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C. CASTORIADIS : "Se reposer ou être libre" ("stopper la montée de l’insignifiance")

13 avril 2011, 22:24, par yapadaxan

Tu n’as pas tort de me reprendre, mais je crois qu’on s’est compris sur l’essentiel.

Le prétexte à la didactique (et des sciences de l’éducation) transforma les enseignants en techniciens de leur discipline, devant laquelle ils devaient s’effacer. Ce furent des "pratiques" qui tournaient le dos au génie, au plaisir de lire, d’écrire, d’inventer, d’imaginer, de disserter. Or l’impact de l’école est terrible sur l’ensemble de la population. On a délaissé les matières littéraires et l’on se retrouve avec des BHL. Idem en philo où Marx fut proscrit pour introduire des penseurs de second intérêt. L’enseignement de l’Histoire subit l’idéologie dominante. Il y a tant à dire sur les moyens d’endormir le peuple et la jeunesse. Lorsque l’on dit que la culture connaît un recul, cela signifie qu’elle est mise au service de la pensée dominante laquelle accepte ou veut une régression du littéraire, du philosophique et des sciences sociales.

Ce mouvement a vu ses débuts sous l’ère Mitterrand avec une recherche évidente de la médiocrité. Cette médiocrité signifie un rabaissement de l’éthique, une perversion des valeurs morales.

Bref, le pouvoir politique a consciencieusement et volontairement cherché à éteindre la flamme soixante-huitarde de la curiosité intellectuelle, du goût de lire, de débattre, de s’éduquer et de se cultiver.

Nous vivons dans un monde marchandisé où les hommes sont d’autres marchandises et où l’on appelle amour libre le désir de consommer l’autre en fonction de fantasmes stéréotypés.

C’est pareil au plan politique et citoyen. L’appel à voter s’assimile au réflexe de la télé réalité : tapez un, tapez 2, tapez...