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Face à Bayrou, les socialistes cherchent la bonne parade

Publie le vendredi 15 mai 2009 par Open-Publishing

Le MoDem est vu tantôt comme un concurrent, tantôt comme un allié potentiel par le PS.

Dans son intervention, mercredi soir lors du meeting de campagne du PS à Paris, Benoît Hamon a voulu faire d’une pierre deux coups : défendre le projet du PS et contrer François Bayrou. La veille, il avait débattu avec Marielle de Sarnez, candidate du MoDem en Ile-de-France et il a tenu à raconter ce qu’il avait entendu. « Tenez-vous bien, a-t-il lancé à la salle. Elle a dit qu’elle était pour une directive-cadre sur les services publics. Oups, pourquoi as-tu voté contre (quand le PS en a fait la proposition) ? », a-t-il fait semblant de l’interpeller. « Elle a dit qu’elle était pour une harmonisation sociale. Oups, pourquoi appartiens-tu à un groupe qui l’a refusée ? » Le porte- parole du PS, candidat en Ile-de-France, est décidé à mener la charge contre les centristes et leur chef, François Bayrou. Qui parle davantage « de son élection de 2012 face à Nicolas Sarkozy » que d’Europe, répète Hamon.

Si le PS n’est pas menacé par les centristes à l’occasion du vote du 7 juin, les socialistes savent bien que la concurrence sera sans merci en 2012 avec le MoDem. Pour contrer François Bayrou dans la bataille pour le leadership de l’opposition, chacun a sa stratégie. Il y a ceux, comme Hamon, qui veulent montrer l’incompatibilité des deux projets. Mais il y a aussi ceux qui proposent d’ouvrir une discussion, voire d’envisager avec lui un « contrat de gouvernement », comme l’a fait le maire de Dijon, François Rebsamen dans Le Figaro, le 4 mai dernier. François Bayrou est désormais clairement dans l’opposition à Nicolas Sarkozy, lui reconnaît-on au PS. Les socialistes veulent s’assurer de son soutien dans la bataille finale.

Il y a aussi ceux qui voudraient faire les deux. Pour Pierre Moscovici, « il n’est pas difficile de montrer les grosses ficelles de François Bayrou ». Mais « il ne suffit pas de dénoncer, il faudra, le moment venu - et nous n’y sommes pas - débattre avec lui », explique-t-il sur son blog.

Le débat sur l’alliance éventuelle ou pas avec le MoDem a été relancé il y a quelques semaines par François Hollande. L’ancien premier secrétaire proposait d’explorer les « convergences » et les « divergences » avec François Bayrou afin de le faire sortir du bois et éviter qu’il n’agrège des soutiens derrière le seul slogan de l’antisarkozysme.

Ne plus en parler

« François Bayrou est un concurrent. Il ne faut pas le laisser prospérer », confie-t-il. Pour l’ancien numéro un du PS, « il ne faut pas attendre la veille des élections régionales, l’année prochaine, pour traiter le problème. Pour former des majorités, les présidents de Région de gauche pourraient être tentés de nouer des alliances locales, si aucune stratégie nationale n’a été élaborée », estime-t-il.

Le problème pour la direction du PS est d’évoquer le cas Bayrou sans alimenter sa campagne. La semaine dernière lors de la réunion du secrétariat national, Guillaume Bachelay, proche de Laurent Fabius, a donc proposé de ne plus en parler. « Je propose un moratoire sur les conneries, jusqu’au 7 juin et au-delà », a-t-il plaisanté avant d’ajouter : « Vaste programme. »

http://www.lefigaro.fr/politique/2009/05/15/01002-20090515ARTFIG00008-face-a-bayrou-les-socialistes-cherchent-la-bonne-parade-.php