyable Léviathan, disait "Auctoritas non veritas facit legem" (c’est l’autorité, non la vérité, qui fait la loi) et c’est ça la brèche idéologique du 20è et du 21è siècle.

    On peut ajouter à cela du même Hobbes "covenants without a sword are but words" ("les contrats sans l’épée ne sont que des mots")

    C’est cela le ventre fécond du fascisme et du nazisme. L’AUTORITÉ.LA LOI CONTRE LA VÉRITÉ. CONTRE LA JUSTICE. CONTRE L’HUMANITÉ.

    Ce n’est pas par hasard si Lénine, lui se rangeait sous la bannière de "LA VÉRITÉ".

    Mais ce n’est pas un hasard non plus si le concept de "dictature du prolétariat" était si fondamental (est toujours) pour le communisme en tant que mouvement réel....

    C’est à nous communistes, marxistes, anarchistes, d’accepter de nous colleter enfin avec ces notions : autorité, Etat, violence, dictature, pouvoir....

    C’est à nous, communistes de refermer cette brèche idéologique d’urgence. Car la brèche , d’idéologique , est évidemment devenue réalité.

    Et nous en sommes loin, de refermer cette brèche, car il faudrait pour ce faire, commencer à déterrer les cadavres des "monstres".....tous les monstres du 20ème y compris ceux que "nous" avons engendrés, et là, ça coince....

    Oui, LA SOUVERAINETÉ POPULAIRE, C’EST LA CONQUÊTE QUE NOUS DEVONS RÉALISER, NOUS LES COMMUNISTES DU 21 EME SIÈCLE - A CE STADE, ELLE N’EXISTE PAS.ET NOUS EN SOMMES LOIN...MAIS CE N’EST PAS IMPOSSIBLE

    LL

    • Contre le capitalisme , construisons la mondialisation des peuples souverains !
      vendredi 10 avril 2009 (17h44)
      4 commentaires
      Michel PEYRET
      Samedi 4 avril 2009

      CONTRE LE CAPITALISME
      CONSTRUISONS LA MONDIALISATION DES PEUPLES SOUVERAINS !

      Dans nos actions , nous sommes confrontés au même ennemi et je me félicite qu’il soit aujourd’hui nommé clairement !
      Même le Président de la République est obligé de l’appeler par son nom alors même que des forces se voulant progressistes , il y a peu encore , y répugnaient !
      C’est bien du capitalisme dont il s’agit !
      Certains voudraient bien personnaliser la chose : Sarkozy est le Président , aussi est-il le responsable ! Certes ! Ce n’est que l’apparence des choses !
      Car derrière Sarkozy , il est des forces puissantes qui le dépassent .
      Des forces économiques organisées aujourd’hui mondialement .
      Et des forces sociales et politiques !

      Il ne faut pas en rester aux apparences .
      Ce n’est pas Sarkozy qui décide en réalité , sauf pour ce qui est de l’intendance !
      Ceux qui décident en France sont regroupés dans ce qui s’appelle le MEDEF !
      MEDEF dont Sarkozy « bisouque » la présidente chaque fois qu’ils se rencontrent ! Et nous ne sommes pas de toutes les rencontres !
      Oui , ce sont les grands patrons qui commandent en réalité !
      Et Sarkozy , lui , au fond , il n’est que leur « grand commis » ! Pour ne pas dire le grand larbin !
      C’est lui qui est chargé de « mettre en musique » les décisions qui organisent leur domination sur toute la société !
      Les décisions qui pressurent les salaires et leur permettent de s’approprier les richesses produites par le travail !
      Les décisions qui permettent de spéculer au lieu d’investir utilement !
      Les décisions qui permettent de licencier , voire de fermer les entreprises , quand les bas salaires ne sont plus suffisants pour consommer tout ce qui est produit !

      C’est lui aussi qui a la responsabilité , avec ses compères chefs d’Etats européens , d’orchestrer ces décisions des patrons au niveau de l’Europe ! Leur Europe bien sûr !
      Leur Europe qu’ils appellent « Union »pour travestir la réalité et n’est en fait qu’un super-Etat qui se superpose à l’Etat national !

      Car c’est bien un Etat !
      Un Etat , avec un Président !
      Un Etat avec un Conseil des ministres ! Et avec une Commission , européenne bien sûr , qui décide de « directives » , directives qui doivent être obligatoirement transcrites dans les législations nationales ! Ce qui représente 80% de l’activité législative de l’Assemblée nationale et indique son degré de dépendance vis-à-vis de l’Etat européen !
      Un Etat avec son budget dont la Commission dispose quasiment à son gré bien qu’il soit alimenté par les budgets nationaux , ce que l’on « oublie » de vous dire quand on vous explique que c’est ladite « Union » qui finance telle ou telle initiative !
      Un Etat avec une monnaie , européenne bien sûr , et gérée par une banque centrale , européenne évidemment !
      Un Etat avec une Justice européenne et des Tribunaux européens !
      Un Etat avec une défense et des contingents européens !
      Et enfin , un Etat avec un Parlement , en fait Parlement sans pouvoir de décision , il convient de le savoir !
      Et encore , un Etat avec , comme tous les Etats , des institutions qu’ils voudraient bien couronner avec une Constitution !

      C’est le fameux Traité constitutionnel confronté aux aléas que vous savez !
      Je voudrais m’arrêter sur ces questions de la plus haute importance car , comme le disait Jean Monnet , dit le « fondateur de l’Europe » , il faut le faire( cet Etat ) mais ne jamais en parler !
      Les peuples ont cependant fini par pénétrer ce secret !
      Ils ont découvert que cette « Union » au si beau nom était chargée de redoubler leur exploitation !
      Ils ont pris conscience que « l’Union » servait à limiter leur liberté de décision , voire à la supprimer totalement !

      En France , dès 1992 , avec le référendum sur le Traité de Maastricht qui supprimait les monnaies nationales et remplaçait les Banques centrales nationales par la Banque centrale européenne , cela a été acquis plutôt de justesse , presque 50/50 , mais c’est encore passé ! Et les Français et autres peuples ont expérimenté l’euro et le rôle de la BCE !
      Et ils ont bien compris que , non seulement ce n’était pas bon pour eux , et qu’en réalité , tout dépendait des décisions de la Banque centrale et qu’ils étaient , eux , les peuples , privés de toute initiative et que même le budget national était cadenassé !

      Aussi , en 2004 , lors des précédentes élections européennes , ils ont décidé , comme d’un commun accord , de « voter avec les pieds »,c’est-à-dire de ne pas aller voter , de boycotter ces élections !
      A l’Ouest , dans les principaux pays comme la France , l’abstention parvenait à 57%... !
      A l’Est , en Pologne , Slovaquie , Lituanie... elle dépassait les 80% !
      Le verdict était clair !
      Il annonçait le résultat du référendum de mai 2005 en France et en Hollande !
      Le projet de Traité constitutionnel était retoqué !

      C’était une révolution ! Une insurrection contre la quasi-totalité des médias et des « élites politiques » qui avaient appelé à voter OUI !
      Une révolution car , par leur vote , Français et Hollandais ont , de par leur souveraineté imprescriptible , rendu légitimement caduc , sans plus aucune valeur , le projet de TCE et tous les autres traités européens auxquels se référait le TCE , jusqu’au Traité « fondateur » , celui de Rome !
      On ne nous disait pas que , déjà , c’en était fini politiquement de l’Etat européen !

      Ce que décident les peuples ne peut être mis en cause par personne ! C’est pourtant ce que firent Sarkozy , les principaux dirigeants européens et ceux qui proposèrent un nouveau référendum pour en principe s’opposer au vote par les parlements nationaux de la nouvelle mouture du traité .
      Disons-le clairement : ces dirigeants politiques commettaient ensemble un déni de démocratie , un viol réel des peuples !

      Et , bis repetita , les Irlandais ont également retoqué la resucée de Lisbonne !
      Une fois encore , c’est l’ensemble des traités qui n’ont plus la légitimité populaire ! Qui sont caducs !
      Et les principaux responsables politiques se déshonorent à nouveau : ils maintiennent les élections du Parlement européen comme si ce Parlement avait encore une existence légitime !
      A nouveau donc ils commettent le viol !
      Alors , bien évidemment , chacun se déterminera selon ce que lui dictera sa conscience !
      Mais ma conscience a horreur de subir ces sortes d’outrages et je ne vois qu’une manière d’exprimer ma colère et ma révolte : je ne ferai pas un pas vers ces lieux où se consacrerait le crime !

      Car je sais que des alternatives existent à cet Etat européen « croupion de l’Asie » !
      D’abord la Méditerranée , berceau des échanges commerciaux et des cultures au carrefour de trois continents .
      Mais pourquoi ignorerait-on le quatrième ? L’Amérique ou les Amériques ! Et l’Océanie qui n’est pas composée seulement de pays pratiquant le rugby !

      La structure mondiale existe pour cette organisation des échanges , des coopérations et des solidarités .

      C’est l’ONU qu’il convient de démocratiser en l’arrachant à la tutelle pesante des grandes puissances du Conseil de sécurité et donner l’essentiel des pouvoirs à l’Assemblée générale .
      Il est possible de créer une monnaie commune mondiale , qui ne serait pas le dollar , et coexisterait avec les monnaies nationales dont le franc .
      Il est possible de mettre un terme à la libre circulation des marchandises et capitaux , cette règle d’or du capitalisme mondialisé qui met tous les peuples en concurrence ! En la remplaçant par la multiplication des traités de coopération bi ou multilatéraux en tous domaines !

      Alors , oui , ensemble , disons NON à l’OTAN et à la résurrection artificielle et illégitime d’une Europe-puissance !
      Avec tous les peuples , construisons cette ONU démocratisée et débarrassée de tout alignement , et conquerrons la paix , le désarmement , la libre coopération des peuples libres !

      De : Michel Peyret
      vendredi 10 avril 2009

    • Cette non-réponse qui consiste, si je comprends bien, à copier/coller un article de soi même écrit antérieurement, est un mépris total pour la personne qui questionne auparavant !

      C’est étonnant, vraiment !

      "LL" critique le texte de M Michel Peyret et ce qu’il/elle obtient en réponse sans ni oui ni merde, c’est un copier/coller d’une auto- citation d’avril ?

      M Peyret aurait pu dire carrément "écoute tu es idiot(e) moi le penseur génial j’ai déjà répondu à tout cela" (ce qui à la lecture de la soi disant "réponse" me semble tout à fait inexact d’ailleurs).

      A sa place je le prendrai forcément mal.Mais surtout je ne crois pas une seconde que ce copier/coller réponde effectivement au questionnement long ,certes un peu tortueux, mais très valable de "LL".

      Brutus

  • Il se pourrait que ces deux petites infos éclairent (?) les lectrices et les lecteurs de ce site :
    La première lu dans “ le monde ” daté du dimanche 10 lundi 11 mai 2009 concernant un choix capital des capitales (comprenez les femmes et hommes politiques) entre le prestige et le pouvoir (que vous votiez ou non le 07 juin d’ailleurs). Il s’agit d’un marchandage entre gouvernants pour placer leurs champions (il faut lire leurs “obligés”) aux postes du pouvoir réel (il est écrit de « gros portefeuilles ») et de prestige, l’économie : tels le marché intérieur, la concurrence, le commerce ; afin de succéder à Mr Solana, ou au président du Conseil actuel, Mr Manuel Barroso etc.
    Mais cela ne vous concerne pas, puisqu’il s’agit de cooptation au sein du Conseil européen, le secteur dit "démocratique" (1), c’est une autre affaire…
    Seconde petite info, concernant Mme Albanel et Mr Copé, tous deux ont déclaré que le vote de Strasbourg (c’est la partie qui nous/vous concerne, le Parlement européen et l’élection "démocratique" de ses membres) ne comptait pas, après un second passage de la loi Hadopi (Sarkozy s’assoit pour le seconde fois sur le résultat d’un vote) en démontrant ainsi que le Parlement européen ne comptait pas beaucoup !
    Cela laisse songeur, non ?
    (1) en opposition au Conseil européen

    PS : en quoi l’agression systématique d’un auteur peut-elle éclairer la lecture ou la compréhension de son article ?