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pourquoi je n’irai pas voter

Publie le mardi 12 mai 2009 par Open-Publishing
5 commentaires

Il y a quelques jours, à propos d’un amendement du parlement européen refusant la “double-peine” à propos du téléchargement, monsieur Copé affirmait que les décisions prises par le parlement européen n’ont pas de valeur si elles ne sont pas également adoptées par le conseil des ministres européens. Je me précipite donc sur internet pour comprendre de quoi il s’agit : procédure de codécision.

En principe cette procédure est la règle, mais il existe un grand nombre d’exceptions (40 sur 90). Pour les exceptions, le Conseil des ministres décide seul, ou peut simplement consulter le parlement.

Par contre, lorsque la procédure de codécision est entamée, il semble que le parlement ne puisse faire accepter une proposition législative sans l’accord d’une majorité qualifiée du conseil des ministres européens. S’il le conseil et le parlement ne réussissent pas à trouver un accord après une première lecture, alors la loi (ou l’amendement) finit par passer aux oubliettes (ou en commission de conciliation, c’est égal). Bien sûr le parlement à également le pouvoir de s’opposer à une proposition de loi- propositions à l’unique initiative de la commission européenne (un commissaire par pays). A la majorité absolue bien sûr, et non pas de celle des parlementaires présents : il y a 288 parlementaires de droite, 217 de gauche, 100 centristes, sur 736 membres. Le Conseil lui, dispose d’une sorte de droit à enterrer le projet sous la poussière du temps (pas de délai).

Mais alors, les élections européennes, c’est du flan ? À quoi sert-il de voter pour des députés n’ayant pas le pouvoir de s’opposer à nos gouvernants ? Surtout quand on sait que le parlement ne s’est opposé que deux fois sur les 420 textes proposés entre 1999 et 2004 !

Cela montre bien quel intérêt peuvent avoir ces élections (hors mises les indemnités supplémentaires qu’offre le statut de député européen) pour la droite comme pour la gauche : ils sont d’accord sur tout !

Mais ce n’est pas tout. Ce sont les dirigeants de toute l’Europe qui ont imposé et imposent la signature du traité de Lisbonne. Pourquoi y tiennent-ils tant, alors que tout semble si bien fonctionner ? En plus de l’indécence des pouvoirs qu’ils se sont arrogés, nos dirigeants craignent-ils encore une opposition qui tienne son rôle ? Il n’y a pas que cela j’espère.

Se pourrait-il alors qu’il n’y ait que le nombre des domaines exclus de la conciliation par le traité de Lisbonne qui soit important pour les dirigeants, mais pas les élections du parlement ?

Car si j’ai bien compris, la liste de ces exclusions s’allonge de 21 domaines dont on ne connaît pas la liste précise. Seuls certains sont connus, et des plus édifiants : politique étrangère et de sécurité, marché intérieur, tarifs douaniers, une partie de la politique agricole (les OGM ?), où le conseil des ministres décidera seul.

La fiscalité, une partie de la politique sociale (la mise en chantiers de nouvelles prisons ?), après une simple consultation du parlement.

Et pour finir, la politique monétaire laissée à la seule banque centrale européenne.

Alors voilà : pour ma part je n’irai pas voter. Pas la peine. J’y retournerai quand les votes « blanc » seront comptabilisés, afin que le peuple puisse montrer clairement notre opposition aux candidats, et à toute cette mascarade qui ne nous offre que des clones pour alternatives.

http://calebirri.unblog.fr

Messages

  • Pour les OMG, c’est même la commission qui a décidé seule, je crois que c’est pour le colza, de mettre sur le marché cet OGM exporté, personne ne voulant prendre ses responsabilités.

    • Je suis totalement d’accord avec toi pour constater que les résultat de ce scrutin n’aurons absolument aucun effets sur la marche de cette Europe, que nous avons rejeter en mai 2005, et qui nous a malgré tout été imposer .

      La constitution européenne étant, par nature anti démocratique, tout d’ailleurs comme notre propre constitution issu de la cinquième république, il est tout à fait dérisoire de vouloir intervenir dans son fonctionnement par les voies électorales.

      Cependant j’irais voter le 7 juin et je ferais campagne pour ce vote. en effet ceci n’est nullement contradictoire. Au sein même de la gauche "radicale" (le seul mouvement qui m’intéresse) s’expriment deux conceptions contradictoires, pour les uns faire la révolution dans les urnes et pour les autres la seule révolution crédible c’est celle qui aura le courage de bloquer toute l’activité du pays dans un grand mouvement populaire insurrectionnel jusqu’à la chute définitive ce ce système capitalisme qui nous écrase depuis trop longtemps.

      Ce scrutin, pour une fois à la proportionnelle, malgré les tares du système et les inégalités des moyens matériels des différentes listes, nous permettras, sans illusions sur l’Europe que nous voulons, de nous exprimer clairement sur le choix fondamental : Sociale démocratie ou révolution.
      Un score important des listes révolutionnaires, face aux réformistes, serait un encouragement et un avertissement pour les syndicats attentistes.

      Raymond

  • On nous balade. Qui rapporte cette information à gauche, à part quelques sites confidentiels ?

    Seule une abstention ultra-massive sera, aujourd’hui, le vote politique et déstabilisant pour les autocrates de l’UE.
    Ils n’ont pas respecté nos votes majoritaires en 2005, pas plus que ceux des Pays-Bas et de l’Irlande plus tard.

    Pourquoi voulez-vous qu’ils respectent le vote très minoritaire et dilué de quelques députés de gauche qui auront le plus grand mal à se faire entendre au sein de la coalition où ils seront stockés ?...

    Même sur Bellaciao cette dénonciation a du mal à passer.

    D’une manière plus globale, s’abstenir c’est une manière de faire un bras d’honneur à ce systéme qui n’a quasiment plus rien de démocratique mais tout d’une gigantesque avion-prison avec écran de divertissement, en route vers l’enfer.

    J’entends déjà les voix des orthodoxes, des aveugles et des cyniques hurler, mais je m’en tape. J’agis selon ma conscience d’homme de gauche.

    Soleil Sombre

  • Je suis entièrement d’accord avec ce post.

    Certes, on peut penser que ces gens "éligibles" ont une passion qui leur fait porter l’âme sur le devant de la scène de sorte qu’ils se proposent à nous à la fois comme des esclaves de nos désirs qu’ils veulent voir accomplir car ils les trouvent légitimes, à la fois pour cela même qu’ils désirent que leur propre désir du monde se voit réalisé dans l’effectivité éthérée leur rhétorique à travers nos désirs et à la fois comme rétenteurs des résultats, à eux seuls redevables, de ce "sacrifice" de leur vie.

    Nous voyons, dans l’organisation même du Parlement européen, l’absolue insignifiance de ces gens qui demandent nos suffrages, organisation sur laquelle ils n’ont aucun moyen de porter une modification, aussi insignifiante soit-elle, sur leur propre ÉTAT : que pouvons-nous attendre du notre pour lequel nous les déléguons ?

    Nous ne payons que des hommes ou des femmes de paille par le fait de l’IMPÔT sur lequel nous n’avons AUCUNE emprise qui soit et duquel, à la FIN, à l’escarcelle de leur portefeuille, ils profitent !