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Point Godwin du SNEP : des excuses publiques demandées

Publie le vendredi 11 septembre 2009 par Open-Publishing
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Christophe Lameignère, le président de Sony Music France et président du SNEP (Syndicat national de l’édition phonographique), lors de la présentation des chiffres de ventes de la musique en France pour le premier semestre 2009, a eu la dent particulièrement dure envers les personnes téléchargeant illégalement de la musique.

Lors de ces critiques, Christophe Lameignère a notamment décrit les pirates comme des dénonciateurs. Pire encore, « ces gens-là, ils auraient vendu du beurre aux Allemands pendant la guerre ». Outre le manque de différenciation entre Allemands et Nazis, le point Godwin atteint par le président du SNEP est évident.

Pour la plateforme Création Public, cette phrase malheureuse du représentant des ayants droit mérite tout bonnement des excuses publiques.

Création Public compte en son sein l’association UFC-Que Choisir, la Quadrature du Net, l’ISOC France (visant à défendre les valeurs fondamentales d’Internet, le respect des standards ouverts, la non discrimination du réseau et l’interopérabilité des solutions techniques), le SAMUP (Union de Syndicats des Artistes Interprètes Créateurs et Enseignants de la Musique, de la Danse et de l’Art Dramatique de France), et Pour le Cinéma (plateforme de réalisateurs, producteurs et acteurs anti-Hadopi).

Ci-dessous, l’intégralité de la lettre de Création Public adressée au SNEP.

Hadopi : 100 points godwin pour le SNEP. Des excuses s’imposent.

Christophe Lameignère, Président du SNEP, a fait le dérapage de trop en assimilant les opposants de la loi Hadopi à des « collabos » en puissance du régime nazi. Les membres de la plateforme Création Public et Internet demandent au SNEP des excuses publiques.

La loi Hadopi est la source de nombreux débats et de controverses. Il est naturel que les opinions tant sur le fond de la loi que sur les effets réels du téléchargement sur l’industrie de la musique divergent. Que chacun puisse exprimer ses positions est un pré-requis pour que s’établisse l’exercice démocratique.

Cependant, tout ne peut pas être dit et lorsque Christophe Lameignère, Président du SNEP, affirme dans la presse au sujet de ceux qui s’opposent à la loi Hadopi que : "Ces gens-là, ils auraient vendu du beurre aux allemands pendant la guerre !", il ne s’agit plus de débat mais d’un très grave dérapage.

Au-delà de l’invective, le SNEP néglige qu’il n’existe pas une ligne de démarcation claire et précise entre ceux qui téléchargent et ceux qui achètent. Au contraire, les études réalisées par des institutions sérieuses et indépendantes, montrent que ceux qui téléchargent sont aussi ceux qui consomment le plus de biens et services culturels. Par conséquent, en les combattant et en les insultant, comme ils le font, ils s’attaquent à leurs clients, le public, qui pourrait très bien commencer à trouver cela intolérable !

Sous peine de perdre irrémédiablement leurs clients, ils doivent avant tout réfléchir à une amélioration de l’offre légale mais aussi à un moyen de légaliser le partage tout en assurant de nouvelles sources de revenus pour la création.

Nous invitons tous ceux et celles qui comme nous pensent qu’il est temps de réconcilier les artistes et leur public à se joindre à nous pour réfléchir à de vraies solutions.

http://www.pcinpact.com/actu/news/52988-point-godwin-snep-excuses-publiques.htm

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