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SOUS PEINE DE MORT : la lutte idéologique et politique, à mener d’urgence contre la réaction fascisante

11 juin 2010, 14:28, par Philippe MEONI

Bonjour à toutes et tous.

Un vrai cri du coeur, que ce billet, auquel j’adhère totalement, avec la même envie que la plupart d’entre vous de foutre tout ce bordel en l’air, attendant le grand soir avec impatience... depuis 20 ans, je l’attends...

Depuis 20 ans, que je prêche la révolte, la révolution, que je dénonce les injustices et manipulations de tous poils, et le temps passe, et plus il passe, plus je me rends compte que rien n’a évolué...
Pourquoi rien n’a évolué ? Parceque nos sociétés occidentales ont encore trop à perdre pour risquer le peu que les puissants veulent bien leur laisser, la peur du lendemain, de la violence de la lutte, que sais-je... ? Je ne vais pas me hasarder à une analyse sociologique, mes moyens intellectuels ne me le permettraient pas...

Cependant, combien parmi celles et ceux qui prône la révolution, possèdent un compte épargne, sicav, assurance vie, assurances complémentaires, bref, tout ce qui fait les choux gras des financiers et capitalistes ? Est ce hasard si le sarkofrère s’est lancé dans l’assurance-santé depuis quelques temps ?

C’est le hasard qui m’a fait comprendre qu’il existe une manière de bien baiser le système... Las de me battre seul en france, j’ai opté pour l’expat’ en Espagne, en 2005, à la recherche d’un rêve qui a vite tourné à l’utopie. Je suis parti sans rien avec ma famille, femme, gosse et belle-mère, veuve, que je ne voulais pas abandonner à son triste sort dans l’hexagone.

Travail précaire, vie trop chère, ce que je croyais "terre d’asile" ressemblait trait pour trait à la société merdique que je venais de fuir... Mais, bon, revenir en arrière n’aurait rien solutionné, donc, j’ai dû m’adapter...

Ceci pour dire que, vu ma situation d’étranger, en Espagne, mon niveau socio professionnel, la carence du boulot, j’ai dû apprendre à vivre sans le crédit, sans le découvert ni carte bancaire, autant de services que me refusent les banques espagnoles... Sans voiture, sans assurance, avec la couverture SS minimum légale qu’on m’a accordée... Bref, una autre vie...

Quand mon maigre salaire arrive à la "Caja Imaculada" (équivalent de la caisse d’épargne, pour ceux que ça intéresse), je vais au guichet retirer en espèce le solde un fois déduit les prélèvements du loyer, élect., eau, téléphone... Pour faire mes emplettes, je paie en espèces (donc, pas de frais de carte), privilégiant la priorité au strict minimum, aux produits de première nécessité à la survie. Bien entendu, pas de superflu car, il faut gérer le budget jusqu’au virement du prochain salaire.

Ce dernier étant flexible, parfois, il me reste un peu d’argent que je thésaurise en espèce dans ma boîte à biscuits et je peux ainsi faire parfois la folie de m’offrir une entrée à un spectacle payant ou un resto à 15 euros...
Mais, aussi rude que celà puisse vous paraìtre, je vis bien, très bien, parceque, je garde à l’esprit que je baise le système...

Les banques et les argentiers ne font pas leur beurre sur mon labeur, les marchands n’ont aucune chance de me séduire en me proposant la pub pour le dernier I pad ou écran plat fullHD 3D ou dernier article de mode que je n’ai pas les moyens de m’offrir et quand j’ai un peu mal quelque part, je me soigne à l’aspirine sans forcément recourir au spécialiste que j’aurais estimé devoir consulter après avoir reconnu les symptômes d’une grave maladie sur "bondoctor.com" ou dans "Elle"...

Mes loisirs ? la randonnée, dans les environs de Zaragoza, avec mon vieux chien de 11 ans... Nous profitons de ces moments de grand air pour méditer et se purger la tête de toutes les turpitudes existentielles, en relativisant...
J’ajoute que je parle à la première personne car, ma compagne n’a pas soutenu le rythme et est repartie depuis un an en france... La pauvre...
Ceci pour dire que, vouloir la révolution, c’est d’abord accepter de se retrouver, à un moment, et pour une période indéterminée, dans la situation que je vis chaque jour... Et là, combien auraient le courage de sacrifier son petit confort quotidien ?

Donc, si vraiment vous voulez la révolution, commemcez par baiser vous aussi le système consumériste, ne faites plus travailler les banques, les assureurs, l’industrie médico-pharmaceutique, vivez sans le dernier modèle de mobile dernier cri, mangez pour vivre et non le contraire... Enseignez à vos gosse que la play station n’est pas la vraie vie, qu’apprendre la nature. c’est apprendre la vie...

Bref, camarades révolutionnaires, méditez quelque peu et lorsque nous serions un jour 200 millions d’européens à avoir vidé les comptes d’épargne, et abandonné le crédit et la carte bleue, je ne donne plus trop cher du capitalisme qui n’aurait plus les moyens du contrôle sur nos existences, du moins,pour bonne partie...

Ensuite, inciter les petites entreprises de prendre le risque de payer les salaires en espèce, bravant courageusement la loi, quitte à prendre des amendes qu’il ne faut jamais payer... Avec le nombre, l’état ne pourrait poursuivre tout le monde et la solidarité pourrait s’organiser pour faire bloc...
Faites vivre vos petits producteurs locaux, avec le nombre, ils sont capables de sotir le kilo de tomates à moins de 50 centimes tout en gagnant bien leur vie, au lieu de crever sous le joug de la grande distribution dont vous vous faites complices...

Voyagez moins, motorisés, c’est bon pour la planète, mangez moins, c’est bon pour la lutte contre l’obésité, éteignez la télé, outil de propagande redoutable, allez frapper chez votre voisin et parlez de la pluie et du beau temps, ou de la dernière dent de lait du petit dernier...
Et surtout, ne croyez plus à ce que les puissants osent nommer démocratie, qui n’en a jamais été une... N’avalez plus les bobards électoraliste et abstenez vous d’aller aux urnes...

Bref, commencez la révolution par votre remise en question, à savoir ce que vous êtes prêts à sacrifier de cette société pour espérer vivre enfin ?
Mes amitiésà toutes et tous.
Philippe MEONI