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Qui est donc ce « révolutionnaire par les urnes » ?

7 décembre 2011, 08:02, par Copas

Le programme du Front de gauche "l’humain d’abord" n’est pas révolutionnaire, c’est un programme commun plus ou moins amélioré sur certains points .

Pour moi, c’est l’inverse, le programme commun de la gauche écrit maintenant il y a plusieurs dizaines d’années était plus à gauche car + précis, ne serait-ce que dans la décision ensuite de lister les entreprises à nationaliser.

Ca n’a rien changer car les questions de révolution et même seulement de progrès ne relèvent qu’à la marge d’un programme, un peu comme il n’y a pas si longtemps on chantait l’internationale à la fin des meetings du PS, ce qui n’a rien empêché.

Chaque génération de réformistes refait l’expérience en rêvant passer entre les gouttes de l’orage et croyant être réaliste.

Il n’en est rien.

Les principes du Front de Gauche se mesurent au seul terrain où s’obtiennent des réformes, même petites, ou simplement des résistances réussies, voir plus...

Ce terrain ce sont les batailles où les travailleurs sont réellement mobilisés par leurs organisations sur leurs propres objectifs.

Et quand ça pousse là suffisemment, quelque soit le gouvernement, des petites réformes sont gagnées, voir + si ...

Le problème du réformisme c’est qu’il est un chapelet de défaites et n’arrive jamais à obtenir un changement des rapports de force entre les classes.
Il n’y a que quand la classe populaire s’invite en force dans le milieu (36, 45, 68,etc) que le rapport de force entre les classes s’améliore et que, d’un coup, une série de réformes qui paraissaient impossibles ou aller sur la lune paraissent possibles.

Le front de gauche ne fait pas exception de cette démarche politique infructueuse qui n’aboutit jamais sans poussée populaire non cassée au nom des camarades élus.

Le paradoxe dans tout cela c’est qu’un certain nombre de militants du front de gauche pensent être dans une démarche réaliste en croyant faire un pas assuré en avant et en fustigeant les révolutionnaristes du tout ou rien.

Sans mobilisation populaire, le réformisme n’est rien, il est sans réformes, et un chapelet de défaites et de compromissions (là ça fait 10 ans que les courants réformistes style FdG sont écartés de l’essentiel du gâteau , les dirigeants prennent des accents radicaux et les militants croient au Père Noël).

Mais le pire c’est quand le FdG s’est attaqué aux objectifs de mobilisation du grand mouvement de l’automne dernier et est devenu un poids mort de la mobilisation, voir un auxiliaire de la bourgeoisie, en tonnant contre la grève générale (la question ne se situe pas là de savoir si tactiquement c’était la meilleure des réponses possibles), en appelant à détourner vers un objectif de référendum que le FdG savait impossible et inutile.

En fait, dans les cerveaux brumeux et trouilleux du FdG rien ne devait faire obstacle à la démarche électorale et (d’après eux) qu’une épreuve de force des travailleurs face au gouvernement aurait bouleversé la situation vers un résultat inconnu.

Résultat, le FdG globalement (au grand dam de beaucoup de ses militants qui étaient dans la bataille) a été un idiot utile de la bourgeoisie.

En revenant au sujet du programme, ou des auto-proclamations rougeoyantes, elles ne sont que des leurres quand elles ne sont pas enserrées dans une stratégie vérifiée en pratique sur le terrain.

Le FdG n’a pas de stratégie réaliste pour gagner des batailles, même de résistance, c’est là dejà le premier et plus grand problème.

Sans compter qu’une série de questions ne sont pas réglées en cas de gouvernement Hollande dans quelques mois (majorité PC-PS ? le PG faisant l’élastique entre opposition et alliance ?).

Mais pour cela, et en ayant fruit l’expérience des batailles de la classe populaire, il s’agit bien de nous préparer, une classe à la bataille, sur le terrain réel, le terrain électoral étant un front secondaire (tel qu’il est dans le pays que nous connaissons).

Ce n’est pas ce que fait le FdG . Au contraire il essaye de plier le mouvement social, à l’instrumentaliser vers des objectifs électoraux (on le voit avec leur "front des luttes" ou leur désir d’interdire de parole des révolutionnaires dans les batailles sociales).

Qui desirat pacem praeparet bellum.