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DANS QUELLE SOCIETE VOULONS-NOUS VIVRE ?

22 septembre 2010, 09:41, par Copas

Ce texte est incontestablement une avancée politique et syndicale.

On y injecte de l’orientation révolutionnaire explicite dans la bataille sociale. C’est bien également au travers d’une conception lutte des classes qu’on trouve des arguments additionnels nécessaires à la victoire dans la bataille actuelle.

Il relève l’essentiel, la combativité et le désir de se porter en avant sans états d’âmes d’une partie des travailleurs. La question de l’articulation entre la bataille des retraites et les autres dimensions du combat social qui sont inséparables par l’esprit même des attaques du capital.

Le rôle des révolutionnaires si il est correctement positionné (travailleurs parmi les travailleurs et non devant, ou ailleurs) est trop contingenté dans ses efforts.

L’intervention des militant-e-s politiques peut de ce point de vue être essentielle. Non pas seulement pour soutenir un mouvement (ce qui est bien), non pas pour donner aux syndicats des consignes sur ce qui devrait être fait ou pas fait, mais pour donner à l’ensemble de la population l’envie de se battre sur l’enjeu de société qui nous est posé.

L’histoire complexe du mouvement ouvrier français et ses organisations nous a donné une situation complexe, fragmentée, velléitaire en partie, affaiblie et nomenclaturisée (couche sociale vivant de la stabilisation des relations conflictuelles entre capital et travail ).

Ce n’est évidemment pas mille textes sur la comprehension du phénomène qui permettront de débloquer cette faiblesse extrème où une partie des organisations des travailleurs tire des buts contre son camp parce qu’elle ne veut pas de l’affrontement, se dérobe sans cesse, alors que la bourgeoise cogne de toutes ses forces. Cette partie est celle qui dirige les organisations de travailleurs, partie qui a prouvé avec efficacité que ses orientations étaient des échecs systématiques.

Donc, pas mille textes, mais bien les avancées du mouvement social, de ses organisations, la prise en main concrète sans attendre des instances des syndicats de travailleurs qui veulent y aller (sans perdre en route la grande masse).

Toutefois, le rôle des révolutionnaires est également de travailler à unifier la classe ouvrière et pas seulement par des discours généralistes utiles mais en travaillant méthodiquement à la constitution de cadres organisationnels unitaires solides et centralisés sous contrôle des travailleurs , ce qui va bien au delà de rester contingentés dans la critique du capital.

Mais ça rentre là dans le cadre de formes d’organisation qui permettent enfin de ne pas rester piégés et soumis aux logiques du sectarisme syndical qui sont toujours en faveur de la nomenclatura conservatrice du syndicat dont on dépend .

Passer des uns (des syndicats comme outils de mobilisation, à des formes offensives plus larges et unitaires, contrôlées par les travailleurs) ne se décrète pas mais se travaille.

Ca ne se parachute pas en en appelant aux coordinations mais en travaillant avec les secteurs qui veulent bien avancer, en luttant pour l’extension, en proposant des formes d’organisation adaptées et inventives adaptées aux endroits de poussées des travailleurs.

Mais cette question est fondamentale car il existe dans le mouvement social un obstacle qui ne ressort pas d’une question de trahison ou de jaunes, mais bien des interets d’une couche sociale spécifique qui pense que ce n’est pas dans son intérêt d’aller vers des épreuves de forces qui lui font plus peur que le capital (qui pourtant les liquidera dés qu’elle sera devenue inutile).

Les attitudes entre chien et loup, défendre sans se donner les moyens d’aller plus loin dans le rapport de force ont transformé ces directions nomenclaturisées en obstacles sérieux depuis des années .

L’empilage des défaites pour les travailleurs depuis 10 ans vient en grande partie d’eux.

La compréhension de ce phénomène est importante, ses moteurs également et comment y remédier.

Les avancées signalées dans le texte de la volonté de syndicats entiers dans les confs sont une bonne chose, et c’est par là qu’il faut chercher, dans l’extension de l’organisation des luttes sur le terrain.

Mais, pour les révolutionnaires, c’est leur bataille également, c’est également le travail pour résister de façon efficace aux offensives du capital, et la recherche , l’aide à la construction d’outils efficaces de résistance font partie de leur rôle politique . Pas pour manipuler mais pour construire avec les autres travailleurs les outils nécessaires, il s’agit pas là de recommencer la relation maître-esclave d’une certaine époque entre parti et syndicat. D’où la dimension démocratique de la bataille.

Mais bien au delà cette question des outils de résistance qui combinent massivité, unité et démocratie, en introduit une autre, c’est la fluidité de ces outils pour passer à l’offensive vers le pouvoir des travailleurs.