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Cantonales/présidentielles : les masques tombent

24 mars 2011, 05:12, par yapadaxan

L’article de Caleb Irri est le type même de l’article enfumage. Faire des ronds de fumée, disserter en l’air, masturber la matière grise. Bref, enc.... les mouches.

La vraie question est : on vote pour quoi faire ?

Théoriquement, pour un parti et son programme. C’est-à-dire positivement.

Or, la réalité électorale et la réalité politique déplacent, et de beaucoup, la problématique citoyenne du vote. Au fond, on nous demande de ne pas voter pour, mais de voter contre. Faire barrage, empêcher, endiguer.

On nous demande, implicitement, de nous effacer, nous électeurs citoyens, pour effacer l’"autre", celui qu’on ne veut pas. On nous appelle aux compromis et, à force, à la compromission.

Pour l’heure, le grand et vrai constat est le taux d’abstention. Restons froids, lucides et distanciés. Alors, certes, il y aura des élus. Mais sinon, au regard de cette abstention, que représenteront-ils, réellement ? Ce qu’ils sont : le vide politique. Le néant des agitations sociales.

Les gens, massivement, ne votent plus. C’est nettement plus important que de savoir les pourcentages des différentes formations politiques. Que d’appeler, tendus et crispés, à je ne sais quel sursaut citoyen, quel front républicain. Qu’est-ce qu’il y a de si républicain ? Liberté, égalité, fraternité. C’est quoi, à part des mots ? Trompeurs, menteurs, sournois et hypocrites. En quoi, tel ou tel front républicain empêchera ces 3 mots d’être plus ou moins inutiles qu’avant ? Vides de sens. Uniquement là pour faire présence, faire "croire" ? A-t-on besoin de se payer de mots ? En serions-nous donc réduits à ça ? Au fétichisme folklorique de mots qui ne résonnent d’aucun contenu ?

La question est : que se passera-t-il réellement lundi, une fois l’élection terminée ? Car là est bien le but d’une élection, non ? Qu’il s’en résulte quelque chose de concret et de positif. Or, nous assistons au remake de Don Quichotte. Phrases, calculs, gestuelles, rituels des soirées électorales, proclamations pompeuses, moments oratoires... Mais ?

Bin rien.

Retour à la case chômage. A la case galère. A la case TF1 la-France-a-peur, au tout sécuritaire, au non-événement monté au niveau de drame national. On joue à se faire peur, tout en envoyant des missiles sur un pays à des fins humanitaires et humanistes. On s’la raconte, se la joue. Les mêmes apprentis sorciers qui ne sont là que pour tous les Bettencourt et le CAC 40 et leur opposition bêlant des principes généraux pour la frime, le film, le cinéma. Tout ça va bouffer en fin de mois au dîner du siècle, on interviewe les mêmes têtes pensantes, on fait du bruit, du ronron, on montre des images, on discute, on palabre et pan ! c’est le tour à une nouvelle élection. Mêmes acteurs, mêmes rôles, mêmes costumes. On réembraye, on reprend, on ressasse, C dans l’air mouline les phrases et les mots, les experts nous expliquent, nous endorment.

Allez, Caleb, remise ta plume. T’es sympa mais un peu lourd, toi aussi...