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> LE BRUIT CRISTALLIN D’UN TALON AIGUILLE SUR LE MACADAM

26 janvier 2005, 17:10

Bonjour

Même si je suis pour post réglementariste, tu fais certains raccourcis qui me gênent.

Je comprends que tu aies voulu écrire un texte littéraire mais j’ai beaucoup de mal avec certaines expressions comme « chair fraîche » (qui laisse entendre qu’on vend son corps tout entier), ou la métaphore de la « sève » pour désigner le sperme qui a un vieux relent judéo –chrétien (sève fécondant la femme etc).

Tu dis : Sachant que la Loi du 18 mars 2003 est de mettre fin aux troubles causés à l’ordre public et de lutter contre le racolage, les activités parallèles des proxénètes se sont multipliées dépassant les frontières du visible et de l’entendement pour nager dans les sphères fangeuses et abruptes des réseaux organisés
Il n’y a aucune corrélation selon moi entre l’un et l’autre fait (et je n’ai pas oui dire que la multiplication des activités des réseaux datent de 2003).

Alors que la Belgique, les Pays-bas ou l’Allemagne réglementent et reconnaissent la prostitution comme une activité légale, la France flirte avec la tolérance et l’intolérance cadrées, dépendant d’un arbitraire policier
C’est là que je suis gênée par ton texte. Tu assimiles des pays qui n’ont rien à voir. En Allemagne, il y a de nombreux eros centers, achetés en sous main par des proxénètes et où les conditions n’ont rien a envier à celles des bordels du 19eme.
En Hollande, les prostituées ne sont pas considérées comme des citoyennes puisqu’elles n’ont pas droit, par exemple, à un compte courant.

On peut militer pour un post réglementarisme et constater également, que ce qu’ont demande n’existe pas et en aucun cas dans des bordels.

Avant l’avènement du patriarcat, la prostitution était sacralisée, élevée au rang de profession honorable. Les péripatéticiennes étaient des prêtresses de l’amour. Dès que la société a cessé d’être matriarcale et paganiste, la femme a été décrétée impure et source de persécution.
La je suis désolée, mais ce sont des contre vérités que tu énonces. Le matriarcat est peut être une hypothèse bien agréable, mais c’est une utopie qui ne se fonde sur rien.

Pour conclure, je suis très gênée par ton texte car je ne comprends pas s’il est militant ou juste romancé. Ceci par exemple « Et puis une capitale illuminée de lucioles de nuit, est moins triste qu’un dortoir-musée fantomatique. » C’est pour le moins curieux de penser qu’une ville dormirait sans les prostitues. Qui nous fait notre pain ? Qui travaille en usine ? Qui distribue le courrier ? et j’en passe. Je crois qu’il est difficile quand on veut faire passer une idée militante, de partir dans des phrases certes bien écrites mais loin de la réalité :o)

Amicalement

Mathilde
Ps : si nécessité de sources sur qq points que j’avance, fais le moi savoir, j’avais la flemme de les écrire.