Accueil > PCF : plusieurs élus plaident pour une candidature d’Alain Bocquet à (...)

PCF : plusieurs élus plaident pour une candidature d’Alain Bocquet à l’élection présidentielle

Publie le mardi 5 octobre 2004 par Open-Publishing
7 commentaires

Le PCF se cherche déjà un candidat pour 2007

de Caroline Monnot

Le PCF regarde vers 2007. Réunis samedi 2 et dimanche 3 octobre place du Colonel Fabien, à Paris, les membres du conseil national - le Parlement du parti - ont entamé leurs premières discussions sur les prochaines élections législatives et présidentielle. Les militants seront appelés à se prononcer en décembre sur le canevas élaboré par Patrick Cohen-Seat. Le bras droit de la secrétaire nationale, Marie-George Buffet, propose une candidature communiste à la présidentielle de 2007. Elle est "logique", "efficace" et donc "souhaitable", indique-t-il dans son rapport. Cette proposition vise à rassurer la sensibilité "orthodoxe" du parti.

De fait, la démarche dite "de rassemblement" et d’ouverture aux non-communistes mise en avant par la direction du PCF, illustrée par la relance des forums citoyens, est sévèrement critiquée par l’aile conservatrice du parti qui redoute une dilution de l’identité du PCF. Lors de leurs journées parlementaires, les 28 et 29 septembre, plusieurs élus se sont fait l’écho de cette inquiétude, tel le député du Rhône, André Gérin, qui plaide pour la candidature à la présidentielle d’Alain Bocquet, président du groupe communiste de l’Assemblée nationale. M. Bocquet, qui a pris la tête de la liste PCF aux régionales dans le Nord-Pas-de-Calais, avait réuni, en mars, 10,68 % des suffrages.

NOUVELLES ÉCONOMIES

Ce travail de déminage a partiellement porté ses fruits. "C’est une bonne chose", estimait samedi Jean-Claude Danglot, patron de la fédération du Pas-de-Calais, qui voit lui aussi en Alain Bocquet le candidat tout désigné pour 2007. M. Danglot souhaite que s’établisse une "jurisprudence Nord-Pas-de-Calais" basée sur l’affirmation de l’identité communiste, et le refus de participer au gouvernement dans l’hypothèse d’une victoire de la gauche.

De leur côté, les refondateurs estiment que la direction du PCF n’allait pas assez loin dans sa démarche de rassemblement. Pour Pierre Zarka, ancien directeur de l’Humanité, "la précipitation avec laquelle le rapport tient à assurer la candidature d’un membre du parti communiste comme candidature de rassemblement sous-estime gravement les effets qu’elle pourrait avoir".

En revanche, la direction du PCF a pour le moment repoussé toute tentative de mettre à profit les trois ans à venir pour avancer sur l’hypothèse d’une candidature unique de gauche. Invité de France 2, jeudi 30 septembre, Robert Hue a plaidé très explicitement en faveur d’une candidature communiste. Le nouveau sénateur du Val-d’Oise ne s’est pas exprimé dans l’enceinte du conseil national.

Dimanche, à huis clos, le PCF s’est aussi penché sur les finances du parti. La perspective d’une candidature communiste à la présidentielle de 2007 rend nécessaire de nouvelles économies. Objectif : ne pas dépenser plus de 10,5 millions d’euros en 2005, puis en 2006. Mme Buffet a démenti qu’un nouveau plan social soit envisagé. Mais certains locaux pourraient être cédés ou loués comme ceux d’Espace Marx, à Paris, boulevard Blanqui.

Caroline Monnot

L’initiative qui agace le PS

Jean-Claude Danglot, numéro un de la très orthodoxe fédération PCF du Pas-de-Calais, a décidé de jouer sur les tensions internes qui agitent le PS à propos du projet de Constitution européenne. Le 14 octobre, au conseil régional du Nord-Pas-de Calais, il proposera à l’ensemble de la gauche d’adopter une motion commune déclarant son opposition au projet de traité. L’idée est bien entendu de susciter l’embarras dans les rangs socialistes.

Car si les partisans du "non" sont nombreux dans cette région - notamment dans le Pas-de-Calais -, plusieurs grands élus nordistes, à l’instar de Martine Aubry ou de Pierre Mauroy, se sont en revanche prononcés pour le "oui". L’affaire ne manquera pas non plus d’agacer Daniel Percheron, le président PS de la région. Partisan du "non", ce dernier a le souci de préserver l’unité du groupe PS au sein de l’assemblée régionale.

http://www.lemonde.fr/web/recherche_articleweb/1,13-0,36-381616,0.html

Messages