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Les résultats détaillés du NPA

Publie le mardi 9 juin 2009 par Open-Publishing
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4,98%1 des suffrages et 840713 voix, tels sont les résultats du NPA aux dernières élections européennes dans les sept circonscriptions de la France métropolitaine.

Un résultat solide, qui permet d’envisager l’avenir avec confiance. Le processus d’enracinement d’une force anticapitaliste se poursuit. Pour être tout à fait satisfaits, il nous faudrait un ou une élu. Cela s’est joué à peu de chose dans la circonscription Nord-Ouest.
La très forte abstention (59,5%) est encore amplifiée en ce qui concerne notre électorat, jeune et populaire. Selon un sondage TNS-Sofres, celle-ci s’élève à 70% chez les 18-24 ans et à 72% parmi les 25-34 ans. De même, le taux d’abstention dans les quartiers populaires avoisine souvent les 80%. Pour ne donner qu’un seul exemple, à Saint-Denis, en banlieue parisienne, le bon score du NPA (7,15%) est tempéré par un taux d’abstention dépassant les 72%. Malgré la faible mobilisation des franges qui sont le plus favorables au NPA, partout où celui-ci avait une implantation, il a obtenu des scores tout à fait significatifs, dépassant souvent les 10%. Pour un parti qui a tout juste quatre mois d’existence et qui est confronté à une « certaine » hostilité, il s’agit d’un bon début. Il nous faut désormais consolider nos interventions, continuer à nous déployer le plus largement afin de renforcer notre audience politique.

Enfin, même si ce fut sans conséquences significatives sur nos résultats, il faut signaler la difficulté à obtenir des bulletins du NPA dans un certain nombre de bureaux de vote, voire dans des villes entières. Une simple remarque ou l’intervention de la préfecture ont permis de retrouver en général un carton de bulletins malencontreusement égaré. Que dans la quasi-totalité des cas, il se soit agi d’une mairie PCF n’est évidemment que pure coïncidence…

1. 4,98% en France métropolitaine et 4,89% avec l’outre-mer (où le NPA ne présentait pas).

Est
Succès de l’UMP, baisse du PS et poussée des Verts, les résultats dans la circonscription Est s’inscrivent dans la tendance nationale. Là où Le Pen avait encore obtenu près de 14% en 2007, le FN est nettement en baisse, avec 7,57% pour la liste de Bruno Gollnisch. Celle du NPA obtient, quant à elle, 5,65%. C’est en Franche-Comté (6,51%), et en Lorraine (6,57%) que le NPA réalise ses meilleurs scores. Dans dix des dix-huit départements de cette circonscription, il franchit la barre des 6%. Le NPA atteint même 7,10% dans la Meuse, 7,12% dans le Territoire de Belfort, 7,14% en Haute-Saône et 7,54% dans les Ardennes (7,78% à Sedan). Notons qu’à Jarny (Meurthe-et-Moselle), où il aura fallu l’intervention de la préfecture pour que les bulletins du NPA soient dans tous les bureaux, le score atteint 7,57%. La liste conduite par Yvan Zimmermann, ouvrier PSA à Mulhouse, obtient 9,12% à Sochaux (Doubs), siège de la principale usine Peugeot.
Dans les cinq régions de cette circonscription (Alsace, Bourgogne, Champagne-Ardennes, Franche-Comté et Lorraine), le NPA devance le Front de gauche, qui ne franchit la barre des 5% que dans une seule de ces régions.

Ile-de-France
Le bon score de l’UMP (29,60%), mais surtout le score de la liste Europe écologie menée par Daniel Cohn-Bendit (20,86%) et l’effondrement du Parti socialiste (13,57%, en baisse de 11,46 %) sont les principaux enseignements des résultats en région parisienne. Le FN et Libertas (Philippe de Villiers), qui totalisaient près de 15% des voix en 2004, n’en pèsent plus que la moitié, perdant ainsi le député obtenu la fois précédente. De son côté, le Front de gauche maintient les scores du PCF de 2004, en enregistrant une très légère progression (6,32% contre 6,04%) et préserve son député européen. Avec 97446 voix et 3,46%, le NPA décroche son plus faible score, comparativement aux autres circonscriptions. Dans cette région, la plus riche d’Europe, l’écart entre l’Ouest parisien et les départements de l’Est est particulièrement sensible : 2,56% dans les Hauts-de-Seine (92) ou encore 2,83% à Paris intra-muros d’un côté, mais 5,07% en Seine-Saint-Denis (93). L’abstention, qui a particulièrement frappé les couches populaires, apparaît clairement dans le différentiel de participation entre ces deux départements : 54,39% d’abstention dans le 92, mais 67,13% dans le 93. C’est dans ce dernier département que le NPA obtient ses meilleurs scores, comme les 7,10% obtenu à Montreuil. A noter aussi, l’excellent score à Argenteuil (6,91%), la ville de la tête de liste du NPA, Omar Slaouti.

Massif Central-Centre
Les résultats dans cette circonscription, très différente dans ses traditions politiques entre la région Centre au Nord et l’Auvergne et le Limousin plus au Sud, ne dérogent pas aux tendances nationales. Le FN divise presque par deux ses résultats, en passant de 9,69% à 5,12%. Le Front de gauche (8,06%) progresse de près de deux points par rapport aux élections de 2004. Dans cette circonscription, qui n’élit que cinq députés, les chances que le NPA obtienne un élu étaient nulles, dans tous les cas de figure. Ses résultats (5,45%) n’en sont que plus significatifs. Si les scores de la région Centre sont en retrait (4,71%), à l’exception du département du Cher (6,83%), les scores atteints dans les deux autres régions sont en revanche particulièrement intéressants : 5,91% en Auvergne et 6,87% en Limousin. La liste conduite par Christian Nguyen dépasse les 5% dans l’ensemble des départements de ces deux régions, atteignant 6,2% dans le Puy-de-Dôme, 6,32% en Haute-Loire et même 7,14% en Haute-Vienne et 8,80 % en Creuse. Au final, ces résultats, tout à fait prometteurs, récompensent une intense campagne de terrain.

Nord-Ouest
Réunissant le Nord-Pas-de-Calais, la Picardie, la Basse et la Haute-Normandie, cette circonscription est celle qui, au cours des derniers mois, a été le plus durement touchée par les plans de licenciements. Au-delà de la déroute du PS et des progrès de l’UMP, il faut noter que le Front national, emmené par Marine Le Pen, résiste mieux qu’ailleurs. S’il perd un élu, son score dépasse encore les 10%, obtenant ainsi son meilleur résultat. Le Front de gauche préserve son élu, avec un résultat stable en pourcentage, mais en régression en termes de suffrages. Il obtient 6,84% (6,80% en 2004), notamment grâce aux résultats dans ses bastions du Nord-Pas-de-Calais. Confirmant la présidentielle de 2007 et les scores obtenus par Olivier Besancenot, le NPA enregistre dans ces régions son meilleur résultat, avec 5,80% pour l’ensemble du Nord-Ouest. En dépassant les 5% partout et en obtenant même 6,13% en Seine-Maritime et 6,16% en Picardie, il réalise aussi des scores tout à fait remarquables dans un certain nombre de villes. Citons, entre autres, Vire (Calvados, 9,15%), Sotteville-les-Rouen (Seine-Maritime, 9,10%) ou encore Abbeville (Somme, 9,21%). La tête de liste du NPA, Christine Poupin, manque de peu d’être élue.

Ouest
Comme partout lors de ces élections, le Parti socialiste s’effondre, en perdant 13,65%, et les listes Europe écologie obtiennent d’excellents résultats. C’est en particulier le cas en Bretagne, où elle devance, avec 17,94%, celle du PS. Particularité « locale », le poids de la liste conduite par Philippe de Villiers, qui dépasse les 10% dans deux des trois régions (Pays-de-Loire et Poitou-Charente). Le score réalisé par la liste du NPA, conduite par Laurence de Bouard, atteint 5,13% pour l’ensemble de la circonscription (5,40% en Bretagne, 5,28% en Poitou-Charente et 4,80% en Pays-de-Loire). Là encore, le NPA obtient ses meilleurs scores dans les villes populaires, comme à Lanester dans le Morbihan (8,12%), à Rezé dans la banlieue nantaise (7,06%) et bien sûr à Carhaix (Finistère), où travaille Laurence, avec 11,48%. De son côté, le Front de gauche, emmené par une tête de liste PCF, ne rencontre pas de dynamique particulière. D’une élection à l’autre, il passe de 4,10% à 4,58%, ne dépassant les 5% que dans la seule Bretagne (5,02%)…

Sud-Est
Dans la circonscription Sud-Est, la liste Europe écologie devance nettement celle du Parti socialiste (18,27% contre 14,49%). Il n’est pas sûr que Jean-Luc Bennahmias, qui est passé des Verts au Modem (7,37%) entre les deux élections, soit convaincu d’avoir fait le bon choix. Enfin, dans des régions où le FN a toujours fait de gros scores, Le Pen (8,49%) passe sous la barre des 10%, en perdant plus de 4%. Cette circonscription, la plus importante par le nombre d’inscrits, n’était pas particulièrement favorable au NPA. La liste conduite par Raoul Jennar réalise 4,33%. En particulier, la composition sociologique des départements de la Côte d’Azur pèse sur le score obtenu par la liste du NPA : 2,83% dans les Alpes-Maritimes et 3,61% dans le Var. Malgré une intense campagne, le contexte d’une très forte abstention, notamment dans les quartiers populaires, a empêché un meilleur score. Ainsi, par exemple, si nous obtenons entre 6,5% et 7% dans les 14e, 15e et 16e arrondissements de Marseille, le taux d’abstention dans les quartiers nord, est lui compris entre 67 et 74,5%. Le NPA réalise ses meilleurs résultats dans les villes populaires, comme à Vénissieux (7,34%) ou Vaulx-en-Velin (6,76%). A noter, un bon résultat en Corse (7,61%).

Sud Ouest
Dans des régions marquées par une forte tradition socialiste, le PS subit un lourd revers, essentiellement au profit de la liste Europe écologie emmenée par José Bové, qui passe, d’une élection à l’autre, de 7,86% à 15,34%. La circonscription du Sud-Ouest est aussi la seule grande région où le Front de gauche obtient un progrès significatif par rapport aux scores du PCF de 2004. Jean-Luc Mélenchon (Parti de gauche) obtient ainsi 8,15% (6,46% en 2004), essentiellement grâce à une poussée dans les terres républicaines et radicales-socialistes de Midi-Pyrénées (+2,5%).
La liste du NPA conduite par Myriam Martin obtient 5,61%. Elle dépasse les 6% dans les Hautes-Pyrénées (6,58%), la Dordogne (6,30%), le Lot (6,35%), ou encore l’Aude (6,03%). Dans certaines villes, traduction d’une implantation ancienne, les scores sont encore plus significatifs, comme par exemple à Carmaux (Tarn, 8,25%), à Millau (Aveyron, 7,47%) ou à Sarlat (Dordogne, 7,97%).