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A l’heure de l’élection au parlement Agir pour éradiquer le capitalisme et toutes les formes d’oppression

Publie le samedi 6 juin 2009 par Open-Publishing

Les défenseurs du capitalisme, au premier rang desquels les dirigeants de
l’Union européenne, ont perdu toute crédibilité. Depuis des années, ils
piétinent les droits des peuples, mais n’ont pas hésité à prendre le
contrepied de leurs principes affichés pour organiser le sauvetage des
banques. Les partis au pouvoir en Europe pouvaient agir autrement en les
nationalisant et en récupérant le coût de cette opération sur le patrimoine
des grands actionnaires et des administrateurs. L’instrument public de
crédit ainsi constitué pourrait financer des projets socialement utiles,
respectueux de l’environnement, générateurs d’emplois, tout en garantissant
l’épargne des particuliers. La crise remet à l’ordre du jour des
propositions écartées durant la longue nuit néolibérale, comme la réduction
radicale du temps de travail (avec embauche compensatoire et sans perte de
salaire) ou l’indexation des salaires et des allocations sociales sur le
coût de la vie. L’Europe a besoin d’une nouvelle discipline financière : il
faut ouvrir les livres de compte des entreprises à des audits internes
(syndicats) et externes, réglementer tous les produits financiers et
interdire aux entreprises d’avoir quelque actif dans un paradis fiscal. Il
faut transférer les grands moyens de production, de commercialisation, de la
finance, de la communication et des autres services dans le domaine public
en les retirant des mains des capitalistes. Il faut promouvoir
systématiquement les biens communs.

Sur le plan politique, les citoyens européens doivent prendre le pouvoir
politique qui leur est confisqué. Les peuples qui ont pu s’exprimer sur le
traité constitutionnel ont manifesté leur refus, mais les dirigeants sont
passés outre sans le moindre scrupule. Pendant ce temps, le Venezuela,
l’Equateur et la Bolivie nous montrent l’exemple. Les citoyens y ont élu une
Assemblée constituante afin d’élaborer un projet de nouvelle Constitution,
discuté avec les mouvements sociaux et approuvé par référendum. Dans ces
trois pays, les électeurs ont maintenant le droit de révoquer tous les élus
politiques à mi-mandat, alors qu’aucune Constitution européenne ne prévoit
un tel mécanisme hautement démocratique.

Les pays d’Europe doivent arrêter de piller les ressources naturelles et les
savoirs du Sud, ils doivent augmenter l’aide publique au développement qu’il
faut rebaptiser « contribution à la réparation » en guise de remboursement
de la dette écologique, sociale et historique. L’Europe doit annuler la
dette du Tiers Monde et appliquer la Déclaration universelle des droits de
l’homme, dans toutes ses dimensions, notamment en ce qui concerne le droit
de libre circulation et d’établissement des personnes. L’Europe doit
abandonner l’énergie nucléaire et mettre hors d’état de nuire toutes les
armes nucléaires présentes sur son territoire. L’Europe doit sortir de
l’OTAN et ses troupes doivent se retirer de tous les territoires occupés
militairement. L’Europe doit fermer toutes les bases militaires des
Etats-Unis sur son territoire. Tous les pays membres de l’Union européenne
doivent rendre leur indépendance aux peuples qu’ils colonisent encore
aujourd’hui (Antilles « françaises », « hollandaises », territoires
britanniques d’outremer, Nouvelle Calédonie, Ile de la Réunion…). L’Europe
doit rompre les accords de partenariat avec Israël et faire tout ce qui est
nécessaire afin que soient respectés les droits du peuple palestinien.

Le capitalisme a plongé l’humanité dans une profonde crise
multidimensionnelle : financière, économique, climatique, alimentaire et
énergétique, sans oublier les guerres et la course à l’armement. Le
patriarcat perpétue un système qui opprime les femmes dans toutes les
dimensions de la vie. Comme l’affirme l’assemblée des femmes tenue à Belém
lors du Forum social mondial le 1er février 2009 : « Face à ces crises, les
réponses palliatives basées encore dans la logique du marché ne nous
intéressent pas. Ceci ne peut seulement mener qu’à une survie du même
système. Nous avons besoin d’avancer dans la construction d’alternatives
pour nous opposer au système patriarcal et capitaliste qui nous opprime et
nous exploite |1
<http://www.cadtm.org/spip.php?page=...> | » .

Nous soutenons également la déclaration des peuples indigènes adoptée elle
aussi à Belém : « La crise du modèle de développement capitaliste,
eurocentrique, machiste et raciste est totale et nous conduit à la plus
grande crise sociale et environnementale de l’histoire de l’humanité. La
crise financière, économique, énergétique, productive aggrave le chômage
structurel, l’exclusion sociale, la violence raciste, machiste et le
fanatisme religieux. De si nombreuses et si profondes crises en même temps
configurent une véritable crise de la civilisation occidentale, la crise du
« développement et de la modernité capitaliste » qui met en danger toutes
les formes de vie. Face à cela cependant, il y en a qui rêvent encore
d’améliorer ce modèle et qui ne veulent pas reconnaître que ce qui est en
crise, c’est le capitalisme, l’eurocentrisme avec son modèle d’Etat destiné
à une nationalité, d’homogénéité culturelle, de droit positif occidental et
de marchandisation de la vie |2
<http://www.cadtm.org/spip.php?page=...> |. »

Le capitalisme, le patriarcat et toutes les formes d’oppression ne
disparaîtront pas d’eux-mêmes : seule l’action consciente des femmes et des
hommes peut déboucher sur la création d’un autre système qui aura pour
objectifs la satisfaction des droits humains indivisibles et la protection
de la nature. En rupture avec la tragique caricature stalinienne, il s’agit
d’en finir avec le capitalisme et de réinventer un projet écologiste,
socialiste et féministe, ancré dans la réalité du 21e siècle.

notes articles :

1

Extrait de la déclaration de l’assemblée des femmes

|2| Texte
original en espagnol