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Possibilités et stratégies révolutionnaires dans un pays européen aujourd’hui (Poulantzas 1973)

22 mai 2011, 11:30

"Le caractère profondément "moderne" des révolutions en Afrique du Nord vient qu’elles sont le flanc d’Afrique du Nord d’un processus d’affrontement qui a mis le pied dans la plupart des états du monde , avec différentes déclinaisons.

La mise d’un pied avec toutes ses contradictions de ce processus en Europe a déjà commencé depuis un moment, avant même les révolutions en Afrique du Nord, en Grèce, en Roumanie, en Bulgarie, puis dans des processus spécifiques en Italie, puis en France, puis en Croatie, puis au Portugal et enfin en Espagne."

Assez d’accord avec la première partie. C’est un peu ce que disait Todd dans l’émission de Giesbert, comme quoi les révolutions arabes seraient des analogues de 1789, donc des révolutions dans une lutte de classes, mais pas moderne à ses yeux, du fait du stade culturel plus ancien où ils se trouveraient, par rapport à celui des états occidentaux modernes. Ce qui fait tout de même la part belle aux occidentaux...

Pour le reste, la généralisation me semble gratuite pour ce qui est de la France ou de l’Italie. Je ne vois pas le processus révolutionnaire à l’oeuvre et encore moins de conscience de classe chez mes compatriotes les plus exploités, écrasés et manipules, et encore moins dans la classe moyenne adepte de la stratégie de l’autruche.

De toute façon, tout ça est bel et bon, mais que faire, ici et maintenant ?
Les analyses révolutionnaires sont soigneusement étouffées par le pouvoir politique à travers la propagande médiatique. Il n’y a qu’à voir le temps de parole accordé toutes chaines confondues à des politiques PC, NPA, LO, Alter, etc. Proche de zéro, avec la petite exception mélenchonesque.

Hors prétendre peser, infléchir, dynamiser un mouvement collectif nécessite que l’on connaisse notre présence et nos idées. Sinon c’est la récurrente marginalité et les impeccables analyses tournant dans le vide. D’aucuns répondraient syndicats. Je crois qu’il n’est même pas besoin de rectifier. L’immobilisme déterminé des grandes centrales, à l’heure pourtant où sont laminés les ouvriers, par les salaires bloquées, temps partiels éternels, licenciements et délocalisations, et étranglés les agents du service public de l’éducation parle de lui-même. Ce sont au mieux des freins, tant ques les forces qui résistent à l’intérieur n’arriveront pas à faire sauter les controleurs liberaux à la direction des centrales.