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Europe forteresse : notre responsabilité

Publie le dimanche 31 mai 2009 par Open-Publishing
2 commentaires

En juin, nous élisons le Parlement Européen. Bien sûr, on ne se sent pas vraiment concerné, tant on voit notre vote noyé dans celui des millions d’Européens.

Mais cette année, il ne s’agit plus de ronronner pour laisser n’importe qui gagner. Parce que les institutions européennes ont créé une Europe forteresse, une Europe qui tue. FRONTEX en 2004, « patrouille européenne contre l’immigration clandestine » en 2006, camps de rétention extra communautaires (Libye, Tunisie…) dont l’accès est interdit même aux citoyens européens, et bientôt EUROSUR… Des mots, des sigles qui ne signifient rien pour nous, mais « danger de mort » pour les migrants.

Nous, Européens, n’avons pas pu empêcher la noyade de 12 000 clandestins et la disparition de 5 000 autres depuis 1988 au large de l’Europe, en Méditerranée, mer Egée, mer Adriatique, Détroit de Gibraltar, Canal de Sicile, au large de la Sardaigne ou des îles Canaries…

Des gens, chacun avec son visage, son histoire, sa vie, partis de pays en guerre, en ruine, pour vivre, simplement vivre. Des enfants, des adolescents. Des demandeurs d’asile. Des gens, simplement, auxquels il faudrait donner des droits, qu’il faudrait protéger, et non faciliter la noyade.

A qui profitent ces crimes ?

Des profiteurs se nourrissent mutuellement de cette morbide escalade.

 D’un côté, cette majorité de politiciens de droite qui pêchent dans les eaux de l’extrême droite, ou qui en sont. Pour eux, l’Europe, c’est celle des blancs ou des riches. Les sans-papiers, boucs émissaires de cette crise économique et sociale, subissent un châtiment allant croissant avec l’incompétence et l’impuissance de nos dirigeants. Rien à attendre de ces manipulateurs qui créent les peurs pour faire semblant de les vaincre et veulent donner l’impression qu’ils peuvent tout.

 De l’autre côté, ceux qui tirent les profits de cette politique, marchands de matériel de surveillance aux frontières et en mer, bateaux, caméras, bénéficiaires des marchés publics de centres de rétention, et des dispositifs d’expulsion. Et à ces bénéficiaires directs s’ajoutent encore tous les patrons voyous qui, employant des sans-papiers pour les sous-payer, font de ces gens des esclaves.

Et nous ?

Nous, citoyens, Européens, chacun d’entre nous, avons une responsabilité. Celle de savoir, de faire savoir, et d’arrêter cette folie en votant. Les responsables de cette politique ont peur que nous nous réveillions et minimisent cette élection, tant ils ont peur de la perdre. Devrions-nous être en plus leurs coupables passifs ?

Dirons-nous un jour à nos enfants « on savait, mais ça ne servait à rien de bouger ? » Nous sommes des citoyens responsables, et responsables de plus de dix mille morts en mer. Il est trop tard pour certains, pas trop tard pour l’avenir.

Messages

  • oui bel article, emouvant , qui devrait etre placarde partout,et qui donne envie de se bouger

    on pourrait rajouter ces milliers de milliards de dollars , puises dans nos poches pour faire des armes et tuer
    avec notre compliicte "passive", cette base miltaire cree dans un grand secret et en tout cas sans debat etc etc

    mais les medias aux ordres vont elles vous publier ?

    ET ?????? que fait-on exactement pour faire cesser

    CES CRIMES CONTRE L HUMANITE ????

  • Pour une Europe sans frontières avec le monde et avec les sans...!
    La lutte continue avec RESF et les Collectifs de solidarité aux sans ....
    Destin 14