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Des cadres du NPA démissionnent au lendemain d’un scrutin européen qui n’a pas répondu à leurs espoirs

Publie le dimanche 28 juin 2009 par Open-Publishing
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de Sylvia Zappi

Le NPA connaît quelques difficultés après les élections européennes. Avec les 4,88 % des voix, les listes du parti d’Olivier Besancenot n’ont pas répondu aux espoirs des militants, qui accusent le coup. Et les démissions de cadres semblent se succéder.

Les 20 et 21 juin, la direction a annoncé avoir enregistré quatre démissions de membres du conseil politique national qui se tenait alors. Il s’agit, notamment, d’une militante de quartier à Avignon, d’un adhérent du 19e à Paris et d’un cadre CGT à Marseille, qui, lui, a décidé de quitter aussi l’organisation. Ce dernier exemple est un coup dur dans une ville où le NPA s’était enorgueilli d’avoir recruté des syndicalistes.

Jean-Claude Labranche était une grosse prise : membre de la direction de l’union départementale CGT, ce militant aguerri n’a pas digéré l’isolement dans lequel son parti s’est enfermé en partant seul aux européennes. "Le score obtenu n’est pas digne du projet qui était celui du NPA : faire un grand parti de masse et de classe. La direction n’a tiré aucune leçon et va recommencer les mêmes conneries aux régionales", explique-t-il. Il ajoute qu’il est las d’entendre ses camarades dénoncer "la trahison des bureaucrates syndicaux" comme la volonté de la direction de "doubler" les syndicats en appelant à organiser des "marches régionales contre les licenciements".

"AFFIRMATION SECTAIRE"

"L’alliance entre le mouvement social et le politique à laquelle avait appelé Olivier Besancenot a volé en éclats pour une affirmation identitaire et sectaire", ajoute ce militant de 52 ans. Ses critiques ont trouvé un écho dans la fédération, où trois autres militants l’ont suivi.

D’autres départs ont été annoncés dans une lettre publiée par huit militants de Clermont-Ferrand, eux aussi échaudés par les européennes, où, dénoncent-ils, le NPA s’est illustré par "l’affirmation durable d’une ligne de division" de la gauche du PS. Ils critiquent le fonctionnement du nouveau parti, où M. Besancenot aurait un "poids politique démesuré dans les débats internes".

Cette critique d’un fonctionnement trop centralisé et pas assez démocratique revient régulièrement depuis la constitution des listes aux européennes, en mars. Il semble que plusieurs comités connaissent des "départs sur la pointe des pieds" de militants déçus. "Le nombre d’adhérents est en baisse et les départs sont nombreux. L’impression générale des nouveaux militants est que Besancenot et sa direction verrouillent les débats", assure M. Labranche. La minorité Convergence et alternative a réclamé un nouveau décompte des adhérents. "Beaucoup de militants se posent des questions sur la place du NPA et sa tendance à seulement suivre l’ancienne direction de la LCR", assure Yann Cochin, l’un de ses animateurs.

La direction du NPA tente de minimiser la portée de ces départs. Dans une lettre aux militants, elle explique que "nos amis des médias ne manqueront pas l’occasion d’annoncer une crise majeure à la direction du NPA. Nous souhaitons assurer que ce n’est pas le cas". "Dans un collectif de 191 personnes, il y en a toujours qui ont du mal à trouver leur place", insiste Pierre-François Grond, bras droit de M. Besancenot.

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