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A Port-au-Prince, une situation "dantesque" (videos + maps + photos)

Publie le jeudi 14 janvier 2010 par Open-Publishing
15 commentaires

de Jean-Michel Caroit

Partout ce ne sont que des amas de décombres, des cadavres allongés sur les trottoirs, des cris de douleur et des appels à l’aide. Mercredi après-midi, au lendemain du violent tremblement de terre qui a dévasté Haïti, la capitale, Port-au-Prince, offre un visage de désolation et aucun secours n’est encore arrivé.

Les autorités haïtiennes et la Mission de stabilisation des Nations Unies en Haïti (Minustah) apparaissent totalement dépassées par l’ampleur de la catastrophe qui a brutalement frappé le pays le plus pauvre des Amériques. Les communications téléphoniques sont coupées, et seules quelques radios continuent à informer la population.

Les témoignages éplorés se succèdent sur les ondes, de personnes à la recherche de parents enfouis lors de l’effondrement de centaines d’édifices. Sur l’une des stations de la capitale, le cinéaste Arnold Antonin, l’un des porte-paroles de la société civile, a lancé un appel urgent aux autorités toujours silencieuses 24 heures après le drame. Aucun engin n’était à l’œuvre pour dégager les tonnes de gravats.

La Minustah n’a pas été épargnée par le séisme : une centaine de ses membres a péri lorsque l’hôtel Christopher, qui abritait son quartier général s’est effondré. Selon des rumeurs non confirmées qui circulaient dans la capitale haïtienne, son chef, le tunisien Hedi Hannabi pourrait figurer parmi les victimes.

Personne n’est en mesure d’avancer un premier bilan du désastre. A en croire les témoignages recueillis dans les rues de la capitale, il reste un peu partout de très nombreux cadavres sous les immeubles effondrés. "Plus de 20 % du parc immobilier de la capitale est détruit ou sévèrement endommagé", évalue Georges Michel, journaliste, historien et médecin, qui vient de sillonner les quartiers de Port-au-Prince. "C’est dantesque, on n’avait jamais vu ça", ajoute-t-il.





CAMPEMENT IMPROVISÉ

Tout au long du boulevard de Delmas, large avenue reliant le centre de Port-au-Prince à la banlieue de Pétionville, des milliers d’habitants cheminent avec les maigres possessions qu’ils ont pu sauver, dans les bras ou sur la tête. L’air hagard, ils montent ou ils descendent l’avenue sans savoir où se réfugier.

L’un a chargé un cadavre, enveloppé à la hâte dans des sacs de jute, sur une charrette à bras. Deux jeunes transportent leur grand-mère, blessée à la tête et vêtue d’une chemise de nuit rose, sur une chaise en plastique. "Tous les hôpitaux du bas de la ville sont détruits", dit l’un d’eux.

Effrayés par les fortes répliques, qui continuaient 24 heures après la première secousse, la plupart des habitants ont dormi dehors. Le parc du collège Saint-Louis de Gonzague, non loin d’un commissariat de police complètement détruit, est transformé en un vaste campement improvisé.

Les habitants, dont les maisonnettes ont été balayées par le tremblement de terre, sont allongés sur des cartons, souvent à même le sol, parfois protégés du soleil par des draps.

Ici un terrain de foot, plus loin le terre-plein d’un carrefour, tous les espaces libres abritent désormais ces campements improvisés où des centaines de milliers de sinistrés sont privés de tout, y compris d’eau et de nourriture.

Avenue Christophe, le lycée Jean-Jacques Dessalines s’est effondré. "Il avait plusieurs étages, de nombreux élèves sont morts", affirme Jean Exeme Lundy. "J’ai perdu mon frère Auguste et mon filleul Nick", ajoute-t-il.

Un peu plus loin, rue Capois, le chaos règne à l’hôpital Saint Esprit. Le bâtiment, ébranlé par le séisme, est fermé et des dizaines de personnes, souvent grièvement blessées attendent en gémissant, allongées sur le sol devant l’hôpital. Fransa Jety, une très jeune femme, se précipite en hurlant : "Aidez moi à trouver des antibiotiques, ma fillette est en train de mourir d’une crise de tétanos", implore-t-elle.

La fillette, dévêtue, sur un bout de carton, est agitée de violents frissons. Le docteur Sintécile Benjamin apparaît impuissante. "Je suis venue comme bénévole, mais nous n’avons rien, aucun équipement, pas de médicament", soupire-t-elle. Beaucoup ont les membres brisés, comme Richard Sony, dont les deux jambes sont cassées, ou Monine Leblanc, enceinte de quatre mois, qui pousse de longs gémissements.

DES CADAVRES ALIGNÉS SUR LES BAS-CÔTÉS

La situation n’est pas moins chaotique à l’hôpital installé par Médecins sans frontières (MSF) dans une grande bâtisse à Pacot. L’autre hôpital ouvert par MSF au bas de la ville, Trinité, a été détruit par le tremblement de terre, de même que l’hôpital général.

Des dizaines de personnes tambourinent sur la grande porte métallique de l’hôpital de Pacot. Une femme, le pied transpercé par une grosse latte de bois, git devant la porte. Un pick-up approche chargé de cadavres. A l’intérieur la cour est jonchée de blessés.

"Nous sommes débordés, heureusement que des renforts vont arriver", dit un jeune français de MSF. Lionel Dervil, un commerçant de 38 ans, est venu avec un voisin pour tenter de récupérer le cadavre de son épouse. "Ils nous disent qu’ils doivent d’abord s’occuper des blessés, qu’ils n’ont pas le temps pour les morts", s’impatiente le voisin, Samuel Alexandre.

Sur la route qui descend vers le quartier de Canapé Vert, les cadavres sont alignés sur les bas-côtés. Le bidonville qui ronge la montagne, vers la gauche, semble avoir été bombardé. Une grande partie des petites maisons improvisées en parpaings s’est effondrée.

La plupart des stations service n’ont plus de carburant. Une longue file de véhicules s’est formée devant l’une des rares qui en distribue encore. De spéculateurs à la petite semaine proposent le précieux liquide dans des bidons d’un galon, au double du prix affiché.

http://www.lemonde.fr/ameriques/article/2010/01/14/a-port-au-prince-une-situation-dantesque_1291414_3222.html



Portfolio

Messages

  • Un desastre previsible,aucune station sismique pres de la faille connue depuis des siecles,aucun systeme d’alerte des populations locales concentrées et vulnerables :

    La particularité du séisme d’Haïti n’est pas sa magnitude"

    Par Noria Ait-Kheddache, publié le 13/01/2010 à 16:37 - mis à jour le 13/01/2010 à 18:10
     
    Un séisme d’une magnitude 7 sur l’échelle de Richter a frappé Haïti ce mardi. L’analyse de la situation par Fabrice Cotton, responsable du groupe risque sismique à l’Université de Grenoble.

    Ce séisme était-il prévisible ?

    Haïti est situé dans une zone sismique, entre deux plaques tectoniques. Alors, oui, ce séisme était prévisible. Les failles reconnues étaient assez peu instrumentées, c’est-à-dire que le pays avait à ma connaissance peu de moyens de contrôler les mouvements de plaques. Pour les gros séismes, ils sont détectés au niveau mondial notamment par Iris. Pour les petits séismes, il faut une station sismologique dans le pays, et également des stations géodésiques pour détecter le mouvement des plaques. Ces stations, comme les GPS des voitures, sont très précises car elles mesurent la position des blocs tectoniques toutes les 30 secondes en mesurant les mouvements entre les blocs au millimètre près. Ce séisme n’est donc pas vraiment une surprise dans le sens où c’est une zone tectonique active, même s’il est vrai que l’on ne peut pas connaître à l’avance.

    Cette zone est-elle connue comme sismique ?

    Oui. Haïti se situe à la frontière entre les plaques des Caraïbes et nord-américaine, qui coulissent l’une contre l’autre. Toutefois, il s’agit ici d’un séisme de glissement, d’un mouvement horizontal, entre deux plaques et non pas, comme c’est souvent le cas dans les Petites Antilles (Guadeloupe, Martinique), d’un séisme de subduction où la plaque nord-américaine vient s’enfoncer sous la plaque caraïbe. Cette subduction a souvent lieu sous les mers et océans alors que les séismes de glissement se font principalement entre deux plaques terrestres, d’où le nombre élevé des victimes.

    Comment expliquer que la magnitude ait été si élevée (7 sur une échelle de 10) ?

    Cette magnitude élevée s’explique par la grandeur de la faille. On peut dire qu’elle doit faire entre 50 et 70 kilomètres de longueur, et 20 de largeur. Il y a environ dix séismes de magnitude 7 par an dans le monde, le dernier étant celui de Sumatra qui semble avoir causé moins de dégâts.

    La particularité de ce séisme n’est pas sa magnitude, mais le fait qu’il ait eu lieu sur une zone très peuplée. En sismologie, on multiplie les aléas (le tremblement de terre) par la vulnérabilité (les infrastructures, la densité de population...), ce qui donne le risque.

    Peut-on éviter ce genre de drame ?

    On ne peut pas jouer sur l’aléa, la nature étant imprévisible. Mais on peut prévoir la vulnérabilité, en construisant avec des normes anti-sismiques par exemple.

    http://www.lexpress.fr/actualite/environnement/la-particularite-du-seisme-d-haiti-n-est-pas-sa-magnitude_841794.html

  • Prévisible peut-être , mais une question , pourquoi ce sont les pauvres qui s’entassent sur les cites pourris ? Réponse , c’est parce que personne d’autre ne veut y aller, donc la misère ,la maladie et l’effroi sont dans leur corbeille de batême !!! Mesdames les fées vous avez beaucoup à faire pour revoir votre copie , faire par exemple que l’argent donnés aux banques soit versé par elles aux victimes du monde entier AH ! AH ! là c’est du niveau "bambi" ,
    Non c’est juste l’horreur ,avec nos yeux secs tant ils ont pleuré et pleureront si cela continu ainsi ! Reposez en paix , pauvres vies fauchées par la misère . marie.lina

  • si on rendait déjà l’argent volé par la France

    le "rachat" de leur liberté qu’ils ont dû nous payer
    pour ne plus être esclaves, les derniers versements ont eu lieu après guerre,

    je suis né en 1943 dans un pays "esclavagiste"

    rendre les100000000.... volés pae bébé doc "réfugié" encore actuellemnt en France

    c’est vrai ça coûte moins cher de pleurer à la Kouchner...et de blâmer le sort

  • comment se fait-il que les medias français, " occidentaux", necitent jamais depuis mardi, l’aidecubaine ? Portant plus importante que l’aide Fr par exemple.
    Serait-ce pcq jes dirigeants des medias Fr ne veulent pas mal se faire voir par les E U ?
    Je calomnie et le courage légendaire, la liberté, l’objectivité... de nos officines de de propag/(pardon) d’information, n’est plus à démontrer

    • Votre photo d’immeubles effondrés est de Chine et date de 2008.

      Selon Rue89 cette photo a été reprise par erreur.
      http://www.rue89.com/2010/01/14/chine-et-californie-au-lieu-dhaiti-pourquoi-ces-erreurs-133682

    • merci pour l’info, la photo a été retirée...

    • LA CHINE DES LE PREMIER JOUR DON 1 MILLIARD DE DOLARDS PLUS AVION ET MATERIEL
      CUBA 450DOCTEURS AVEC HOPITAUX SUR PLACE AVEC A NOUVEAU UN CONTINGENT DE PERSONNEL MEDICAL
      SILENCE RADIO DES MEDIAS TRES OBJECTIFS FRANCAIS DE VRAIS CARPETES FW

    • LES DONS POUR LE TSUNAMI OU SONT ILS ? EN BOURSE ET POUR QUI ? ARRETONS DE DEMANDER DONNE DONNE JE VOUDRAIS DES REPONSES SUR LES DONS DU TSUNAMI

    • La dette extérieure d’Haïti,
      une hypocrisie française

      Etant DUPAIN
      En 1803, après 300 ans d’esclavage, un grand mouvement souleva Haïti et mit en déroute l’armée française. Vint ensuite la déclaration d’indépendance abolissant l’esclavage en janvier 1804. Les Français menacèrent de revenir pour coloniser le pays, en refusant de reconnaitre l’indépendance et en appelant à la guerre.


      En 1825, le gouvernement français exigea que le gouvernement haïtien paye une quantité équivalente à 21 milliards de dollars actuels, condition pour reconnaitre l’indépendance du pays. Le gouvernement d’alors craignant une nouvelle invasion fut obligé de payer et la France reconnut ainsi l’indépendance.

      La relation actuelle de la France avec Haïti et l’influence de ces faits sur la vie politique haïtienne, démontre hypocrisie de la France. Si celle-ci tient un discours en faveur du développement du pays, jamais elle n’a fait un geste pour mettre en pratique son discours.

      L’obligation d’Haïti de payer d’énormes sommes au FMI provient de l’injustice faite par la France qui dispose d’un poids important dans cette organisation. La position est claire et n’a rien à voir avec une quelconque volonté d’aider et de participer à la reconstruction du pays, appauvri par toutes ces politiques.

      Cette attitude de la France de refuser de payer sa dette se répète aujourd’hui. La France a en effet accueilli l’ex-dictateur Jean Claude Duvalier, avec sa fortune personnelle de 900 millions de dollars, somme volée dans les caisses de l’Etat haïtien, soit une somme supérieure à la dette externe du pays d’alors, où il s’exila après 29 ans de dictature de père en fils.

      Ainsi, si la France souhaite changer son attitude vis-à-vis de l’Histoire, son premier devoir est de payer à Haïti ce qu’elle lui doit et de rendre possible l’extradition de l’ex-dictateur Duvalier pour qu’il soit jugé devant la justice haïtienne et ainsi permettre au pays de récupérer l’argent volé par le gouvernement du dictateur.

  • les dons du tsunami du 26 décembre 2004 est de plus de 10 milliards de dollars il en reste 8 milliards ??? .... ou sont-ils ..... ou sont-ils ... S V P