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Crise systémique, économisme, réformes et révolution.

13 décembre 2011, 22:15, par Copas

Ce qui a manqué c’est que "l’avant-garde" (enfin, ce qu’il en reste) fasse son boulot "d’éclaireur" (je dis bien "éclaireur" et pas "guide" et encore moins "maître") et refuse de continuer à jouer le rôle de "garde-chiourme" du mouvement ouvrier dans lequel, nécessairement, le bloc au pouvoir la cantonne. D’une certaine manière, c’est donc "nous"qui avons fait défaut à cette époque, probablement.

et c’est exactement cela

C’est la différence entre un "mai 68" (aussi critiquable et imparfait soit il) et "nous aujourd’hui", cette dimension politique et contestatrice du cœur du Pouvoir, c’est à dire, de la domination destinée à assurer notre exploitation, sous toutes ses formes.

Hum, il y avait également un problème de perspectives.

Mais pour les deux très gros mouvements il y avait 1 point commun, la question de construire des expressions coordonnées du mouvement et déterminées.

68 et fin 2010 ont ce trait commun d’avoir failli sur les questions d’organisation, c’est à dire pour exprimer ce que je pense : des organisations démocratiques du mouvement qui se coordonnent et commencent par leur puissance à envahir la légitimité politique, à être la légitimité politique, premiers pas vers le pouvoir des travailleurs, ou plus prosaïquement premiers pas pour mettre une branlée à la bourgeoisie.

Bref des coordinations massives puisque c’est sous ce vocable qu’existe une tradition en France.

Et par contre la différence de fond avec 68 vient que les partis ouvriers et syndicats étaient surpuissants en 68, tandis qu’en fin 2010, les appareils syndicaux sérieusement amochés, quand aux partis, PC (et même le PS dans certaines régions avant), etc, ils n’existent quasiment plus dans les entreprises et secteurs.

Restent les révolutionnaires, trouvables un peu partout, y compris dans les deux petits partis LO et NPA, ils n’étaient pas prêts, ils n’avaient rien préparé (d’un point de vue révolutionnaire et auto-organisationnel), car ils étaient sur un diagnostic de recul et de gestion soit de relations avec de petits appareils réformistes (PC, PG, ...) qui ont soufflé dans leurs manches pour dégager les chemins vers la victoire, ou dans l’enfilage patient de perles.

L’explication de la trahison d’appareils réformistes ne tient pas, sauf sur les bordures. Ce qui tient vient que le parti de la révolution n’a pas assumé, pas préparé les batailles, pas chausser des bottes de 7 lieues.

Nous sommes à nouveau dans ce creux, ce ressac, où ça nombrilise un max , alors que des indices puissants montrent que la France n’est pas un pays découplé des pays qui l’entourent, les mêmes contradictions qui tendent les situations autour de plus en plus rapidement ailleurs (ce qui ne signifie pas en soi qu’il n’y ait pas des risques multiples, y compris fascistes) jouent aussi ici.

Et là les révolutionnaires n’ont plus aucune excuse de ne pas travailler à préparer le prochain assaut d’une classe populaire contre la bourgeoisie, quel qu’en soit le prétexte (dette ? plan d’austérité ? une espèce de mvt d’indignés qui déflagrerait ? etc ).

Un nouveau parti, pour le socialisme, le pouvoir des travailleurs, et un nouveau mouvement de masse et de résistance de la classe populaire , démocratique, unifié, où on ne hagarde pas le pedigree pour y être, qui ne se fixe pas de limite et poursuit ses objectifs sans lâcher.

La propagande est importante mais surtout il faut faire en sorte que les travailleurs, les jeunes apprennent par eux mêmes, par leurs actes les obstacles qu’il s’agit de renverser.

Les révolutionnaires là dedans ne sont pas une avant-garde mais un courant qui assume sa place comme les autres pour développer, étendre les résistances,, démocratiser et se battant pour le socialisme .

Un petit mot sur les réformes et le réformisme.

Les réformistes ne sont jamais ceux qui obtiennent des réformes progressistes qui pèsent dans les grands rapports entre les classes.

Le réformisme organisé est d’abord un mouvement incapable d’obtenir des réformes.

La plus efficace façon d’obtenir de bonnes avancées pour les travailleurs c’est quand la bourgeoisie préfère lâcher que de perdre tout.

Et en quelque sorte elle n’a peur que si la classe populaire est organisée et menaçante, se politise et tend à penser que cela serait peut-être possible de renverser le capitalisme.