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> Traité constitutionnel, Bernard Thibault : "Nous connaissons les limites d’une consigne de vote"

18 octobre 2004, 22:42

Je suis un des 700 000 "baladés" de la Cgt ;

Je trouve mon prédécesseur bien péremptoire ! A-t-il déjà travaillé dans une entreprise et lutté DANS une entreprise ? Si oui, il devrait partir du principe de réalité.

Le monde est ce qu’il est, pas ce que nous rêvons qu’il soit, même si l’utopie est ce qui n’est pas encore réalisé, comme le disait Théodore Monod (un affreux collabo...)

Quel danger de donner de telles leçons ! Que devient le Monde si mon monde est le Monde ? Dit autrement, penser le monde seulement à partir de sa propre représentation et de son seul système de pensée et de connaissance, conduit le monde à sa perte par méconnaissance de l’Autre, de sa culture, de ses représentations sociales. Mon prédécesseur me semble enfermé dans un "chat" de libres penseurs de la pensée unique de "gôche" bien pensante.

J’ai un principe simple pour me faire une opinion "de classe" qui ne soit pas celle d’un "collabo" : que pense le patronat de ce que fait mon syndicat (et pas seulement de ce qu’il dit...) ?
Et bien j’ai le plaisir d’informer le professeur de révolution précédent (qui est sans doute le seul à ne pas s’en être aperçu) que jusqu’à présent le MEDEF combat bec et ongles la Cgt. Il devrait regarder plus souvent le site de ...bellaciao !

Quant à mon autonomie de pensée, elle vaut bien celle de ceux qui se sentent un devoir de mission (téléguidée ou pas) vis-à-vis de la Cgt, et je dénie au quidam ci-dessus le droit de prendre 700 000 syndiqués pour 700 000 imbéciles qui attendent sa lumière pour comprendre enfin qu’ils sont trompés par les dirigeants qu’ils ont choisis. Cette idée, dangereuse en soi, alimente bien des idéologies totalitaires, et fait peu ou prou, le jeu de ceux qui utilisent Jeanne d’Arc comme étendard de la lutte pour la vérité.

Pour la bataille sur les retraites, qu’il s’adresse d’abord à ceux qui n’ont pas lutté, ou qui, en utilisant le mot d’ordre de "grève générale", ont contribué à reproduire le mythe mystificateur "du pouvoir à portée de grève", ne s’appuyant sur rien d’autre que des fantasmes politiques, très éloignés de la réalité de la lutte syndicale. en disant cela, j’accepte cependant un vrai débat syndical sur les formes de luttes. Je l’ai eu en son temps. Il peut être utile d’y revenir, mais en ayant un regard histirique et une analyse factuelle.

Pour le traité sur la constitution, permettez donc aux syndiqués Cgt d’en débattre, non pas seulement comme dans d’autres endroits, entre partisans du oui et du non, mais en tant que syndicalistes qui veulent aborder l’ensemble des questions sociales liées à la construction européenne, et qui ne souhaitent peut-être pas se laiser enfermer dans des manoeuvres politiques.

Syndicalement vôtre.
Ph.D.