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L’ère des opportunités est aussi l’ère des opportunistes !

30 janvier 2011, 23:55, par Copas

une société ne se décrit pas seulement par sa classe dominante

l’importance numérique du prolétariat urbain moderne est une donnée lourde de nos sociétés modernes, en développement ou de vieux pays industriels.

La différence historique avec les révolutions du passé est marquée par cet aspect dans beaucoup d’endroits, même si on croise des mécanisme communs à toutes les dynamiques révolutionnaires.

Mais au fond, les forces accumulées (insuffisamment conscientes hélas) sont énormes par rapport aux exemples historiques révolutionnaires .

De la révolution de 1917 et son minuscule prolétariat urbain dont l’essentiel de la fine fleur va disparaitre dans la guerre civile, à la révolution portugaise et son prolétariat urbain minoritaire (en valeur absolue comme vis à vis de la paysannerie) comparable au prolétariat égyptien actuel, aux sociétés tunisiennes, algériennes, iraniennes, à leurs forts prolétariats urbains, jusqu’au prolétariats urbains écrasants comme le Brésil, il existe des accumulations qui changent profondément la donne.$

nous sommes souvent experts à disséquer les différentes couches et affres de la bourgeoisie, des appareils d’état , mais nous avons des peaux d’orange sur les yeux pour voir en face notre classe, ses couches sociales et ce que cela implique dans les combats de classe.

Sur les dynamiques, :

On va pas refaire le match sur la révolution portugaise, mais, là sur le détail de la dynamique, c’est bien une transition bourgeoise dans laquelle les masses s’invitent et bouleversent le scénario, bouleversant en retour l’armée de conscription

Les scènes de fraternisation entre population et militaires changent les trajectoires des évènements .

Ainsi, on retrouver souvent de mêmes images entre des blindés couverts de manifestants au Portugal, en Tchécoslovaquie 1968, en Hongrie 1956, au Portugal 1974, en Egypte 2011, etc

Après, ça marche ou ça ne marche pas, la hierarchie de l’appareil d’état bourgeois arrive ou pas à reprendre la main, mais c’est un des traits communs des processus révolutionnaires que la corrosion d’une partie des appareils d’état par la puissance politique des masses en mouvement

Par contre le scénario tunisien c’est une mise en mouvement des masses prolétariennes modernes qui se mettent en mouvement et qui, par leur puissance, corrodent une partie de l’appareil répressif, et divisent la bourgeoisie.

La bascule de l’armée vient après sur Ben Ali, elle vient par des contradictions des dictatures bourgeoises explicites dans des pays modernes, confrontées à la poussée des masses qui corrodent l’ancien équilibre

Après, savoir si la poussée révolutionnaire continue dépend de tas de choses, dont la force et les plans orientés en ce sens des courants politiques cherchant le pouvoir des travailleurs pour libérer completement les sociétés.