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TUNISIE:La marche doit continuer jusqu’à l’aboutissement de la révolution !

28 mars 2011, 22:52, par yapadaxan

En 1789, la révolution méritait son nom de révolution. Avec elle, on sortait du féodalisme finissant et on entrait dans le capitalisme exclusif. Depuis la chute de l’empire romain (que les historiens datent, à titre de repère, en 476 ap JC), le féodalisme, indissociablement lié au christiansime romain, s’est lentement développé. Déjà, en son sein, sont apparues les forces sociales qui allaient donner quelque 600/800 plus tard le capitalisme. La féodalité s’est appropriée l’espace rural en le morcelant en fiefs seigneuriaux. Les mariages, les héritages et les guerres ont fait que les seigneurs ont concentré toujours plus de terres (et de fiefs) entre leurs mains, en s’éliminant les uns les autres. De même que le pouvoir politique s’est concentré entre les mains du suzerain jusqu’à le faire roi du... royaume.

Pendant ce temps, la bourgeoisie oraganisait la ville, les villes et s’organisait elle aussi dans ces villes. Les marchands, les notaires, les avocats, les médecins et les boutiquiers. Une longue politique de mariages et d’héritages a permis une concentration des fortunes. La colonisation a dopé cette économie marchande. A la Révolution, la bourgeoisie détenait les moyens matériels et la fortune pour prendre les rênes de l’économie et faire passer l’artisanat au stade d’industrie, grâce au soutien intéressé de la banque. De ce point de vue, la Révolution française mérite d’être appelée : révolution, car le développement social se marquait d’un bond en avant dans les rapports sociaux de production. Le servage prenait fin tandis que la bourgeoisie industrielle donnait naissance au salariat.

Il n’y a absolument rien de comparable avec les révolutions arabes. Ces sociétés ne se projettent pas dans des rapports de production révolutionnés. Il ne s’agit que d’une réadaptation sociale et politique : les rapports coloniaux y étaient évidents, ils ne faisaient que transiter par des bourgeoisies nationales, fabriquées pour satisfaire cet objectif entre le peuple travailleur et créateur de richesses et l’impérialisme bourgeois, seul profiteur réel qui ramasse la plus-value produite.

Au mieux, ces sociétés accélèreront leur occidentalisation et entreront dans l’uniformisation imposée par l’impérialisme politique, économique et culturel.

Si on poussait à l’extrême, on pourrait même affirmer que les révolutions arabes aggravent leur dépendance et leur soumission. Devenues "démocraties", elles se débarrasseront de leurs dictateurs bananiers, mais surtout pas de l’impérialisme. L’illusion collective qu’on vit dans une démocratie est souce de bien des déconvenues. Les peuples occidentaux en fournissent l’expérience et la preuve.