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A PARTIR DU 24 JUIN : LES OREILLES ET LA QUEUE !!!

3 juin 2010, 09:48, par Jak

C’est marrant cet appel à la grève générale pour le...24 juin.

Depuis des mois, sur ce site, plusieurs camarades ont essayé de convaincre que le rapport de forces ne pouvait exister que par la construction d’une grève générale.

Passons vite sur les multiples railleries lues, du style, "tu n’as commencé toi, d’abord !" ou alors "ça ne se décrète pas la grève générale" ou des "y en a marre de taper sur la CGT qui n’appelle pas à la grève générale", etc, etc.

Et aujourd’hui, les mêmes veulent bloquer le pays par la grève reconductible le ....24 juin !

Ce souci d’efficacité dans l’action, cette détermination, cette radicalité, tout cela, il fallait le construire depuis des mois et pas tomber dans la stratégie de défaite des journées de 24h qui ne débouchent sur rien mais qui donnent bonne conscience à d’autres.

Les responsables de cette résignation, de cette défaite sont effectivement nos directions syndicales qui ont cassé la dynamique du mouvement social de 2009 et ont tout fait pour qu’elle ne se renouvelle pas en 2010.

Inutile de s’étendre sur le sujet, tout le monde en a plus ou moins conscience mais presque personne ne le dit.

Maintenant, une fois qu’on a dit ça, on n’est pas plus avancé sur l’immédiat ou le futur proche. Sauf que quand même, ils ne vont pas indéfiniment nous mener dans le mur ?

Alors oui, on peut être d’accord sur une partie de l’article, sur le fait qu’il va falloir se prendre en main, cesser d’attendre quoi que ce soit des directions syndicales, essayer de s’auto-organiser, se coordonner.

Mais ces moyens là, cette logistique, les OS les ont grâce à nos cotis, en partie grâce à nos cotis, il suffirait juste qu’elles les mettent au service de la défense de leurs salariés et non dans l’inertie et l’accompagnement.

Ce n’est pas leur volonté.

Alors que faire ?

Constater comme Copas que nous souffrons d’un manque d’organisation des masses et essayer d’y remédier, mais ça prend du temps et nous n’en avons pas beaucoup.

Oui, on peut légitimement être en colère, être révolté aujourd’hui, aucun doute là-dessus. Mais la question c’est, comment traduire cette colère en efficacité revendicative.

Désolé, mais appeler à une grève générale le 24 juin ne me semble pas efficace. Depuis 10 ans au moins, toutes les grèves ou manifs du mois de juin ont été de vrais bides.

En plus là, c’est pour fin juin, en pleine coupe du monde de foot, à quelques jours des débuts de congés annuels pour certains.

Ce n’est pas le moment le mieux choisi. Et pour reprendre l’image de la corrida, entrer dans l’arène ce jour-là, ce n’est pas faire le toréador, mais plutôt le matamore.

Alors que faire ?

Peut-être envisager un combat comme celui qui a été livré contre le TCE en 2005. Diffuser à des dizaines de millions d’exemplaires des projets alternatifs de financement des retraites.

Les expliquer, multiplier les comités de défense, les réunions publiques, développer l’idée que la stratégie des directions syndicales n’a même pas permis d’obtenir un rapport de forces, d’où la nécessité de construire un grand mouvement intersyndical, intercatégoriel qui dure dans le temps sur une plate-forme claire, combative et mobilisatrice.

Oui, ce combat aurait dû être mené depuis plusieurs mois, mais il n’est pas trop tard.

Ou alors que reste t-il ?

Attendre 2012, la solution par les urnes ?

Qui peut encore croire à ce genre de fables ? Ceux qui s’imaginent que le PS a un projet social différent de celui de l’UMP. Ceux qui croient que le PS reviendra sur tout ce qu’a défait la politique sarkozyste y compris celle de Raffarin un peu avant. Ceux qui ont oublié le virage de la rigueur en 1983, ou bien les ministres de la gauche plurielle qui ont privatisé à gogo.

Ceux-là, effectivement, nous expliqueront qu’ils s’occuperont de tout dés qu’ils seront élus et qu’il faut donc s’en remettre aux urnes, c’est la solution magique !

Mais il faut savoir attendre gentiment les ... élections. Les institutions...bourgeoises se chargeront d’assurer ce que le mouvement social n’a pu gagner ! ? !

Si on ne veut pas attendre, car on ne peut pas attendre, alors il faut tout faire pour construire un énorme mouvement social à coté des directions syndicales mais en se servant de leur...pardon , ...de notre logistique.

Bâtir l’idée que c’est dans la durée, la détermination, l’unité et le nombre que nous pourrons imposer une alternative au financement des retraites.

Ce n’est certainement pas en septembre que les graines semées vont éclore, mais d’une façon ou d’une autre elles donneront des fruits.

Et la récolte aura lieu avant 2012.

Jak