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Front de Gauche/NPA : Clémentine Autain prépare activement son ralliement au premier...

27 avril 2011, 07:56, par Copas

C’est la relation à l’appareil d’état et aux institutions telles qu’elles sont qui fait la divergence sur le fond.

La stratégie FdG est profondément marquée par un positionnement essentiellement institutionnel, les masses étant là pour soutenir. Bref le socialisme par en haut. C’est ce qu’on peut appeler le réformisme qui fut longuement tenté en France des années 70 jusqu’au drame de 2002 avec ses conséquences (des gouvernements de droite de guerre sociale)

Au NPA, il y a controverse, des divisions, d’un côté des courants qui n’avouent pas qu’ils sont sur une même logique institutionnelle que le FdG (sauf que c’est sans alliance avec le PS) et une majorité qui demeure dans une optique révolutionnaire, à savoir création, développement et renforcement des organisations de la classe populaire qui auront vocation, par leurs batailles contre la capital à se positionner en organes démocratiques concurrents des institutions telles qu’elles sont (et non telles qu’on rêve qu’elles soient).

La question développée par les révolutionnaires n’est pas de participer ou pas à des élections, ni de sous-estimer que celles-ci peuvent avoir un impact sur une situation globale (au contraire, si il peut y avoir des élus et un gouvernement qui rouillent un peu la machine d’état bourgeoise c’est déjà ça), ni de sous-estimer la tribune que ces élections apporte.

Mais elle est de reconnaitre déjà que l’expérience montre que TOUS les partis ayant eu une stratégie tournée fondamentalement vers la pénétration des institutions pour les changer, avec la classe populaire en groupie , ont finalement basculé du côté de l’ordre capitaliste, ou ont amené des situations de lourdes défaites.

Les seuls ingrédients qui ont fait des réformes utiles aux travailleurs l’ont été quand ceux-ci étaient en bataille, mobilisés sur leurs propres intérêts. Dés qu’ils ont commencé à baisser la garde, le gouvernement de gauche élu est revenu sur une orbite bourgeoise (voir des fois facho ).

L’analyse des institutions est donc importante.

Il n’a pas manqué, tout le long du XXeme siècle, dans les pays démocratiques, de gens et de partis venus dans les institutions pour les changer et qui finalement ont été changés par elles.

Venus dans les institutions casser la baraque, c’est la baraque qui les a cassé.

Les illusions institutionnelles des Autain et autres au FdG (+ une partie du NPA qui ne dit pas ce qu’elle est) relèvent d’une amnésie sévère et du refus d’analyser les expériences du XXeme siècle vis à vis des institutions de l’appareil d’état.

Elles sur-dimensionnent la magie du verbe pour faire tomber les murailles des Jerichos du capitalisme, tandis que ce dernier ait bien conscient de sa force quand il met de bonnes balles d’avoine dans les écuries institutionnelles, en les isolant du reste de la population.

C’est que les réformistes sous-estiment les effets de l’autonomisation des places et la subordination de la classe populaire, qui font que les élus, leurs appareils partidaires, se transforment en couches sociales nomenclaturisées s’éloignant rapidement du peuple dont la relation limitée à un bulletin de vote et 3 meetings ne permet pas de les tenir à l’oeil.

Ces questions ne sont jamais traitées par les souleries électoralistes, ni les nuages d’étourneaux qui se rassemblent à chaque fois que le fumet du pouvoir apparait en période électorale.

Bref les conditions d’un changement de société et les obstacles à celui-ci ne sont jamais traités par les réformistes sans réformes.

La bataille du changement c’est la réflexion, la bataille autour des conditions pour que la classe populaire développe sa force sur le terrain, en matière d’organisation et d’auto-organisation, de telle façon que l’émancipation des travailleurs se fasse par les travailleurs eux-même.

Le socialisme par en bas en quelque sorte.