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Il n’y a pas eu de phénomène CHASSAIGNE aux régionales 2010 en Auvergne

2 avril 2010, 18:39

Gaspard,

Je vais te répondre point par point.

Je suis militant jeune du NPA et je pense qu’il y a une différence énorme entre ce qui s’est passé en Auvergne et dans le limousin... En Auvergne le PCF ne voulait pas d’unité. Pourquoi les deux gérard de GU ne le disent pas ?

Je sais Francis m’accuse de personnaliser le débat, mais toi Gaspard tu oublies que c’est plus complexe que tu ne le dis. Encore une fois le PCF n’est pas monolithique.
Effectivement les dirigeants PCF de l’Allier ne voulaient pas d’une alliance avec le NPA car cela aurait été l’empêcheur de tourner en rond avec le PS de l’Allier. C’est effectivement le point de blocage non initial, puisque des discussions positives ont eu lieu jusqu’au communiqué commun entre le NPA Auvergne et le FdeG63, est l’irruption dans les réunions du PCF03.
A partir de là nous avons compris qu’il fallait poursuivre au niveau 63 afin de le rendre irréversible. Il fallait que vous acceptiez le texte national du 28 octobre et à partir de là le PCF03 n’aurait pu rien dire et ça s’imposait à lui comme en Limousin.
Je n’ai toujours pas, Gaspard,le texte du Limousin (tu dis qu’il reconnait l’indépendance de vote, si c’est vrai envoies le moi). Moi je pense mais je n’en ai pas la preuve que c’est le texte du 28 octobre rien que le texte du 28 octobre.

Pourquoi ne disent-ils pas que jusqu’à la fin eux et Laffont, ainsi que toutes les autres composantes étaient d’accord sur un même texte d’accord, que l’unité était là, à portée de main, et que seul le PCF a refusé ce texte ? Pourquoi nous parler des textes d’octobre et donc prendre l’histoire à rebours pour remonter loin en amont le cours des négociations alors que cet accord avait été trouvé par la suite ? Pourquoi cacher que le PCF refusant l’unité, c’est en réalité GU et le PG qui sont revenus en arrière pour s’aligner sur la position du PCF ?

début du paragraphe : déjà répondu.
La fin : PG (certains membres de celui-ci non) et GU ont toujours dit et ceci depuis le début que nous souhaitions l’unité avec le NPA, mais que si celle-ci ne se faisait pas nous choisirions le Front de Gauche, car c’est de côté là que se trouve l’avenir de la construction de la force de la gauche de transformation sociale et écologique. Le front de gauche est pour GU plus que la prunelle de ses yeux, sa raison d’être. Et n’ont été étonnés le 12 décembre que ceux qui voulaient bien l’être.

Le processus unitaire a été mené de la manière la plus honnête qui soit par le NPA et les Alterékolos en Auvergne, notamment au niveau jeune. Un texte commun avait même été signé par les jeunes du NPA, les JC et maité de GU... Ce texte disait que la participation ou non à l’exécutif ne devait pas être un préalable à la construction d’une liste unitaire. Ce que nous avons vu, et bien avant la fameuse "rupture de Laffont", c’est des dirigeants du PCF expliquer à l’entrée de la réunion unitaire à leurs jeunes militants venus porter ce texte qu’il n’y aurait pas d’unité avec le NPA, qu’il ne fallait pas de cette unité, qu’on ne pouvait pas mélanger deux stratégies différentes sur une même liste (participer et ne pas participer à l’éxécutif), que cela ferait peur aux électeurs socialistes... Pourquoi ne pas le dire ?

C’est vrai tout ce que tu dis, les jeunes votre texte JC-NPA-GU c’était trés bien. Et c’est vrai aussi que les dirigeants du PCF portaient à ce moment là la parole du PCF03 (la moitié du PCF d’Auvergne). Rappelle-toi aussi Maité est partie en pleurant de cette réunion. Car elle ne s’est pas passée comme elle était prévue.
On avait préparé la veille ce texte au siège du PCF et Chassaigne était présent, on a repris in extenso le texte du 28 octobre et on avait convenu d’être cool à la réunion (où je n’étais pas rappelle-toi). Et c’est Yannick Monnet du PCF03 secrétaire régional du PCF Auvergne "qui a cassé la baraque" (expression de Chassaigne) en parlant de "manger son chapeau et voter le budget".
Il suffisait qu’Alain Laffont dise "non je ne mangerai pas mon chapeau et je garde mon indépendance de vote mais je suis d’accord avec le texte que vous proposez" mais il est tombé dans la provocation.

Laffont n’a jamais tenu ce type de discours même en interne. Les décisions, nous les avons pris tous ensemble et ce jusqu’au dernier moment.

Pendant toute cette période Alain n’arrêtait pas de me téléphoner car il savait que je n’acceptais pas ce diktat de certains dirigeants du PCF.
Nous avions aussi demandé à Carroy d’aller voir Laffont pour qu’il accepte le texte du 28 octobre. Pas question avait-il dit !

Alors Gaspard qui est le responsable de l’échec FINALdes discussions ?

Pour ma part, effectivement, je pense qu’entre le NPA et le PS il y a quelque chose qu’il faut détruire pour que la construction d’une véritable alternative politique anti-libérale voit le jour, c’est l’orientation hésitante et slalomante du PCF entre résistance anti-libérale et accompagnement de la politique sociale-libérale du PS. Cela n’enlève évidemment rien aux erreurs politiques de la direction nationale du NPA. Je pense également qu’il nous faudra cogner le PCF si il trahit le programme anti-libérale pour cogérer avec le PCF. Je suis plutôt étonné que vous ne pensiez pas de même et que cela vous choque. Il y a deux orientations à gauche et l’une doit gagner.

S’il trahit !! Or Laffont dit dans son texte qu’il va forcément trahir.
C’est là toute la différence vois-tu : nous à GU nous pensons qu’il y a au sein du PCF nombre de militants qui ne veulent plus de la gauche plurielle, qui ne veulent plus de ces compromissions socio-libérales, qui ne veulent plus que leurs élus doivent démissionner en catimini. Il faut s’appuyer sur ces forces et donc être avec eux (et nous l’avons vérifié au cours de la campagne) et non dire PCF=vendus aux soc-dem.
Autre élément de réflexion puisque tu n’en parles pas : les milieux syndicaux et associatifs. C’est essentiellement grâce à GU que s’est tenu la rencontre de Cournon avant la campagne. Au cours de la campagne nombre de cadres syndicaux se sont tournés vers le front de gauche et se sont détournés du NPA car il prétend être un super syndicat qui entend donner des conseils à ceux-ci.
En tant qu’ancien militant syndical c’est aussi un des éléments déterminants qui m’a fait quitter le NPA et choisir le front de gauche.

Mais bon, bref, nous devons plutôt penser à l’avenir et de ce point de vue le Limousin et son texte d’accord qui stipule la liberté de vote pour chacune des composante (ce qui était refusé ici par le seul PCF) doit nous servir d’exemple à tous. Je remarque d’ailleurs, que nationalement le NPA et le PG saluent tous deux ce qui s’est fait dans le Limousin comme étant l’exemple de ce que pourrait faire ensemble toutes la gauche de gauche, alors que le PCF met plutôt en avant ce qui s’est fait en Auvergne... Pourquoi ? L’autonomie vis à vis du PS ne rapporte t-elle pas assez d’élus ? Chassaigne candidat PCF en 2012 ? (http://www.lexpress.fr/actualite/politique/melenchon-veut-depecer-le-pc_859883.html)... Poser ces questions, ce n’est pas faire la guerre ni preuve de sectarisme. C’est simplement tenter de clarifier et de lever les obstacles à l’unité de la gauche antilibérale. Cela ne devrait pas vous choquer, c’est censé être la raison d’être de GU... Non ? !...

Le Limousin, je le salue aussi et notamment la cohésion de l’alliance après la connerie du PS de refuser l’union 2e tour, c’est le même scénario qu’aux Municipales de Clermont.
Tu te trompes quant au "modèle Auvergne" pour le PCF. Si tu relis le blog d’André Chassaigne (ou le blog de campagne je ne sais plus) tu verras que MGB l’a mollement félicité le lendemain du 1er tour. Peut-être des "concurrences" pour 2012 va savoir.

Entièrement d’accord construisons l’avenir, essayons d’être clair sur les obstacles.
Pourquoi si Alain ne ressassait pas son échec aux régionales (à comparer aux 15.34% des Municipales, et c’est lui qui l’a mis en avant : "on ne change pas une équipe qui gagne") refuse-t-il de me répondre à mon mail et à mon SMS, pourquoi agresse-t-il ainsi André Bellerose à la manif le 23 mars ? Bon ça va passer. Il a bien fini par reconnaitre que Bové c’était une connerie, il reconnaitra bien que son alliance de fait avec la ligne Besancenot est une connerie : voir la photo du lien cité dans mon billet : http://blog.gerard-blanchet.fr/post/2009/12/24/Naivet%C3%A9-ou-connerie

Enfin, dire que les jeunes du NPA ne veulent pas comprendre (quoi d’ailleurs ? !) est assez malhonnête. La fameuse réunion à laquelle tu fais allusion Gérard, tu ferais mieux de ne pas t’en vanter. Une vieille invitation en loozdé, à une réunion dont le seul objet a été de cracher sur le NPA pour débaucher des camarades et leur faire rejoindre GU. Quand ces camarades en question, dont j’étais par ailleurs, ont cherché à discuter de la situation politique, des obstacles à l’unité de la Gauche de gauche, de ce qu’allait faire le Front de Gauche où de comment GU se positionnait dedans et cherchait à peser, ils n’ont eu aucune réponse... Quand vous avez vu que personne ne vous suivrez, vous êtes parti et nous avons ranger la salle. Quand j’invite quelqu’un à manger, je ne laisse pas son assiette vide et je ne lui demande pas de ranger... Mais bon, c’est pas grave, ce ne sera pas un obstacle à l’unité...

Nous avions un meeting vois-tu !! Ensuite toi tu as voulu discuter mais Floriant a, comme d’hab, bloqué toute discussion. Ce que Christian a voulu montrer c’est que choisissant le NPA plutot que le front de gauche vous êtes en train de vous stériliser vous-mêmes. Et ce n’est pas forcément en rejoignant GU. Il y a un tas de militants syndicaux et associatifs que le front de gauche intéresse et qui ne vont pas adhérer à un des partis le constituant. C’est la nouvelle étape de la construction du front de gauche. Vous y avez toute votre place que vous restiez ou non au NPA. La même chose d’ailleurs pour les AlterEkolos.

Mais nous aimerions bien cependant avoir les réponses à nos questions...

> Pourquoi n’y a t-il pas eu de réunions officielles entre le NPA et GU durant le processus unitaire alors que nous avions la même orientation face au PCF ? Pourquoi des invitations à seulement quelques camarades ? Puisque vous nous reprochez plein de choses, inviterez vous officiellement le NPA à en discuter pour préparer l’avenir ?

Chiche mais là je n’engage que moi, nous n’en avons pas discuté à GU Auvergne.
Je suis maintenant GU Allier mais je soumets la proposition à notre prochaine réunion.

> Quels sont les points essentiels du programme qui, si ils étaient acceptés par le PS pouvaient vous faire participer à l’exécutif avec lui ? (ceux du Front de Gauche et vos exigences à vous). Le PCF participe aujourd’hui à l’exécutif... cela n’engage t-il que lui ou tout le Front de Gauche ? Cela ne devait être le cas, lors des discussions, que si le PS cédait sur ces fameux points essentiels du programme... Doit on comprendre qu’il a donc aujourd’hui cédé sur ces points essentiels du programme ?

les points essentiels : le discours de Montluçon d’André Chassaigne les a donné communs à tous.
Comme nous l’avions dit ensemble GU-PG-NPA, et comme nous l’avons gagné au cours de la campagne, il y a eu indépendance des forces quant à l’appréciation "est-ce que le compte y est ?" GU et PG ont estimé que non, le PCF oui et encore avec beaucoup de réticence et que ça ne va pas durer.

> Souchon refusait l’unité éventuelle avec le NPA parce qu’il disait qu’il voulait ne s’allier qu’avec des composantes qui voteraient le budget pour construire une majorité... Sans les voix du Front de Gauche, Souchon est minoritaire dans sa propre région... Sachant que le PCF participe désormais à son exécutif (le gouvernement de la région), doit on en déduire que le PCF (et/ou le FdG) mettra en place une politique avec laquelle il est en désaccord, ou qu’au contraire le PCF (et/ou le FdG) votera le budget social-libéral élaboré par le PS ? Je ne crois pas que subitement les 14% de Chassaigne ait pesé tant pour que le PS auvergnat se soit subitement convertit à l’antilibéralisme dans l’entre deux tours...

C’est ce qu’il a dit à Laffont sur un marché et qu’il a essayé de nous imposer dans le protocole d’accord le lundi lendemain du 1er tour : refus unanime de tout le front de gauche. Il a dû le retirer du protocole d’accord.
Tu te trompes : sans le front de gauche PS+EE = 24 voix au sein du conseil régional de 47 membres. C’est ric et rac mais c’est une majorité. Ce qui me fait dire que les 3 VP PCF n’auront pas les moyens d’appliquer les "points essentiels" (notamment sur les transports) et qu’ils devront démissionner mais cette fois-ci collectivement. Ils veulent essayer qu’ils essaient.
Mais nous formons un groupe unique comme Alain l’avait dit et c’est tout le groupe qui décidera si on peut continuer ou si on arrête car jusqu’à ce qu’on arrête on soutient nos VP et on appelle les gens à les soutenir (y compris référendum d’initiative populaire s’il le faut).

> Sur France 3, alors que la droite et la les journalistes soulignaient les difficultés de gestion commune des régions par "la gauche de nouveau plurielle" (notamment les divergences programmatiques), je n’ai pas écouté le camarade Chassaigne dire "oui c’est vrai... là dessus, là dessus et la dessus (les fameux points essentiels du programme) nous sommes en désaccord mais cela n’empêche pas de s’unir pour battre Sarkozy"... Lorsque le journaliste lui a demandé si il s’agissait d’une nouvelle gauche plurielle, le camarade a changé de sujet... Je ne l’ai pas écouté dire "Non, nous représentons la gauche antilibérale, nous portons une autre perspective, mais pour que celle ci ait des chances un jour de voir le jour, nous faisons une fusion démocratique pour battre sarkozy, notre priorité"... Que doit-on en déduire ?... les divergences n’existent plus ?... L’antilibéralisme est il mort le soir du 1er tour ?...

Mais non nous sommes bien décidés à continuer cette bagarre pour une autre orientation à gauche, anticapitaliste, en saisissant les gens à toute occasion, en participant aux luttes, en continuant à faire vivre cette "démocratie active" que nous avons initié dans la campagne. C’est tout ce que nous aurions fait ensemble. Non nous n’avons pas changé. Les discours d’entre deux tours c’est une chose mais c’est certain nous ne sommes pas ici en Auvergne un front de gauche prêt à reconstituer une nouvelle gauche plurielle. C’est peut-être ça qui dérange les Aubry-Duflot-Buffet dans le "modèle auvergnat".

Enfin, devant notre étonnement de ne pas voir Maité Vice présidente de région, alors qu’elle était numéro 2 sur la liste F2G, des camarades communistes nous ont dit que si, elle allait l’être, mais seulement dans un an ou deux quand elle aurait fini ses études, et ce, à sa propre demande... est-ce vrai ?

ça s’était quand nous avons demandé (GU) à André de la prendre en 2e. Maité avait dit je veux terminer mon master. Mais là maintenant le fait qu’elle ne soit pas VP c’est politique et comme je te l’ai dit il n’y a pas de raison que Souchon se gauchisse dans un an ou deux et même pour remplacer une VP qui serait élue aux cantonales.

Répondre à cela sera bien plus utile pour construire l’unité future que de tailler Laffont...

Encore une fois je ne taille pas Laffont j’essaie de te montrer qu’il y a eu deux causes à l’échec : l’une initiale les dirigeants PCF de l’Allier, l’autre finale l’orientation Laffont qui a coupé à tous les unitaires l’herbe sous le pied.
Si Alain veut bien reconnaitre son erreur (non pas avec une corde au cou comme à Calais) mais en répondant positivement, à des possibilités sur Clermont et le 63, on peut avancer.
J’ai bien noté ta proposition GU-NPA d’abord mais ensuite il faudra bien envisager FdeG63-NPA-AlterEkolo et donc mettre nos rancunes au placard.

Fraternellement.

Gérard

et désolé pour les lecteurs de Bellacio pour ce débat auvergno-auvergnat