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EMMAÜS après les grèves : Les "Compagnons" abandonnés par le Monde du Travail...

9 avril 2010, 14:56, par 217

Bonjour,

Je n’ai pas menti (mais je peux par ailleurs me tromper) et je peux répondre aux points que vous soulevez qui comportent des erreurs. Le débat n’est par ailleurs jamais dérangeant... Voici quelques précisions sur les points :

Vous affirmez que "chaque association est indépendante..." : premier mensonge car vous"oubliez", par exemple, que c’est Emmaüs France qui est agréée par l’Etat, pour sa branche communautaire, en tant qu’organisme national d’accueill communautaire et d’activités solidaires (Arrêté ministériel du janvier 2010). Il s’agit bien d’Emmaüs France et non des association dites "indépendantes" qui "gèrent" les communautés.

Chaque association portant le nom Emmaüs en France est bien indépendante, possède sa propre "direction", conseil d’administration, etc. C’est un fait. Je n’ai jamais évoqué le point du statut des communautés, Je n’ai parlé que de la grève de l’Association Emmaüs Paris qui n’est pas une communauté, mais qui travaille sur l’hébergement et l’accompagnement social je le rappelle. Cette grève n’a donc absolument aucun rapport avec le statut des communautés et ce serait d’ailleurs dénigrer ce mouvement social qui a des raisons bien réelles d’avoir eu lieu.
Puisque vous évoquez le statut des communautés, je peux préciser que chaque communauté a bien décidé en propre, avec ses instances locales, d’adopter ledit statut. On peut rappeler que chaque communauté à un conseil d’administration qui décide des orientations de la communauté et qui donc la dirige. La convention finale signée entre Emmaüs France et l’Etat est une convention qui ne concerne donc que les communautés ayant décidé de rejoindre ce statut.

Et puis vous "oubliez", aussi que les marques "Abbé Pierre" et " Communautés d’Emmaüs" déposées à l’INPI appartiennent à Emmaüs International, énorme imprécision supplémentaire...

Emmaüs international qui est aussi indépendant d’Emmaüs France (Emmaüs France est membre d’Emmaüs International) gère bien les termes Abbé Pierre et Emmaüs en tant que « marques », mais je ne vois pas trop le rapport avec la grève, ni même avec le statut des communautés.

Vous affirmez que "les accords signés entre les salariés syndiqués et leur employeur ne doivent rien à Emmaüs France"... deuxième mensonge car vous "oubliez", encore que c’est le citoyen CUSSERNE qui est monté au front et s’est exprimé dans les médias durant ces grèves et ce Monsieur est, semble-t-il, directeur ou délégué général d’Emmaüs FRance

Faux : Didier Cusserne est le délégué général de l’Association Emmaüs qui ne s’occupe que d’hébergement et d’accompagnement social, principalement sur l’Ile-de-France, soit un groupe (certes important) sur 264 en France. Le nom du délégué général d’Emmaüs France est Patrick Dugois.

Vous affirmez que les "communautés n’ont jamais été mêlées à cette grève" et c’est encore un autre mensonge car il y a eu quelques manifestations devant certaines communautés dont WAMBRECHIES dans le Nord où des salariés syndicalistes se sont exprimés, devant la presse, sur la profonde injustice sociale qui est faite aux Compagnons d’Emmaüs par leurs propres communautés.

Le fait de voir des syndicalistes (ne faisant pas partie d’Emmaüs) tracter devant certaines communautés n‘implique pas que ces dernières soient impliquées puisque je le rappelle aucun compagnon, salarié ou bénévole de communauté n’a participé à ce mouvement. Ce tractage était indépendant du mouvement social qui se déroulait au même moment à L’association Emmaüs (hébergement et accompagnement social) et concernait d’autres thématiques.

Alors, bien sûr... il y a quand même un point sur lequel vous ne mentez pas c’est à propos de la non participation des Compagnons d’Emmaüs et on peut facilement le comprendre car il est interdit de faire grève pour ces 4000 travailleurs solidaires qui sont exclus du droit du travail, privés de toute organisation représentative au sein de leurs communautés et d’Emmaüs et... jetables à tout moment sans préavis ni droit de défense.

Les compagnons ne sont effectivement pas salariés, mais participent aux instances d’Emmaüs : ils peuvent être élus à leurs conseil d’administration, voire même à celui d’Emmaüs France ce qui est d’ailleurs le cas. Je vous laisse juge de vos dernières assertions, mais je présume qu’une association se comportant avec les personnes qu’elle accueille comme vous le dites ne pourrait pas le faire depuis 60 ans : cela n’a pas de sens, d’autant plus que vous le soulignez les compagnons peuvent partir comme ils le veulent.

Voilà pour les précisions factuelles que je peux apporter.

Bien à vous.