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anniversairedu Putsch raté d’avril 1961:OCCASION de revenir sur la GUERRE d’ALGERIE et le P.C.F

25 avril 2011, 09:49

Sur l’Algérie comme sur tout, la position des uns ne se comprend vraiment que si on la compare à la position des autres. En France, et depuis qu’elle existe "l’école de la République" apprend , à tous les jeunes français aussi bien que l’Alsace-Lorraine a été volée à la France (Tour de France par deux enfants) que "le soleil ne se couche jamais sur l’empire français". Cette réalité, qui moule le peuple français, sera très difficile à dépasser. Seul, depuis sa naissance, le PC est anti-colonialiste sur le papier et dans les faits (soutien à Abdel Krim en 27), mais en pratique, la question ne se posera concrètement qu’après la Libération, en Indochine d’abord, puis en Algérie.

En Indochine la "métropole", comme on dit alors, pèse bien moins lourd qu’en Algérie. Le soutien au Viet Minh (commandé par un des fondateurs du PCF) est, dès le début, total, et ne pose aucun pb (Par exemple dans une commune voisine de la mienne, le maire communiste, refusera que le nom d’un des enfants de la commune, tué par le Viet Minh, soit inscrit sur le monument aux morts, ce qui ne l’empêchera pas d’être toujours réélu jusqu’en 83)

En Algérie la situation est autre. Exploitation coloniale de la majorité berbéro-arabe (10 millions) exacerbée certe, mais présence aussi d’une minorité européenne (1 million), urbaine pour l’essentiel, qui doit travailler pour vivre. Les capitalistes exploiteurs en Algérie ont toujours un pied, et souvent les deux, en Métropole. En Algérie le prolétariat est coupé en deux, les sous prolétaires indigènes et les aristos-prolos que sont les pieds noirs. L’échec du PC, et du FLN, est de n’avoir pas su (PC) ou pas voulu (FLN) réaliser l’union des prolos algériens. L’Algérie actuelle paye toujours le départ des travailleurs européens de 62 ! (En juillet 62 il ne reste qu’un toubib à Alger....)

Pourquoi ? Simplement parce que si la bourgeoisie française a perdu la guerre elle est quand même parvenue, grâce aux exactions militaires et à l’OAS, à diviser les prolos algériens sur la base ethnique, européens d’un coté, arabes de l’autre. Et ce alors que la plupart des pieds noirs n’étaient pas d’origine française mais essentiellement espagnole et italienne. Les PC A et F avaient bien vu le coup, mais la faiblesse politique du FLN (Ben Bella, Boudiaf.... exeptés) n’a pas permit de combler le fossé creusé par la bourgeoisie, petite et grande, métropolitaine.

Même si, après coup, il est facile, et évident, de regretter le vote des pouvoirs spéciaux, on ne peut, décemment, y voir un quelconque ralliement du PC à l’idée de "l’Algérie Française" !