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Pourquoi 60 % d’abstention ? Là est la vraie question ?

Publie le dimanche 14 juin 2009 par Open-Publishing
6 commentaires

Avertissement :

Un article qui n’est pas polémique, qui respecte le choix de chacun mais aussi une mise en garde et un appel à la résistance toutes tendances des gauches confondues. Sera-t-il lu et commenté ?


60% ?

A cela, d’autres raisons qu’ idéologiques, expliquent certainement le désenchantement de l’idée d’une Europe sociale, humaniste et écologique, et qui dépasse largement les simples clivages droite- gauche, souverainiste- fédéraliste, anti-Nice ou pro-constitution européenne façon référendum.

Et il serait absurde qu’une partie de la gauche « radicale » continue à se (et nous, j’en serais plutôt) fatiguer encore à faire miroiter une quelconque voie de changement possible, par la venelle sans issue ou dite encore , le plan « B », pour une Europe plus sociale et écologique.
Cette gauche anticonstitutionnelle européenne (une mouvance aux contours mal connus et aux bifurcations parfois inquiétantes) qui a sut faire germer l’amalgame de cette consultation de 2009 avec le précédent référendum européen de 2005, en discréditant ces élections comme cela a été le cas pour ce scrutin.

Et de venir à posteriori mettre en avant ce pourcentage d’abstention, certes révélateur et inquiétant, mais qui ne remet pas en cause les avancées en sièges du parti EE et des probables « bons » d’influences qu’ils seront capables désormais de mettre en évidence. Comment faire autrement, un vieux dicton ne dit-il pas : « les absents ont toujours tords » , à tord ou à raison pour cette élection ?

Et il est certain, que ces néo-députés écolos seront plus efficaces en siégeant dans ce parlement pour faire barrage aux dérives libérales de la commission Barosséenne, que d’être limité en pouvoir d’opposition uniquement par la simple expression et diffusion de bons papiers sur le réseau net, eux aussi bien utiles ici parmi nous, mais sans grandes réelles portées en direction des classes les plus populaires, ceux là même qui ont fait défaut de responsabilité citoyenne pour cette dernière élection.

Depuis plus de trente ans que ces institutions européennes nous sont proposées en consultation, les taux d’abstention non cessés de diminuer, alors que dans le même temps les directives et textes de lois issues de ces chambres parlementaires sont de plus en plus les règles qui régissent nos vies au quotidien. Que ce serait-il passé, et pour ne prendre que ces deux exemples et qui nous concernent directement en Bretagne, 1 : si les directives européennes n’avaient pas été imposées à propos de l’eau sans nitrate rajouté, 2 : du démantèlement de la centrale nucléaire de Brennilis ?

De mon point de vue, il me semble évident que le culte de la personnalisation, la people mania du personnel politique, la prise en main et le leadership des publicitaires sur les argumentaires et « l’Opinion », font que les scrutins sans tètes d’affiches avérées, seront à tous les coups délaissés par la majorité des électeurs. Il est simple d’ailleurs de constater, que la tète d’affiche EE « Dany Le Rouge-José l’Alter- Eva la Maman Justice » a très bien fonctionnée, d’autant que EE a eue l’intelligence d’y ajouter lors de sa campagne un programme lisible et crédible.

Cela ce confirme encore, par l’hypothèque et le manque de sang froid du chef égocentrique du MODEM, l’absence cruelle d’une meneuse au Parti socialiste pendant leur très courte campagne électorale….

 Le voyeurisme, le fait divers et l’appétit du scandale, ont pris la place du débat. A cela, s’explique par le travail de sape des grands médias sous influence, ces vendeurs revendiqués de cerveaux disponibles qui ont mit en chantier depuis plus d’une vingtaine d’année une remarquable propagande, insidieuse et combien efficace pour désintéresser le plus grand nombre de la réalité du fait politique et social.

Des réalités qui ne peuvent être traitées, de mon point de vue, dans des délais aussi courts que sont les campagnes électorales, d’autant que certains pleureurs d’aujourd’hui n’auront pas fait d’excès pour éviter cela !

Malgré ce succès du groupe EE, il est à craindre que ce phénomène « politico-publicitaire » perdure encore pour de nombreuses années et pour les autres échéances à venir.

Le prochain scrutin ne sera pas forcément mieux encadré, et de nouveau l’abstention risque d’être encore le fait majeur pour les régionales de 2010.

A moins que ces sincères gauchistes ne se décident enfin, à combattre réellement la droite et de débattre intelligemment avec ceux de leur camps et combien même ceux-ci ne le sont pas à 100%.

Qu’ils prennent une bonne fois pour toute la décision de laisser ranger dans les placards du romantisme, les rêves désuets d’un retournement catégorique d’une opinion publique plus que frelatée par les belles images de la publicité.

2012 !

L’urgence d’un rassemblement national d’expression de gauche est primordial, à moins que vous ne souhaitiez encore supporter cette situation jusqu’en 2017 !

En tous les cas, personnellement je ne le pourrais pas.

Messages

  • L’ article qui nous est soumis a pour objectif de faire croire, au niveau politique, que les institutions européennes seraient démocratiques.
    Or elles sont antidémocratiques, par leur conception même.
    Depuis 2005, le caractère antidémocratique est ’d’ailleurs flagrant : Que ce soit aux Pays-Bas, en France, en Irlande, et plus encore partout ailleurs où les gouvernements n’ont meme pas pensé à consulter les peuples, la souverainté populaire est méprisée.

    Au niveau syndical, l’intégration des confédérations ouvrières à la CES vise à étouffer toute forme de contestation qui pourrait réellement mettre en difficulté les gouvernements. Ni les salaires, ni la protection sociale, ni une fiscalité redistributrice, ni les services publics ne peuvent être défendus dans un tel cadre.

    Le projet "européen" est un projet au service du capital, qui a la singulière particularité de se présenter comme un projet au service de "la paix" alors que l’UE est une machine de guerre contre le monde du travail, et qui se présentera désormais comme un projet au service de "l’écologie" alors que l’UE organise la dégradation de notre environnement, de notre alimentation et de notre santé.

    Nous sommes de plus en plus nombreux à l’avoir compris : l’UE n’est pas réformable. Il faut sortir de l’UE.

    • Nous sommes de plus en plus nombreux à l’avoir compris : l’UE n’est pas réformable. Il faut sortir de l’UE.

      Il faut de mon avis rentrer dans leurs magouilles pour en ressortir et fonder une Europe digne.

      Imaginons que nous sortions de cette Europe, que ce passerai-t-il ?

      Les institutions sont ce quelles sont à nous de nous infiltrer dans ces réseaux pour les remanier. Je vois mal comment faire autrement actuellement.

      Je suis aussi conscient que ces rouages sont loin d’être démocratiques à souhait, cela vaut aussi pour les institutions nationales et pourtant personne ou très peu revendiquent de sortir de la "France".

      Tout ceci est loin d’être un débat idéologique mais plus d’une stratégie à mettre en œuvre pour aguerrir ces institutions de façon à les rendre démocratiques.

      Le faux bond de ces dernières élections et de certains de la gauche, a de fait laissé main chaude à la droite européenne, c’est désolant, injuste mais d’une cruelle réalité....

      Charge à nous de trouver la bonne stratégie .

      Elle doit être capable d’attaquer à la fois par les élections et également maintenir la revendication sociale par la rue, l’un ne va pas sans l’autre.

  • Europe Ecologie serait de "gauche" ? ça, c’est une nouvelle !

    EE échapperait à la personnalisation ? On est heureux de l’apprendre ! Dany l’Entarté, Joly qui a failli rallier le Modem, Bové sorti du Roquefort : la belle "alliance" en faveur de l’Europe ! Une alliance d’égos démesurés, les Chevilles qui Enflent , elles vont ?

    Les Verts vont continuer à voter les directives de cette europe anti-démocratique qui détruisent tous les Services Publics, comme ils l’ont fait précédemment ?

    en guise de conclusion, parce que je suis vert..... mais de rage, devant tant de manipulations électoralistes

    Livre-de-la-jungle-22.gif
  • Abstattention

    Présidentielle 2007 : 36 724 000 de votants contre 18 000 000 aux Européennes !
    Auquel il faut rajouter les bulletins blancs qui passent de 536 000 à 781 000 !
    2 fois moins de personnes qui se déplacent, mais paradoxe augmentation des bulletins blancs .

    Au-delà du mode de scrutin et de son objet, l’abstention, en pleine période de crise du capitalisme, montre que l’élection Européenne n’a pas été perçue (à juste titre) comme un débouché politique. Ce sentiment a été conforté par l’attitude des directions syndicales, plus soucieuse de calmer le mouvement social en l’épuisant et le démoralisant par des manifs à répétition en refusant de centraliser les luttes, préférant devenir les « partenaires sociaux » (partenaire, le mot est bien choisi), qui en permanence donnent leurs avis à Nicolas Sarkosy pour refonder le capitalisme.

    Sans vouloir refaire l’Histoire, on peut s’interroger sur la participation et la tournure de ces élections si elles avaient eu lieu juste après l’énorme mobilisation du 19 mars.
    Mobilisation sociale et élections sont les deux jambes de l’expression démocratique, se contenter de marcher à cloche-pied ne peut qu’amener à se « vautrer » lamentablement. Les échéances électorales sont connues d’avance, inversement celles du mouvement social ne sont pas programmables. La tâche des organisations syndicales et politiques est de tout faire pour faire le lien entre ces deux modes d’expression…Ce n’a pas été le cas….

    60% d’abstention met à mal le concept séduisant et rassurant de « la révolution par les urnes »…Les urnes sont vides, la « révolution » attendra la prochaine élection…et entre temps on fait quoi ?

    Alors oui, bien sûr il faut se rassembler ( platitude 100 fois ressassée), mais sur quelle base ? et surtout pour un objectif dépassant le calendrier électoral dont chacun sait qu’il ne correspond pas au rythme du mouvement social. La base d’accord est claire : cesser de faire croire qu’il n’y a pas d’autre choix que le capitalisme plus au moins « humain ».

    Il y a bien un moment où il va falloir cesser de faire perdurer cette illusion, et cela passe entre autre par une affirmation claire d’une indépendance réelle vis-à-vis du PS. Certes cette attitude est souvent condamnée, au nom de l’ « urgence » à faire barrage à la droite ».Cela se traduit toujours par ce fameux appel au « vote utile », seul programme que propose le PS à la veille de chaque élection. Mais de vote utile en vote utile, c’est la notion même de l’utilité de voter qui est remise en question.

    Alors oui, il faut casser ce réflexe du « moindre mal », et en finir avec les demies-mesures : Soit on est pour un changement radical et durable, soit on se limite à être l’assistante sociale du capitalisme. La première option est loin d’être confortable et nécessite de bousculer le confort intellectuel et matériel de la situation présente sans avoir la garantie de succès. Pour la seconde guère de surprise, faire perdurer un système à bout de souffle dont les conséquences pour la majorité de la population (nationale et mondiale) sont connues de tous et sont même chiffrées par les experts de ce même système : accroissement des inégalités ( niveau de vie, santé, savoir..) paupérisation, crise écologique, déplacements des populations avec son cortège de racisme, de violences ,de guerres.
    Alors la question est claire : STOP ou encore ?