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ALERTE - Il est de plus en plus urgent de se préoccuper de la Justice !

29 novembre 2011, 13:49, par arnold

Extraits de l’enquête de Sébastien Rochat de @si (@rrêt sur images) du 17/11/2011

... l’IPJ : "Une association de lobbying" qui défend le tout répressif ?
À la lecture de ce long billet, Eolas est donc particulièrement remonté contre cet Institut pour la Justice, qui, contrairement à sa dénomination, n’est pas un institut mais une association de loi 1901. Qui se cache derrière cette association reprenant un discours ultra-sécuritaire dans sa pétition 2012 ? Lefigaro.fr évoque une "association plutôt classée à droite qui dénonce les ratés de la réponse pénale". Sur le site de l’IPJ, l’association revendique "400 000 sympathisants actifs et membres bienfaiteurs".

Contacté par @si, Eolas raconte qu’il connait l’association depuis longtemps : "Ils font beaucoup de com’. Ils recrutent des familles de victimes, de préférence dans des affaires de meurtre perpétré par un récidiviste, et ils se servent d’eux pour faire avancer leurs causes. La première famille de victime approchée est celle d’Anne-Lorraine Schmitt assassinée dans un RER en novembre 2007 (lire notre article ici, ndlr). C’est une association de lobbying qui n’a aucune base scientifique. Ils utilisent le terme d’institut car il est non réglementé, ils peuvent donc le faire en toute légalité. Mais en réalité, c’est un groupe de pression qui prône des thèses répressives, notamment contre les récidivistes." Dans le cas de l’affaire Censier, l’IPJ "surfe sur la récidive alors que le jeune homme n’est même pas récidiviste", déplore Eolas avant d’ajouter : "Joël Censier se fait instrumentaliser, j’en suis désolé pour lui, ils le maintiennent dans sa souffrance."

Mais qui se cache vraiment derrière l’IPJ ?

Est-ce un faux nez d’un mouvement de droite ou d’extrême-droite ? "Je ne pense pas que ce soit le sous-marin d’un quelconque parti politique. Je pense qu’ils sont sincères, ce qui n’est pas une excuse à mes yeux. Ils appartiennent à une mouvance libérale dans le sens où la responsabilité individuelle justifierait toute répression. Mais ils n’avancent que des arguments d’autorité."

Suite à la publication de l’article d’Eolas, l’IPJ a répondu sur son site et réfuté toute dramatisation dans la vidéo : "Joël Censier a au contraire atténué la dureté des faits, par pudeur", estime l’IPJ. Le père de famille a lui-même vivement répondu à Eolas en estimant que sa "notoriété intellectuelle, dans le cas d’exemple, se situe à hauteur du caniveau parisien".
Lors d’une conférence de presse qui s’est tenue le 14 novembre, l’IPJ, par la voix de son délégué général (et en présence de Censier), Xavier Bébin, a revendiqué près de 600 000 signataires pour son pacte 2012 (on en serait à plus de 800 000 depuis). Un chiffre qui a suscité l’ironie d’Eolas sur twitter puisque d’après lui, l’augmentation du nombre de nouveaux signataires, d’une cadence de métronome, démontrerait...
que le compteur serait bidon.

Joint par @si, le seul membre de l’IPJ qui accepte de répondre aux médias, Xavier Bébin, réfute toutes ces accusations. Le trucage du compteur ? "C’est faux, sur twitter, certains ont d’ailleurs démontré que ce n’était pas le cas et on se réserve le droit d’attaquer en diffamation tous ceux qui affirmeraient le contraire". L’IPJ, un groupe de lobbying ? "Non, nous, on défend l’intérêt général et pas du tout l’intérêt particulier. On ne contacte jamais les familles de victimes, c’est elles qui viennent à nous. On est à la fois un think tank et aussi une association populaire." Les moyens ? "On a 40 000 membres donateurs pour un budget d’un million d’euros sans subvention d’État, ni d’aides". Sont-ils une association de droite ? "On est apolitiques, explique Bébin. On a rencontré les deux principaux partis, PS et UMP. Mais on a, à notre grand regret, une écoute plus importante à l’UMP qu’au PS. D’ailleurs, ce matin, j’étais l’invité de la convention justice de l’UMP. Je n’ai jamais été invité à une convention du PS", déplore-t-il.

Bébin explique que l’association a été créée en 2007 par quatre amis étudiants de l’ESCP (école de commerce de Paris), suite au procès de "Pierrot le fou", multirécidiviste ayant tué deux adolescentes et une femme en 2004, quelques mois seulement après sa libération conditionnelle. En 2008, le père d’Anne-Lorraine Schmitt, assassinée dans un RER en 2007, prend la tête du "comité de parrainage" de l’IPJ et apporte au mouvement sa "notoriété", dixit Le Figaro. En 2009, l’association remporte une première bataille médiatique en poussant le gouvernement et les députés à écarter les récidivistes de la loi pénitentiaire augmentant les aménagements de peine. Comment l’association a-t-elle réussi à se faire entendre ? "À partir de fichiers achetés ou loués comme ceux de La Redoute et de la Croix-Rouge, ses responsables ont lancé des campagnes de courriers et de mails" en demandant aux citoyens d’envoyer directement un courrier type aux députés pour protester contre cette loi pénitentiaire, détaille Le Figaro. Et ça marche. Mais c’est surtout depuis l’affaire Laetitia Perrais (nom de "la disparue de Pornic" tuée par un récidiviste en janvier 2011) que l’association a accru son espace médiatique et connu une explosion des dons : "Depuis cette affaire, on a rassemblé près de 20 000 donateurs", confie Bébin.
Avec la même méthode utilisée que pour le pacte 2012 : une affaire sert de locomotive à une pétition. Ainsi, début 2011, suite à l’affaire Laetitia Perrais, une vidéo (avec la même scénographie que dans la vidéo de Censier) et une pétition ont été mis en ligne pour dénoncer le laxisme de la justice. Résultat : près de 300 000 signatures. Bébin a même eu les honneurs du JT de France 2. Et à voir la longue liste d’articles citant l’IPJ depuis plusieurs mois, l’association peut s’enorgueillir de devenir un acteur incontournable des questions de justice et de récidive. Avec les méthodes que l’on connaît.