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Retraites – 20 propositions pour construire le projet politique qui nous fait défaut pour gagner vraiment.

4 octobre 2010, 18:08

Salut alain,

Sortir de l’UE oui, effectivement, je ne l’ai pas mis là mais plusieurs fois ailleurs,et je pense que c’est fondamental.

Mais sauf si j’ai mal lu et relu, je ne vois pas dans le texte une référence aux carcans que le Capital a patiemment mis en place pour que les peuples ne soient pas maitres de leur destin , CHEZ EUX..

Bon même remarque que plus haut, c’est vrai là ça n’y est pas, notamment parce que j’ai l’impression de l’avoir déjà tellement écrit et dit ailleurs, avant, que ça me semblait manifeste, mais évidemment, je ne vois que des conséquences positives à ce que cela soit ajouté si je puis dire, parce que évidemment "tout se tient".

D’ailleurs cela permet d’aborder la fameuse question de la souveraineté nationale (là aussi je me suis déjà bcp expliquée) - cette question ne se conçoit pour moi que dans le cadre de l’affrontement à l’impérialisme, mais je pense qu’ elle n’a rien à faire dans le sujet de l’UE (l’UE n’est pas un impérialisme anti-France, c’est bel et bien l’Allemagne qui est un impérialisme sur la "zone euro" via l’UE !) aussi étonnant cela puisse- t- il paraître, car je dis et redis (je l’ai explicité dans un texte de 10 pages il y a 2 ans) l’UE n’est PAS une "construction supranationale" au sens où l’entendent les partisans de la souveraineté nationale (partisans pas toujours très reluisants d’ailleurs).

Ce sont bien des Etats-Nations (pour la plupart des pays de l’UE mais ils e le sont pas tous), qui se dépouillent volontairement au profit de l’UE, donc, qui font encore acte de souveraineté en créant cette structure "sui generis" qu’est l’UE. Réduire la souveraineté nationale au pouvoir d’émettre de l’argent et de contrôler ses frontières (en gros) c’est un peu "daté" et ça ne correspond plus à la réalité.

D’ailleurs, si la souveraineté nationale au sens où tu l’entends n’existais vraiment plus nous ne pourrions même pas envisager de sortir de l’UE. Or c’est envisageable. J’ajouterai que si la sortie de l’UE me semble impérativement à envisager et à débattre (pour des raisons peut être différentes des tiennes) il ne faudrait pas non plus que le combat anti-UE nous éloigne de la réalité du pouvoir exercé ici et maintenant, et faire de l’UE la cause de tous nos malheurs.

L’UE c’est une saloperie mais elle part de "chez nous" si je puis dire ! et elle fait aussi retour "chez nous"...

La souveraineté nationale en outre est trop souvent (et je ne dis pas que c’est ton cas, attention !) "rameutée" pour faire pièce à une autre souveraineté, celle du PEUPLE, et moi ça je ne peux plus le supporter.

La formulation de la 5ème République "la souveraineté nationale appartient au peuple" ne règle plus ce combat entre souveraineté nationale et souveraineté populaire. Donc, gros débat, en effet !

Parce que derrière cette affaire il y a le débat sur la compatibilité ou non du communisme avec une certaine référence à l’identité révolutionnaire française..

Bah tu sais je vais te dire ce que j’ai déjà dit plusieurs fois, les questions d"’identité moi d’abord ça me "gonfle" assez vite que l’identité soit nationale, révolutionnaire, sexuelle... (Je n’ai pas de problème d’identité, enfin pas plus que la plupart d’entre nous, c’est à dire que j’assume une forme de schizophrénie latente ;)

Blague dans le coin, "l’identité révolutionnaire française", de un je ne suis pas convaincue que cela existe pour moi cela tient un peu du mythe, de deux, je ne vois pas ce que cela nous apporte AUJOURD’HUI, de trois, je pense que des "choses" qui ont été de réelles avancées il y a quelques siècles sont carrément devenues des boulets pour un combat révolutionnaire aujourd’hui.

Donc pour tout te dire donc je ne comprends carrément pas la question ("compatibilité identité révolutionnaire française et communisme ?") ni l’utilité de la poser, mais tu vas m’expliquer je le sais. Donc j’attends de te lire avant d’aller plus loin.

Il y a aussi en débat la crédibilité de changements profonds dans chaque Pays sans attendre le jour ou le mendiant bulgare aura le niveau de conscience de classe de tel prolo "français ( quel que soit par ailleurs la couleur de sa carte d’identité)

Certes, mais est ce que c’est la sortie de l’UE qui va régler ce problème ? Est ce le "retour au franc" qui va régler nos emmerdements ? J’aurais tendance à dire oui en même temps j’ai un gros doute. Un vrai doute. C’est parce que je n’ai jamais cru que les "retours en arrière" puissent apporter quoi que ce soit de positif au combat de classe et que je pense que notre devoir est d’inventer du neuf avec de l’actuel, pas d’abolir l’actuel pour repartir de l’ancien.

Et , je le dis avec une pointe d"ironie, pourquoi l’appellerait-on encore "franc" cette monnaie "nationale" qui ne serait pas l’euro ?

Comment serait calculée sa valeur et comment serait elle créée ? C’est une vraie question là par contre et sans aucune ironie. C’est pas si simple que de dire "fin de l’euro , retour au franc"...Il faut donc avoir ce débat.

Quant aux Assises du Communisme, je ne les conçois pas sans l’objectif qui est la création d’une organisation, et je pense que c’est non pas le deuxième pilier mais un troisième pilier distinct, même si lié au chantier de la création d’orga, et qu’il est clair que ces Assises vont durer longtemps, longtemps.

Pour moi en réalité, elles existent déjà à de nombreux endroits et depuis longtemps, dont ici, ou dans ton Bistrot, et elles ont vocation à être perpétuelles ! Ce serait plutôt, dans mon idée, une sorte de "conseil des sages" mais ouvert à qui le veut en permanence, sinon j’ai peur que ça vire à la masturbation intellectuelle (je n’ai rien contre la masturbation ni contre les choses intellectuelles) mais je crois que faire reposer sur ce projet d’Assises, très intéressant par ailleurs, le devenir d’un mouvement à naître, c’est très risqué, tel que c’est conçu.

Les comités d’union populaire oui, je suis pour, mais je me permets de rappeler deux expériences diamétralement opposées : les CUAL et les soviets . Dans les soviets il y avait des forces communistes organisées, ils s’appelaient les bolcheviks , les anarchistes , etc. Dans les CUAL.....bon.... ;) donc je pense que c’est une mauvaise idée d’aller dans des "CUP" (ou comme on voudra les appeler) en "slip" ;)

Bon pour finir tu parles du syndrome "communisme par étapes". Je me permets de dire que je n’ai pas ce syndrome car je n’étais pas au PC à l’époque et je n’étais même pas née ! Ca aussi ça peut sembler une blague mais cela signifie en réalité une chose (dont on reparlera ailleurs si tu préfères éventuellement sur un autre fil que tu ouvrirais sur le sujet avec un petit article dont tu as le secret),je vais essayer de m’en expliquer quand même un peu ici, (car j’avais conscience de ce que tu dis même avant que tu le dises), tu écris :

Au PC, les plus anciens ont connu ça : démocratie avancé - socialisme et Communisme en visée lointaine. Depuis longtemps et là dessus en accord stratégique avec le PC quand il a poussé la réflexion sur la tragédie qu’avait été la machoire à broyer le marxisme ( Syndrome Front-Popu avec démarche programmatique PLUS modèle du grand frère Popoff) je n’utilise plus ce terme de"socialisme". . Insister serait faire dévier le débat.

Je réponds, rapidement : les erreurs commises ont été le fruit d’une époque, et surtout d’une partie de l’Histoire donnée, spécifique, qui n’existe plus en tant que telle car l’URSS et le Komintern eux, sont bel et bien enterrés (même s’il y a des cadavres qui n’en finissent pas de pourri...), je pense qu’elles étaient quasi inévitables dans le contexte d’alors, et qu’elles nous ont appris beaucoup. Pour autant, la tentative de construire un chemin révolutionnaire (la révolution ne peut être qu’un chemin, souvent long et tortueux et douloureux, ce qu’au PC on appelait "visée" à un moment) vers le communisme, à une échelle "locale", en se frayant un passage au milieu des nombreux décombres d’une société capitaliste à la fois agonisante et plus forte que jamais, peut elle faire l’économie d’une dynamique nécessairement dialectique donc, "par étapes" ? Non, je ne le pense pas.

Il s’agit pour moi de "tordre le cou" à un mensonge qui a la vie dure et qui serait qu’une révolution "à notre goût", qui "marche", durerait quelques jours, et qu’ensuite, hop, on est dans un monde merveilleux. JE sais que ce n’est pas ce que tu penses mais je sais aussi que c’est ce que beaucoup essaient de faire croire (parce que cela évite comme ça qu’on travaille sérieusement à cette question et à celle de "qu’est ce qu’être révolutionnaire").

Cependant je crois que nous pouvons nous comprendre là dessus. Mais donc, nous en parlerons ailleurs si tu ouvres un fil !!!!!!! :)

A plus et merci de t’être mis à ce débat.

Elodie