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"Aurore Martin ne doit pas être extradée" complément d’info

18 décembre 2010, 20:31, par lo beret liure

http://www.sudouest.fr/2010/12/18/u...

Un soutien massif pour Aurore Martin

De tous les horizons et partis politiques, des voix s’élèvent pour dénoncer la menace « d’extradition » qui pèse sur la militante française de Batasuna.

Parmi les très nombreux soutiens politiques, associatifs ou syndicaux qui se sont manifestés hier en faveur d’Aurore Martin, après que la Cour de cassation eut rejeté son pourvoi (lire notre édition d’hier), Askatasuna, le comité de défense des prisonniers, a tenu une conférence de presse à Bayonne pour dénoncer la procédure du mandat d’arrêt européen appliqué pour des motifs politiques, et dont la militante française de Batasuna essuie les plâtres.

« La décision de la Cour de cassation démontre que l’illégalisation de Batasuna en France est en marche », ont indiqué les responsables d’Askatasuna en interpellant les élus, Mme Alliot-Marie, MM. Poulou et Duhart, « qui ont refusé de prendre position et se sont cachés derrière la justice. Ils ont aujourd’hui une responsabilité dans le devenir d’Aurore Martin ».

Pour Askatasuna, cette décision de la Cour de cassation constitue « une très mauvaise nouvelle ». « La bataille n’est pas juridique, mais politique, et nous allons la mener jusqu’au bout. Nous n’accepterons pas que nos droits civils et politiques soient bafoués. Après Batasuna, nous savons que ce sont les militants syndicaux ou associatifs qui seront visés, et pourquoi pas des journalistes et des élus. Le mandat d’arrêt européen constitue un nouvel outil de répression pour les gouvernements. »
« Il va falloir des actes »

Askatasuna s’est réjoui des prises de positions survenues hier au Conseil général, et notamment de celle de Max Brisson (lire ci-dessous). « Mais au-delà de ces déclarations, il va falloir des actes. Nous disons, c’est bien, mais qu’allez-vous faire maintenant, vous qui avez des responsabilités politiques et des carnets d’adresses bien remplis ? »

Pour les militants, il est clair que cette décision ouvre « un boulevard ». Ils soupçonnent que deux autres mandats de ce type sont déjà délivrés contre Xabi Larralde et Jean-Claude Aguerre, deux autres militants français de Batasuna.

Retenons aussi le point de vue du conseiller général PS de Saint-Jean-Pied-de-Port François Maitia : « l’on veut faire un exemple, lancer une mise en garde à l’intention de Batasuna Iparralde auquel on a signifié « gare, la législation est différente en Espagne ! » Et d’ajouter : « Aurore Martin n’est pas une terroriste, elle n’est pas dans la logique des actions armées d’ETA ! Les faits retenus contre elle se sont produits durant la dernière trêve d’ETA (2006-2007), période d’espoir dont José Luis Zapatero fut l’un des acteurs aux parlements espagnol et européen, en laquelle moi-même et d’autres élus d’Iparralde avons cru. Cette extradition serait très choquante. »

Pour Didier Borotra, sénateur-maire centriste de Biarritz, « la France n’a pas à extrader une de ses concitoyennes pour un motif compréhensible en Espagne, mais qui n’est pas répréhensible en France ».

La décision de la justice française survient au moment où en territoire espagnol la gauche abertzale radicale liée à Batasuna a jeté les bases d’un nouveau parti qui « répondra aux exigences de la loi antiterroriste dite « loi des partis », celle qui permit l’interdiction de Batasuna en 2003. Le nouveau parti en gestation devrait être présenté en janvier par la gauche abertzale qui attend un cessez-le-feu (imminent) « permanent et vérifiable » d’ETA. Son leader actuel Rufi Etxeberria le confirmait jeudi au fil d’une interview accordée à Radio Euskadi.