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LETTRE OUVERTE À JEAN-LUC MÉLENCHON

22 juillet 2011, 10:22, par Copas

je ne sais pas si cette position sur l’euro est de gauche ou maréchaliste, ce que je sais c’est qu’elle n’est pas une position de classe et qu’elle parle des états comme si les classes populaires les dirigeaient.

Elle est, de fait, la stricte décalque de la position de Mélenchon mais portée sur un terrain national, voir bi-national.

J’ai été atterré de voir ce paragraphe monstrueux :

Il est totalement mensonger de dire que les partisans de la sortie de l’euro seraient mués par une quelconque tentation capitularde. Premièrement, certains d’entre eux - dont je suis - proposent de se tourner vers l’Allemagne et de lui proposer de transformer la monnaie unique en monnaie commune, solution qui permettrait aux États-Nations de retrouver leur souveraineté monétaire tout en conservant l’euro comme monnaie de réserve internationale. Si nous ne croyons plus à votre solution, c’est que nous savons que l’Allemagne d’aujourd’hui ne l’acceptera pas et qu’elle préférerait sortir elle-même de la zone euro que de la voir appliquée. Peut-être, d’ailleurs, tablez-vous sur cette issue [1] ? Simplement, pour nous, le temps presse. Et nous n’allons pas attendre encore quelques années que nos amis Allemands boutent Angela Merkel de la chancellerie et la remplacent par une coalition dominée par Die Linke. Notre économie ne peut faire ce pari risqué. Nous devons agir, et vite, car les peuples souffrent.

Et il croit quoi le monsieur ?

Quel est ce langage de propriétaire ?

Quels sont ces découpages interclassistes qui ne posent pas fondamentalement les questions de classe, de qui dirige (la bourgeoisie ou la classe populaire ?) ?

Les grands stratèges qui parlent déjà en gestionnaires de l’état bourgeois soit national (notre ami) soit de l’UE (Mélenchon) , dans le chaos de la grande crise du capitalisme (dont la crise de l’UE, comme celle des USA ou de l’UK, ou de la petite Islande ne sont que des conséquences particulières), avec une offensive généralisée de la bourgeoisie dans ou hors l’UE, dans la zone Euro ou pas, font le jeu des politiques bourgeoises.

Oui il peut y avoir une politique favorable à la classe populaire qui inclut la sortie de l’euro, mais elle n’est pas du tout, par ses leviers, celle dite là de gauche.

Il y a ces derniers temps une propension à parler en propriétaires des instruments de l’état bourgeois dans la gauche qui laisse pantois.

Les discours au nom de la nation deviennent flous et vaporeux sur l’indépendance de classe, l’internationalisme, en même temps qu’ils s’adressent à la nation, l’état, comme si ceux-ci étaient neutres ...

L’attaque de mélenchon sur cette version de "gauche" de la sortie de l’Euro est outrancière mais si elle se trompe en parlant de maréchalisme, il est exact que cette version est compatible avec la version fasciste de sortie de l’Euro. Comme d’ailleurs Mélenchon l’est également à l’échelle européenne.