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Européennes : toutes les réactions en France

Publie le lundi 8 juin 2009 par Open-Publishing
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Retrouvez toutes les déclarations des hommes et femmes politiques français de tous bords après les résultats du scrutin du dimanche 7 juin.

LA GAUCHE ET LES VERTS :

Martine Aubry, première secrétaire du PS prend "toute la mesure de la responsabilité du Parti socialiste dans le score qui est le sien". "Je prends surtout ce soir toute la mesure de la responsabilité du Parti socialiste dans le score qui est le sien. Je ne cherche pas de raison extérieure à nous-mêmes". "Les Français se sont exprimés. Je crois qu’il faut d’abord les entendre". "Je voudrais tenir ce soir le discours de la lucidité et celui de la vérité".

Benoit Hamon, porte parole du PS : a estimé lundi que "le signal et le message" des Européenne "c’est : la droite est unie, elle gagne, la gauche est divisée, elle perd", en réitérant son "offre de travail" avec le "reste de la gauche". Le PS a "payé" dans son mauvais score dimanche "les erreurs qui s’aditionnenent et cette incapacité à faire vivre un collectif". "Les victimes de la crise ne se sont pas déplacées et n’ont pas voté pour nous", ajoutant que le PS dans lequel "on continue à se faire la guerre" était "coupé du monde réel". "Ce n’est pas fini, on va revenir, on sera une des locomotives du rassemblement de la gauche". Mais "il faut prendre très au sérieux l’avertissement qui nous a été donné"Notant qu’il y avait eu "très peu de participation des classes populaires et moyennes", il a souligné que "le travail doit être fait en direction de ceux qui ne sont pas allés voter".

"Martine Aubry a commencé un travail, il faut qu’elle le poursuive" mais "ce qui doit impérativement changer, c’est le cap stratégique que l’on se fixe : le signal et le message de cette élection c’est : la droite est unie, elle gagne, la gauche est divisée, elle perd". "Demain, le travail que doit faire le PS c’est une offre politique en direction du reste de la gauche sur le plan programmatique".
Concernant une éventuelle démission du poste de porte-parole du PS, il a souligné que "que quand on n’est pas élu, il faut en tirer un certain nombre de conséquences".

Jean-Marc Ayrault, député-maire PS de N,antes et président du groupe socialiste à l’Assemblée nationale :
"L’Europe a besoin d’un projet et d’un grand dessein pour susciter à nouveau l’enthousiasme et l’adhésion". "La crise du système que nous subissons appelle à des solutions nouvelles, audacieuses, à la construction d’un nouveau modèle social, économique, environnemental", a ajouté le président du groupe PS à l’Assemblée.
"L’Europe doit porter ce projet. Le PS n’a pas su répondre à cette attente. La leçon est sévère. Elle doit être comprise".

Vincent Peillon, tête de liste du PS dans le Sud-Est : "Le PS est affaibli" et ’"il paie ses divisions".
Le PS paie aussi "l’incapacité à affirmer un projet", "ce n’est pas satisfaisant, nous sommes déçus".

Aurélie Filippetti, candidate PS aux européennes dans la région Est, proche de Ségolène Royal, battue : "Ce n’est même pas un avertissement, c’est un tsunami politique". "C’est une réplique du 21 avril 2002". "Les partis politiques sont mortels" et "si on ne réagit pas, le PS peut très bien disparaître". Selon elle, il faut une "transformation" du PS du "sol au plafond" avec "des idées, un projet" et "des primaires ouvertes en vue de 2012"."Nous allons réfléchir d’ici le Conseil national du parti mardi" qui doit tirer les conclusions du scrutin. Dans cette campagne, "on n’a pas assez parlé d’Europe" et "on n’a pas donné envie d’Europe", ce qu’a réussi à faire Daniel Cohn-Bendit d’Europe Ecologie, selon elle.

Gérard Collomb, sénateur-maire PS : "Les résultats obtenus par le PS confirment, hélas, ce que j’ai répété pendant des mois. Ni le discours du PS, tentant, à chaque instant, de concilier des lignes politiques contradictoires, ni la méthode bureaucratique retenue pour choisir nos candidats ne pouvaient nous conduire à la victoire. Il est temps que le parti socialiste se ressaisisse !"

Arnaud Montebourg, député PS plaide pour un "nouveau parti de toutes les gauches". "Les perspectives, c’est le nouveau parti de toutes les gauches. Si nous ne sommes pas capables de ça, nous n’arriverons pas opposer une alternative à la droite". "Nous n’en sommes plus à rénover le Parti socialiste", "la gauche est en miettes".

Manuel Valls, député-maire PS d’Evry (Essonne) : "Je ne peux pas réduire un vote qui est celui des Français ou l’abstention qui est massive à un problème de personne. Si nous le faisions, nous ne serions pas à la hauteur du message que nous envoient les Français. Ce n’est pas un problème de personne". "Il faut que le Parti socialiste prenne la mesure du sursaut qu’il doit opérer sur lui-même. Sur le fond, sur sa manière d’être, sur sa méthode de travail, sur un langage qui est aujourd’hui mort. Il faut changer en profondeur". "C’est à Martine Aubry de faire un certain nombre de propositions".

Bertrand Delanoë, maire PS de Paris : a jugé que le mauvais résultat des socialistes aux européennes appelait "une remise en cause profonde" de "la base au sommet" du parti.
Il a toutefois refusé les "règlements de comptes" après cet échec électoral.
Déplorant le "triste record" de l’abstention, le maire, qui avait concouru sans succès dans les primaires pour la direction du PS, a souligné que "le total des voix de la gauche incarnant une alternative possible (PS, Verts et Front de gauche) représente un potentiel important face à la droite qui enregistre l’un de ses plus mauvais scores depuis 1984". "Mais le résultat du Parti socialiste est particulièrement décevant", relève Bertrand Delanoë. "Cette situation, qui vient sans doute de loin, appelle une remise en cause profonde de notre culture démocratique et de nos comportements, de la base au sommet". "Et ce n’est évidemment ni dans les règlements de comptes, ni dans les calculs individualistes que nous trouverons la solution".
Pour lui, ce scrutin est un "signal d’alarme qui s’adresse à l’ensemble des socialistes".
"Le sursaut passe par un changement profond de notre pensée, de nos pratiques et de notre rapport aux Français". "Le mauvais résultat global trouve inévitablement un écho en Ile-de-France et à Paris". "Un grand nombre des électeurs qui s’étaient reconnus" dans son projet aux municipales "ont voté pour la liste conduite par Daniel Cohn-Bendit, auteur d’une bonne campagne résolument européenne". Le maire salue "le talent, la compétence et l’authenticité des valeurs d’Harlem Désir", chef de file en IdF, qui "ne sont pas en cause", et "déplore que cette situation n’ait pas permis la réélection de (son) ami Benoît Hamon, dont l’engagement et les convictions demeurent indispensables à notre combat collectif".

Claude Bartolone, député PS (fabiusien) : Martine Aubry "est arrivée il y a à peine six mois. On savait que cette élection allait arriver très tôt par rapport au travail de rassemblement, de renouvellement (...) qu’elle a essayé d’entamer. Il faut qu’elle continue". "Changer alors que le travail ne fait que commencer, on rajouterait à la crise". "Je ne fais pas partie de la gauche prozac. On constate un échec, il faut réagir". "On voit bien qu’il n’y a pas une acceptation de la politique menée par la droite. Il faut que les socialistes, la gauche, les écologistes soient capables de dire : ’voilà ce que nous avons à proposer de façon alternative’". "Nous devons être des opposants résolus à la politique de (Nicolas) Sarkozy".

Jean-Christophe Cambadelis, député PS et proche de Martine Aubry : "J’entends déjà les premiers commentaires. Nous ne parlons évidemment que de la France. C’est en Europe que la participation est extrêmement basse et cela veut dire que l’Europe libérale, qui est au pouvoir depuis un certain nombre d’années, n’engage pas l’ensemble de nos concitoyens". "C’est décevant aussi par rapport au Parti socialiste. Cela veut dire qu’il n’y a pas d’avenir pour le PS s’il n’y a pas une vraie, claire rénovation, s’il n’y a pas une unité, s’il n’y a pas la possibilité de sortir, dans les mois et les années qui viennent, un projet de société qui soit tout à la fois social et écologiste".

Daniel Cohn-Bendit, tête de liste d’Europe Ecologie en Ile-de-France, souhaite "essayer de continuer cette aventure extraordinaire qu’a été le rassemblement" des écologistes et propose une alliance anti-Barroso au MoDem et au PS. "Je crois que pour avoir une majorité qui dit non à Monsieur Barroso (Jose Manuel, président de la Commission européenne, ndlr), il faudra le centre, la gauche, l’extrême gauche et les Verts. C’est la seule manière de faire émerger une alternative". "Il y a une possibilité d’alliance au Parlement européen dans des groupes autonomes pour justement mener une certaine politique et créer une majorité contre Barroso". "C’est ce qu’on propose ce soir et qui va se faire. Je crois qu’on peut avoir cette majorité". "Il y a une majorité de Français qui se sont exprimés, par les partis qui l’ont dit, contre M. Barroso. Je demande donc à la France, au Conseil Européen, de voter contre M. Barroso". "Au niveau national, nous allons essayer de continuer cette aventure extraordinaire qu’a été le rassemblement. Personnellement, je serai dans ce rassemblement".

Eva Joly, Europe Ecologie, Ile-de-France : Les électeurs ont "sanctionné une mauvaise campagne et des coups en dessous de la ceinture". Le succès de sa liste "montre aussi l’importance de l’écologie politique".

José Bové, tête de liste d’Europe Ecologie pour les élections européennes dans le sud-ouest :
Le rassemblement d’Europe Ecologie "a créé quelque chose de beaucoup plus large". "Il est évident qu’aujourd’hui on a des obligations. On ne peut pas simplement avec ce score en rester là".
"On a aujourd’hui une véritable obligation de continuer, de construire au niveau national, mais aussi européen"."On va d’abord faire une fête le 4 juillet", pour "faire les Etats-Unis d’Europe". "Les gens ont compris qu’il y avait une capacité à mobiliser pour transformer la réalité de l’Europe, et que l’Europe pouvait être une solution".

Denis Baupin, chef de file des Verts au conseil de Paris : Le "7 juin 2009 restera comme le D-Day pour l’écologie politique, et pas qu’en France". "L’écologie politique progresse sur l’ensemble de l’Europe. C’est un signal extrêmement important au moment où se prépare la conférence de Copenhague (sur le réchauffement climatique en décembre, ndlr) et où les enjeux écologiques sont plus graves que jamais". Selon lui, "les résultats à Paris devraient être bons et montrer que l’électorat parisien, quand il n’est pas soumis au vote utile, vote massivement écologiste" .

Michèle Rivasi, tête de liste d’Europe-Ecologie dans le Sud-Est : "Il y a eu une onde de choc (...), les gens se sont dit ’enfin il y a un projet cohérent’". "le PS s’est trompé d’élections". "Ils n’ont pas eu un projet cohérent sur l’Europe, ils en ont fait un projet franco-français, anti-Sarko".
"C’est le début d’une longue histoire, car ce rassemblement ne s’arrêtera pas aujourd’hui", a lancé Mme Rivasi, appelant "tous les écologistes égarés dans les autres partis" et "tous les socialistes sensibles à l’écologie" à rejoindre Europe Ecologie.
"Il y a d’autres échéances et il faut qu’on apporte un projet de société plus juste, plus solidaire, et plus écologiste".

Jean-Luc Mélenchon, tête de liste du Front de Gauche dans le Sud-Ouest : "La gauche est dans le trou". "Le score du PS est la démonstration du fait que la stratégie qu’il propose ne vaut rien". "Deux ans après la victoire de Nicolas Sarkozy, en pleine crise du capitalisme, qui marche en tête ? L’UMP. Nous sommes obligés de regarder cela en face".

Jack Lang, ancien ministre socialiste : Le "PS a cessé provisoirement d’incarner l’espérance". "Ce score est en fort recul, nous devons regarder la réalité en face". "L’antisarkozysme primaire ne peut tenir lieu de programme. Les leçons que nous devons en tirer ne doivent pas se traduire par de nouveaux règlements de compte".

Olivier Besancenot, porte-parole du Nouveau parti anticapitaliste (NPA) : il "faudra faire avec la gauche anticapitaliste dans ce pays". "On n’a surtout pas parlé de la crise économique dans cette campagne. C’est cela qui est extraordinaire". "S’il y a un premier bilan à faire, c’est celui de l’abstention".

Michel Vauzelle PS, président de la région Provence-Alpes-Côte-d’Azur (PACA) : "L’image du PS a été brouillée de social-libéralisme et de tentations centristes depuis ce référendum de 2005 dont il n’a jamais tiré les leçons". "Son image ne lui a donc pas permis de reprendre la main alors que la crise mondiale financière, économique, sociale et morale, dont la droite est responsable dans le monde comme en Europe et en France, lui en donnait l’occasion". "les Français se sont abstenus massivement (à ces élections européennes) comme ils avaient massivement voté ’non’ au référendum européen de 2005". "Les chefs des partis politiques n’en avaient pas à l’époque tiré les enseignements. Aujourd’hui, l’abstention massive est une volonté renouvelée". Une "large majorité de ceux qui ont eu le militantisme d’aller voter a condamné la politique du gouvernement français qui impose à notre peuple ce modèle ultra-libéral que les Français refusent au niveau européen", le président de la région PACA souligne, à propos du score de l’UMP, qu’on "ne gouverne pas avec 28% des voix".

Jean-Marie Le Guen, député PS et conseiller de Paris : "Il faut qu’on s’habitue à avoir un électorat plus volatil. Les électeurs voulaient faire passer un message, une vraie préoccupation sur l’avenir de notre planète et un message de contestation sur le PS et la manière dont il fonctionne aujourd’hui". "Nous sommes, nous PS, trop dans l’événementiel, dans le message à court terme. Dans une période de crise comme celle-là, les gens cherchent du sens. On est peut-être trop dans la protestation et dans l’empathie. Il faut revenir aux fondamentaux".

Catherine Trautmann, tête de liste du PS dans le grand Est : "Le parti socialiste n’était pas remis de sa convalescence de l’après congrès, il faut prendre ce score comme un avertissement".
"Les élections ont montré une sorte de confusion dans la perception des enjeux politiques et la stratégie des partis n’était pas très claire"."L’abstention témoigne d’une frustration des électeurs et d’une absence de clarté sur la façon dont le Parlement européen peut exercer un pouvoir et dont les décisions sont prises". "Je constate qu’ailleurs en Europe les socialistes n’ont pas réussi l’essai alors qu’ils avaient un programme d’action discuté dans les 27 pays de l’UE. Nous allons devoir examiner les raisons pour lesquelles ce programme d’action des socialistes n’a pas été entendu".

Marie-Noëlle Lienemann et Paul Quilès, anciens ministres socialistes : "il faut vite créer un comité national pour un nouveau Front Populaire". Ils demandent "aux responsables des organisations de gauche et écologistes d’engager immédiatement la création d’un ’comité pour un nouveau Front populaire’ avec le souci d’associer les partis et toutes les forces de gauche et de l’écologie (clubs, associations, mouvements syndicaux)". Pour les deux signataires, "ce comité préparera les ’Etats généraux de la gauche’ qui dégageront des thèmes fondateurs en vue de la mise au point, avant mi-2010, d’une charte pour l’élection présidentielle, ambitieuse et novatrice".

Marie-George Buffet, secrétaire nationale du PCF : a appelé dimanche à "élargir" l’union de la gauche anticapitaliste. "Cette démarche d’union sur la base d’un projet politique, il faut la poursuivre". "Quand je dis continuer, je ne dis pas qu’on ne continue qu’à trois (PG, PCF et Gauche unitaire), on continue à quatre, cinq (...) on continue pour s’élargir", a-t-elle ajouté dans une allusion notamment au NPA d’Olivier Besancenot. "Je pense que la question du PS c’est de se positionner réellement à gauche et qu’il travaille à un rassemblement non pas tourné vers la droite, vers le MoDem, mais vers la gauche".

Elisabeth Guigou, député PS : "La question qui nous a été posée, c’est comment on va bien analyser, recevoir le message qui nous a été envoyé. J’espère qu’on va le faire avec modestie et humilité, c’est nécessaire parce que c’est un échec ! Je crois qu’il y a un fort besoin d’unité et de rénovation". Pour le PS, "qui est dans un état de convalescence, mais qui est encore très affaibli, on est dans un entre-deux".

CENTRE :

François Bayrou, président du MoDem : "Le résultat d’aujourd’hui est une déception. Il y a eu deux bons résultats électoraux : le maintien de l’UMP et surtout le grand succès des écologistes. De ce résultat, bien entendu, comme président de ce mouvement, je prends ma part de responsabilité". "Dans une campagne très dure, je ne suis pas parvenu à faire passer le message auquel j’étais attaché. J’ai pensé que l’on ne pouvait pas séparer les enjeux nationaux et les enjeux européens, je n’ai pas réussi à faire partager ce sentiment. Et je me suis laissé entraîner dans une polémique excessive qui a troublé". "La vie c’est comme ça, ce sont des succès et des revers ; les revers, s’il faut en tirer les leçons, je le ferai". Notant que "maintenant les problèmes de tous les jours qui n’ont pas été abordés pendant cette campagne vont revenir" et que "la crise, ce n’est pas en l’air, c’est dans la vie de toutes les familles", il a prévenu que "d’ici l’automne, si les choses ne se redressent pas, les conséquences seront de plus en plus dures et les Français les subiront de plus en plus directement dans leur vie". "Ce qui m’a frappé aussi, c’est le regard dur que les électeurs portent sur les responsables politiques et leurs organisations. Le résultat en est à la fois une abstention très lourde et le vote écologiste dans une ambiance de grande émotion sur l’état de la planète".

Marielle de Sarnez, bras droit du président du MoDem François Bayrou, estime que le résultat traduit "presque un vote apolitique". Les Français ont exprimé "un vote citoyen pour la planète, l’environnement".

Jean-François Kahn, tête de liste du MoDem dans l’Est estime que son parti "paye l’erreur stratégique commise pendant le débat (entre François Bayrou et Daniel Cohn-Bendit) sur France 2". "La déception est d’autant plus douloureuse que nous avons frôlé un vrai succès en développant l’idée qu’il y avait dans l’électorat une forte aspiration à dépasser le clivage UMP-PS qui asphyxie la vie politique française". "Paradoxalement, notre analyse était juste mais elle a favorisé Europe Ecologie. C’est la vie".

Corinne Lepage, tête de liste du MoDem dans le Nord-Ouest : Le "mauvais" score du MoDem est "une déception". "Bien sûr, c’est une déception. Les soirs d’élections, la coutume, c’est que tout le monde est content. Moi, je ne suis pas contente. On a fait un mauvais score". Le Modem, "n’a pas bien su convaincre : si on avait su convaincre on n’aurait pas 8 ou 9%, on aurait fait 13% ou 14%". "Je pense que toute la partie écolo du Modem - Dieu sait comme elle est importante - n’a pas pu s’exprimer et être suffisamment mise en valeur".

Jean-Luc Bennahmias, tête de liste du MoDem dans le Sud-Est : "Il y a besoin de mouvements démocrates en France comme en Europe. Nous avons à voir comment nous créons politiquement une alternative crédible qui défende les services publics". Il faut faire en sorte "que l’Europe soit considérée comme essentielle par nos concitoyens". et "nous n’avons pas réussi, Europe Ecologie a mieux réussi que nous. Je les félicite".

DROITE :

François Fillon, Premier ministre (UMP) salue le "le très bon résultat de la majorité présidentielle", et appelle les Français à "l’unité nationale". "Tout indique le très bon résultat de la majorité présidentielle. C’est la première fois depuis 1984 qu’un parti de la majorité présidentielle arrive en tête à des élections européennes". "Ce succès, c’est d’abord la reconnaissance du travail accompli par la présidence française sous l’autorité du président de la République". "Après le temps des élections, nous devons nous rassembler. Face à la crise économique, l’unité nationale est une nécessité. Quelles que soient nos différences politiques, nous sommes tous face à la même épreuve".

Rachida Dati, 2e sur la liste UMP-NC en Ile-de-France : "Pour notre famille politique, c’est un succès. c’est la première fois depuis 1979 que notre famille politique arrive en tête. C’est le succès aussi du président de la République". "On a eu une présidence française (de l’UE, ndlr) incarnée, politique, un leadership, un cadre, des objectifs, des résultats". Les Français "adhèrent à ce projet politique européen".

Xavier Bertrand, secrétaire général de l’UMP : "Nous savions que Rachida Dati (Justice) et Michel Barnier (Agriculture) s’apprêtaient à aller siéger parce que nous les avions placés en tête. Pour Brice Hortefeux, il s’est engagé dans cette campagne de manière tout à fait désintéressée" pour "apporter son poids politique". "Aujourd’hui on a besoin de Brice Hortefeux au gouvernement", a-t-il ajouté soulignant toutefois que "c’était à lui d’en parler au président de la République". Interrogé sur l’échec du président du MoDem, Xavier Bertrand a critiqué "certains comme François Bayrou qui peuvent tout se permettre pour gagner une élection. La politique de cette façon-là est quelque chose qui m’écoeure". De plus "on doit toujours respecter l’enjeu des élections et respecter ses adversaires politiques". Et "François Bayrou a voulu mettre l’Europe au service de ses ambitions".

Jean-François Copé, président du groupe UMP à l’Assemblée nationale : "’Si nous l’avons emporté (...) c’est aussi parce qu’on a été les plus concrets". "On a opposé en permanence l’Europe qu’on ne veut pas et l’Europe qu’on veut. Et celle qu’on veut a été incarnée par la présidence française de Nicolas Sarkozy". "En six mois, dans un concentré de temps, on a montré une Europe incarnée sur le plan diplomatique, avec la crise en Géorgie, une Europe incarnée pour lutter contre la crise financière, idem sur la crise économique (...) et sur les enjeux écologiques".
Lundi il a déclaré : "On est en train d’entrer dans la deuxième étape du quinquennat" et "cette deuxième étape, qu’on le veuille ou non, va nous amener naturellement à parler avec les Français de la suite". "On est dans la crise" mais "il ne faut pas craindre d’expliquer maintenant vers où on veut aller pour le jour où on sortira de la crise" et "comment on est capable de construire une nation rassemblée". "On est dans une logique d’être plutôt satisfaits" du score de la majorité présidentielle arrivée en tête du scrutin dimanche soir et "en même temps attentifs à la suite".
"le message écologiste est très fort" mais "personne ne peut dire aujourd’hui que l’écologie est de gauche. La vérité c’est que c’est un thème qui a largement transcendé les clivages".
"Il ne faut pas oublier de mettre" le score de Daniel Cohn-Bendit "en parallèle avec l’échec du PS". "Il y a eu un système de vases communicants". Quant au président du MoDem François Bayrou, il a, selon le député de Seine-et-Marne, "commis une erreur politique majeure" en ne parlant "jamais de l’Europe". "L’invective, la pamphlet, la haine" contre la majorité et Nicolas Sarkozy "ça ne tient pas lieu de politique". François Bayrou "c’est un joueur de poker et sur ce coup-là il n’a pas gagné".

Frédéric Lefebvre, porte-parole de l’UMP, évoque "une prime" pour la majorité présidentielle et les Verts et "une sanction" pour François Bayrou et Martine Aubry. "Que l’UMP, la majorité présidentielle, que les Verts aient une prime parce qu’ils ont parlé d’Europe, pour moi c’est une évidence et la sanction va être dure pour tous ceux qui ont voulu prendre en otage cette élection européenne".

Luc Chatel, porte-parole du gouvernement : "C’est la première fois depuis trente ans que les Français placent la majorité présidentielle en tête dans des élections européennes". "Contrairement à ce qui a été évoqué pendant toute la campagne, il n’y a pas eu de vote sanction. Le référendum anti-Sarkozy a échoué". "Ce résultat nous engage à changer d’Europe et nous donne davantage de responsabilité face à la crise que nous traversons. Il traduit aussi, pour les Français, la reconnaissance du travail effectué par le gouvernement". "Le choix de l’ouverture au sein de la majorité présidentielle a été payant". "L’UMP a montré qu’elle était un parti ouvert".

Hervé Morin, Nouveau centre, critique vivement François Bayrou, qui selon lui s’est "trompé de campagne" et a eu un "discours illisible", ce qui l’a "complètement isolé". "Son discours est illisible. Il s’est trompé de campagne et il n’a aucun projet. Il a fait campagne sur le tout-anti-Sarkozy en disant ’je suis prêt à discuter avec Dominique de Villepin’, en appelant à un front uni de la gauche contre Sarkozy, en déjeunant avec les anciens centristes comme Pierre Méhaignerie. C’est un discours totalement illisible. Il est complètement isolé".

Roger Karoutchi, secrétaire d’Etat chargé aux relations avec le Parlement : "Tout le monde dit ’I love you’ à Nicolas Sarkozy et à la majorité présidentielle". "Les Français ont renouvelé leur confiance à Nicolas Sarkozy et au gouvernement". "En revanche, nous sommes sur le point d’assister à un ’petit meurtre entre amis’ au sein du Parti socialiste qui n’a rien compris, ni appris avant, pendant et après le congrès de Reims. Au PS, les couteaux s’aiguisent et pour Martine Aubry, cela va être ’règlement de comptes à OK Corral’". "Le MoDem a oublié de parler de l’Europe et a cru passionner les Français pour une présidentielle qui se déroulera dans trois ans. Résultat : ’pas de printemps pour Bayrou’". "Les Verts, le PS et le Modem s’apprêtent à rejouer ’les Tontons flingueurs’, alors que les Français se lassent chaque jour davantage de ces mauvais remake et sanctionnent l’absence de propositions et les querelles de personnes". "Au final, les Français plébiscitent la politique de réforme de Nicolas Sarkozy et de François Fillon et la vision que le chef de l’Etat a porté lors de sa présidence de l’Union européenne en 2008".

Jean-Louis Borloo, ministre de l’Ecologie : "c’est la cause du développement durable qui a gagné et personne n’est propriétaire de cette cause". Le chef de file d’Europe Ecologie n’a "jamais critiqué la politique gouvernementale dans ce domaine". "La lecture de ce scrutin est assez simple au fond", a-t-il déclaré : "Les Français ont soutenu les listes qui ont parlé d’avenir, d’Europe et de planète. Je lis cette élection comme l’élection du nouveau siècle".
"Ils ont soutenu les listes ouvertes, y compris à la société civile, des listes très grenelliennes en somme", a ajouté le président du Parti radical valoisien, associé à l’UMP, qui a fait listes communes avec le parti majoritaire.
Interrogé sur les conclusions à tirer de ce scrutin pour les prochaines échéances du quinquennat, le vice-président de l’UMP a répondu que "l’arythmétique électorale n’a pas de sens aujourd’hui".
"Les Français ne se sont pas trompés, a-t-il poursuivi, ils ont pas fait les régionales, ils ont pas fait les législatives, ils ont pas fait la présidentielle. La société française bouge incroyablement vite, et ceux qui n’ont pas compris ça ont été lourdement sanctionnés".
Le Pacte Climat en Europe, adopté sous la présidence française de l’UE, et le Grenelle de l’Environnement en France "ont accéléré cette prise de conscience", a ajouté le ministre de l’Ecologie.

Christine Boutin, Forum des Républicains sociaux, apparenté UMP : "l’UMP sort renforcée de ce scrutin, le Forum des Républicains sociaux se réjouit de cette réussite dans laquelle il a pleinement joué son rôle. C’est la confirmation du soutien des Français au président de la République et au gouvernement et à la qualité du travail qui a été mené durant la présidence française de l’Union européenne". "La déroute du MoDem exprime le bon sens des Français devant l’absence de perspectives d’un projet qui se résume à l’égo d’un seul homme", souligne le communiqué.
"Plus que jamais, l’Europe qui protège, l’Europe de la volonté politique doit pouvoir proposer une nouvelle répartition de la richesse sur le modèle du dividende universel".

Jean-Claude Gaudin, maire UMP de Marseille : "Le résultat de ce soir, nous le devons d’abord à Nicolas Sarkozy". "Loin de vouloir le sanctionner malgré la crise et les difficultés de tous ordres, les Français ont voulu saluer le dynamisme et la réussite de sa politique, notamment de sa présidence de l’Union européenne". "Ce résultat est le fruit de l’union sans faille de toutes les familles qui composent la majorité présidentielle", soulignant que "dans le Sud-Est, l’UMP remporte un succès jamais égalé". "Qu’on n’appelle pas à sanctionner quand on n’a pas de programme à proposer !". Quant à l’échec du MoDem, le maire de Marseille l’a commenté en affirmant : "Quand on veut défendre les thèses de la démocratie chrétienne, il faut vraiment en être l’héritier".

Philippe Goujon, député-maire du XVe arrondissement et président de la fédération UMP Paris : "défaite historique des socialistes et de Bertrand Delanoë aux élections européennes à Paris", affirmant que le "PS n’est en tête dans aucun arrondissement". "Bertrand Delanoë n’a pas rebondi après sa défaite des primaires (ndlr : pour le congrès PS de Reims) et il continue à laisser les choses aller à vau-l’eau".

Jean-François Lamour, président du groupe UMP au conseil de Paris : un "deuxième échec pour le maire de Paris après la primaire pour Reims. Les autres partis bougent alors que lui la joue immobile depuis le début de son second mandat"."Quant à ceux qui nous annonçaient un front anti-Sarkozy, ce front s’est retourné contre ceux qui l’annonçaient. L’UMP est bien là, en partie parce que le président a réussi une remarquable présidence de l’Union et parce que Michel Barnier, Rachida Dati ont été sur tous les fronts pendant cette campagne".

Marine Le Pen (FN) : "Cette élection est la démonstration que le Front national est de retour, qu’il n’est pas mort comme les élites politico-médiatiques nous le répètent depuis un an et demi". "Le FN est sorti du trou d’air qu’a représenté pour lui les élections législatives, et tout cela me paraît très positif pour les prochaines échéances et notamment pour les régionales de 2010". Mais selon elle, "le grand vainqueur de cette élection est l’abstention, qui est l’expression d’un mécontentement et d’une absence de confiance totale dans les structures européennes". "L’UMP a réalisé un résultat en trompe-l’oeil puisqu’(elle) bénéficie en réalité de la situation de crise qui entraîne souvent des réflexes légitimistes".

Jean-Marie Le Pen, président du Front national : Le FN avait été "victime" d’un "boycott médiatique" et la campagne électorale pour les européennes a été "manipulée". "J’attendrai le dépouillement avant de tirer des plans sur la comète, j’ai l’habitude des soirées électorales, et je sais comme elles peuvent être manipulées, comme l’a été la campagne électorale par les sondeurs ou par le boycott médiatique dont nous avons été victimes". "Nous avons été tenus à l’écart de tous les débats".

Philippe de Villiers, président du Mouvement pour la France (MPF) : "Ce soir, je suis triste". évoquant "la percée de Cohn-Bendit". "41 ans après Mai 68, le lanceur de pavés redevient un héros de la société française (...) Cela me gêne". "La société de Cohn-Bendit est sous nos yeux".
"Ne soyez pas mauvais joueur", lui a lancé José Bové (Europe Ecologie), présent sur le plateau.
Philippe de Villiers, qui a été réélu à la tête de sa liste dans l’Ouest, a rappelé les deux revendications de campagne du MPF sur le "protectionnisme européen" et "l’arrêt immédiat" des négociations d’adhésion de la Turquie à l’Union européenne. "Je prends date sur ces deux points", a-t-il dit à l’intention du président de la République Nicolas Sarkozy, à qui il avait constamment reproché durant la campagne de n’être pas sincère. Le président du MPF a estimé qu’"on ne peut faire en même temps l’Europe qui protège et le traité de Lisbonne". Il a dit qu’il examinerait quelles initiatives prendrait Nicolas Sarkozy lors du prochain conseil européen.

Nicolas Dupont-Aignan, président du rassemblement gaulliste "Debout la République" : "Aujourd’hui, près de 60% des Français ont boudé les urnes". "Les premiers responsables sont les partis traditionnels qui, après avoir nié le vote des Français lors du référendum de 2005, ont refusé tout au long de la campagne de débattre avec les partisans d’une autre Europe". "L’abstention massive leur revient donc comme un boomerang en pleine figure, décrédibilisant un peu plus des institutions européennes à bout de souffle. Dans ce contexte, Debout la République, qui se présentait pour la première fois à une élection nationale, réalise un score aux alentours de 2%, supérieur aux pronostics. Ce soir, un nouveau mouvement gaulliste et républicain est né en France". "Dans un pays en pleine crise, Debout la République peut dès lors porter une espérance nouvelle pour toutes celles et tous ceux qui croient en une certaine idée de la France. Désormais, nous serons présents à chaque échéance électorale".

Dominique Baudis, ancien député-maire de Toulouse, qui conduisait la liste UMP dans le Sud-Ouest : "Les listes qui portaient un message européen ont réuni beaucoup de suffrages. En revanche, les partis politiques, comme le PS ou le MoDem, qui ont voulu détourner le scrutin pour en faire une sorte de référence anti-sarkozyste, ça n’a pas marché, ce sont eux qui ont été sanctionnés par les électeurs". "Ceux qui souhaitaient faire campagne sur le thème de ’la crise c’est la faute à Sarko’, ça n’a pas marché, parce que ce n’est pas vrai". "La campagne de l’UMP a porté sur l’Europe. Il y a un projet européen articulé autour des succès de la présidence française de l’Union européenne l’année dernière", soulignant la nécessité d’"amplifier ce qui a été engagé à ce moment-là pour réorienter l’Europe, pour en faire une Europe plus forte, plus protectrice".
"Dans toutes les régions, ce message a été bien reçu. Dans le Sud-Ouest, ça donne des chiffres qui constituent le premier succès politique depuis bien des années, en particulier à Toulouse. C’est très réconfortant et très encourageant pour l’avenir". "C’est un moment très important. Depuis 1997, depuis 12 ans, je n’avais jamais été candidat à une élection. Je suis heureux de la confiance qui m’a été témoignée. C’est un succès pour nous".

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