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Alain Solé est sorti de prison

Publie le vendredi 6 août 2004 par Open-Publishing
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Le militant nationaliste breton Alain Solé, détenu depuis octobre 1999, est sorti de la prison de La Santé à Paris peu avant 16h00 vendredi, ému aux larmes de retrouver sa famille venue l’accueillir.

Il a dédié ses premiers instants de liberté à une militante basque, Oihane Errazkin, qui s’est suicidée le 8 juillet à la prison de Fleury-Mérogis (Essonne), dénonçant le sort réservé, selon lui, "aux prisonniers politiques".

Solé, 51 ans, a été condamné à six ans de prison le 26 mars par la cour d’assises spéciale de Paris pour trois attentats commis entre 1998 et 1999. Il est également poursuivi pour un vol d’explosifs à Plévin (Côtes-d’Armor).

"Je suis très fatigué après 15 jours de grève des soins, vraiment affaibli", a-t-il déclaré aux journalistes.

Il a accusé la justice d’avoir "tendance à confondre association de malfaiteurs et association culturelle". "Je vais continuer à militer culturellement comme je l’ai toujours fait", a-t-il ajouté, vêtu d’un T-shirt proclamant "Combat breton felger kevredigezh", le nom de son association.

Contrairement à de premières informations, il a précisé qu’il n’avait pas repris ses injections d’insuline et son traitement cardio-vasculaire, préférant tout d’abord voir des "vrais médecins". "Ici, c’est impossible de se faire soigner correctement", a-t-il affirmé.

Sa fille Nadia, qui est venue le chercher, a affirmé ne l’avoir vu que deux fois en cinq ans de détention et entraperçu lors de son procès.

"Il va pouvoir se reconstruire, la prison est faite pour détruire. Il peut enfin se soigner. On a gagné contre le gouvernement", a pour sa part déclaré son avocate, Me Isabelle Coutant-Peyre.

La libération conditionnelle d’Alain Solé, qui devra notamment résider chez sa fille près de Nantes, fait suite au feu vert donné par la cour d’appel de Paris vendredi matin.

http://actu.voila.fr/Article/article_actu_france_040806150340.0x5mdos7.html

Messages

  • Bonjour,

    Indépendamment des disfonctionnements certains de la justice française et du sort des détenus en prisons, indépendamment même de l’histoire personnelles d’Alain Solé, je souhaite poser la question du bien-fondé de telles organisations indépendantistes.

    En effet, je ne partage pas cette attitude qui consiste à faire de la question de l’indépendance de telle ou telle région la seule motivation d’un programme soit-disant "politique". Reconnaître les bretons en leur formalisant sur papier que la Bretagne est un pays ? Pourquoi pas, mais à quoi bon ? ll faudrait considérer au préalable toutes les questions économiques, politiques, sociales... au-delà de l’aspect simplement culturel. Et ces groupes-là n’ont pas de programme sur les autres champs politiques que celui de la culture. Ou s’ils en ont, alors se sont des revendications isolationnistes (donc utopiques voire impraticables, puisqu’on ne peut pas envisager de construire un pays sans relations extérieures, sous peine d’autarcie dangeureuse dont je citerais l’exemple de la Corée du Nord), ou même des programmes aux méthodes aussi radicales que celles de groupes politiques d’extrême droite.

    Est-ce que la Bretagne une fois vivante en huis-clos isolationniste vivrait mieux qu’au temps où elle était une région française ?
    Les bretons seraient-ils plus reconnus comme bretons, qualité qui leur est déjà reconnues, au-delà même des frontières françaises. Cette région, tout comme le pays basque ou la Corse (pour ne citer que les cas "français") font très souvent l’objet de dossiers spéciaux dans la presse, dossiers ventant la culture traditionnelle de ces régions, l’architecture, la gastronomie, le dialecte, les coutumes et fêtes...
    Une fois ces régions devenues pays, à mon avis elles ne seront pas plus visitées ou aimées ou publiées que sous le régime de régions ! Voire peut-être moins qu’actuellement s’il y règne une ambiance de terreur (voir propos ci-dessus).
    Personne n’empêche les bretons de manger breton, parler breton, chanter breton, penser breton, se vêtir breton, etc

    Ces régions revendiquent leur culture contre le phénomène d’a-culturation ambiant dù à la mondialisation. Soit ! Revendication très louable ! Moi non-plus je ne souhaite pas que l’on perdre le patrimoine culturel, historique, festif de nos ancêtres. Mais je n’envisagerais pas de faire de la culture le seul point de protestation. En effet, le combat général ne se situe pas là, mais plutôt à un niveau économico-financier capitaliste. C’est aux grands de ce monde (multinationales, politiques du Nord au pouvoir, OMC...) qu’il faut s’attaquer ! Par simplement se regarder le nombril et se dire qu’on est des pauvres bretons pas reconnus ! Il n’y a pas à l’heure actuelle que les bretons qui ne soient pas reconnus ! C’est le quotidien de chaque être humain (le mot "humain" excluant donc les "grands" cités ci-avant) que d’être maltraité, de ne pas être respecté, d’être humilié (travail, société, famille, santé...).

    Enfin, les idéaux basés sur le territoire et le marquage de frontières supplémentaires ne me semble pas du tout participer à la résolution des questions d’immigration, de la liberté de parcourir les territoires, de vivre libre de choisir son(ses) pays de résidence, de s’approprier la Terre pour tout un chacun.

    Pour conclure je dirais qu’il me semble nécessaire d’envisager le problème d’une manière plus universelle que régionale, car c’est en remontant à la source des problèmes que chaque cause se verra libérée.

    Po