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Européennes : le PS met son anti-sarkozysme en sourdine

Publie le vendredi 15 mai 2009 par Open-Publishing

Les socialistes changent de stratégie à trois semaines des élections européennes du 7 juin. Aux attaques contre le président de la République, ils entendent désormais privilégier leurs propositions pour une Europe réellement sociale.

L’anti-sarkozysme a-t-il vécu au PS ? Après avoir essayé de mettre en pièces le bilan des deux premières années de la présidence Sarkozy, les socialistes changent de stratégie en vue des européennes du 7 juin. Lors d’un meeting, mercredi à Paris, Martine Aubry s’est juste contentée d’évoquer par prétérition le bilan de Nicolas Sarkozy. Et elle a mis l’accent sur les spécificités de la gauche, sur ses propositions, sur le social. Ces derniers jours, de nombreuses voix s’étaient élevées au PS pour regretter que le programme du parti ne soit pas mis plus en avant. Et pour dénoncer l’anti-sarkozysme systématique de la direction (« Les Echos » d’hier). « Nous n’avons pas changé de stratégie, nous sommes simplement rentrés dans le second temps de notre campagne, assure Jean-Christophe Cambadélis, directeur de campagne du PS pour les européennes. Précédemment, nous étions axés sur la double sanction des politiques libérales de José Manuel Barroso et de Nicolas Sarkozy. » Selon lui, ces deux temps étaient prévus de longue date. « Désormais, nous mettons l’accent sur trois propositions fortes. Premièrement, nous voulons un plan de relance massif et au niveau européen de 100 milliards d’euros. Deuxièmement, nous souhaitons la mise en place d’un bouclier social. Cela passe par une directive sur les services publics, la protection des salariés, l’harmonisation sociale et un salaire minimum garanti européen. Enfin, le troisième axe repose sur un politique de grands travaux, l’augmentation du budget de l’Union, un vaste emprunt européen pour financer 10 millions d’emplois dans la croissance verte. »
« Un vote utile »

Jean-Christophe Cambadélis dédramatise les sondages, qui donnent de 21 à 23 % d’intentions de vote pour le PS. « Hormis lors des dernières européennes où le PS a dépassé les 29 %, nous nous sommes toujours situés aux environs de 22 %. On nous crédite actuellement de ce score et je m’étonne que se diffuse l’idée que notre parti ne décolle pas. Nous ne pouvons pas être 5 points au-dessus de notre score habituel alors qu’il y a une « offre » maximale d’opposition à Nicolas Sarkozy. »

Un nouveau thème est aussi exploité par les socialistes, celui du vote utile. Le mode de scrutin (à la proportionnelle régionale), soulignent-ils, a un effet de seuil : seules les listes ayant dépassé 10 % sont assurées d’avoir au moins 1 député. Par conséquent, toutes les voix apportées aux autres partis de gauche risquent de priver les socialistes de précieux sièges au Parlement européen. « Les gens ne veulent pas plus ou moins d’Europe, mais une autre Europe, résumait un proche de Martine Aubry. Il faut changer la majorité au Parlement européen et, dans cette perspective, seul le vote PS est utile. »

RENAUD CZARNES, Les Echos

http://www.lesechos.fr/info/france/4864754-europeennes-le-ps-met-son-anti-sarkozysme-en-sourdine.htm