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UNE GRANDE ABSENTE DES HOQUETS D’INDIGNATION DE "LAGOCHE" SUR LA GRECE : L’UNION EUROPEENNE

2 mai 2010, 12:04, par JM Berniolles

Pour vous répondre je suis désolé de devoir vous dire que vous ne comprenez pas bien la situation réelle en Europe et notamment l’évolution actuelle du capitalisme et son action.

Ce n’est pas étonnant. Les médias officiels, comme des pompiers éteignant un départ de feu, déforment les faits et les interprètent de manière à ce que la réalité ne soit pas accessible. A ce titre l’affaire Kerviel, que le journal du dimanche véritable organe officiel de l’UMP s’efforce de désamorcer, est révélatrice. Comme celle qui a mis en cause un jeune trader anglais dans le sud est asiatique, il y a quelques années. On veut nous faire croire que des individus isolés, soi-disant non contrôlés, peuvent engager des milliards d’euros au nom d’une banque sans que celle-ci soit au courant (pour Kerviel c’est de l’ordre de 50 milliards d’euros). Mais le total des transactions journalières sur les places financières, d’essence majoritairement spéculative, est de l’ordre de 2000 milliards d’euros. Tout cela génère une masse de monnaie fictive (l’affaire a vraiment pris son essor dans les années 70 avec les pétro dollars). Une manière de donner une réalité à ces capitaux est d’acheter des entreprises par exemple, mais cela peut être aussi réalisé par le biais des prêts. Qui matérialisent également une création de monnaie, forcément fictive, par des banques privées.

En fait, on est ici au cœur du capitalisme moderne de nature néo libérale, - La finance spéculative, sur tout : les matières premières, l’immobilier, l’énergie, les entreprises, mais aussi les prêts et leurs produits dérivés.. -. Le deuxième volet est l’exploitation des services qui demandent peu d’investissements, -surtout quand ceux-ci ont été réalisés par l’État, comme pour les télécommunications, les autoroutes..-. Bien sûr, c’est bien mieux avec la mise au pas des salariés, d’où Bolkenstein..

Votre conception de l’État bourgeois est plutôt celle du "capitalisme monopoliste d’état" qui a cédé la place, en Europe, au néo libéralisme sous Tatcher, puis Mitterrand (politiquement il faut remarquer que c’est une filiation naturelle). En France, sans la garantie de l’État, notre système d’assurance chômage, notre système social ... seraient en faillite immédiate.

Vous sous estimez le rôle de la monnaie dans tous les mécanismes d’exploitation actuels. Vous pouvez imaginer ce que signifie pour la Grèce le remboursement d’un prêt de l’ordre de 120 milliards d’euros en quelques années ? C’est la liquidation de tout son système social, c’est la fin de toute politique d’investissements nationaux, de financement de l’éducation, ne parlons pas de la Recherche. Donc c’est une quasi dissolution de l’Etat, une mise sous tutelle du pays et c’est aussi le livrer à tous les intérêts privés.

La solution de sortie de crise, c’est au contraire un État démocratique, maîtrisant sa monnaie, gérant un secteur public renforcé (eau, énergie, santé, éducation , transports, recherche ..)...

JM Berniolles