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GUERRE des CLASSES, en FRANCEen 2011 : SPECIFICITE et PERSPECTIVE

15 décembre 2011, 08:22, par Copas

La question de la dimension nationale de la lutte des classes en France ne représente pas une exception dans l’ensemble des états du monde.

Il n’y a pas là de particularismes français . Si il y en eu, il n’y en a plus. A part un centralisme extrème de la direction de l’appareil d’état (c’est l’exception française).

Les questions posées sur les aspects nationaux sont celles d’aspects pratiques et d’utilité . Pour la classe ouvrière comme ... pour la bourgeoisie et ses exécutifs (appareils d’états, médias, etc).

La plasticité et la mobilité de la bourgeoisie sont impressionnantes, elle peut passer de discours chauvins à des discours "internationalistes", de pratiques sans frontières à des discours chauvins , voir plus souvent discriminants, par exemple contre les Grecs, les Américains, les Chinois, les Arabes, etc.

Il ne faut pas non plus sous-estimer que cette plasticité de la bourgeoisie peut aller très loin, voir liquider des morceaux de la bourgeoisie pour survivre.

Pour ce qui est de notre camp, celui de la classe ouvrière, je jouerai sur les ambiguïtés en disant que les désirs de souveraineté s’opposent aux conceptions de souveraineté nationale.

Ces désirs de souveraineté sont bien les dimensions de bataille vers le contrôle de leur destin par les classes ouvrières et celles-ci ne s’embarrassent pas de frontières, elles font avec.

Mais elles n’impliquent pas qu’on maintienne adorations d’abstractions nationales. Il y a également autre chose à dire là dessus, c’est que les travailleurs, comme d’ailleurs le parti de l’émancipation des travailleurs, ne sont pas propriétaires de la nation.

Et il y a des fois des discours qui passent du côté de la bourgeoisie quand des représentants de la gauche réformiste parlent en propriétaires sur les usines, la nation, l’appareil d’état, etc...

Il y a quelque chose qui part d’un bon point de vue, le désir de contrôle, mais un saut qui amène à demander à l’appareil d’état et à la classe ouvrière de brailler bras dessus bras dessous avec des supposés bourgeois nationaux, ou des appareils des entreprises françaises.

Ca oriente alors la classe ouvrière vers la soumission au despotisme des appareils productifs de la bourgeoisie (avec ses actionnaires sans patrie).
Ca la met en rangs serrés derrière ceux qui dominent la société ?

Sans compter que notre camp, marqué par la période nationaliste d’une partie de la gauche française, est sous-informé de ce qui se passe juste à côté, dans d’autres états, voir même entre nord et sud, est et ouest de la France, du moment que cela ne se passe pas en RP, lieu d’abstraction et de concentration extrème du violon nationaliste .

Le produisons français n’est pas produisons sous contrôle local des travailleurs, etc, de demander que les emplois restent là où sont les travailleurs, produisons français est et fut l’antichambre d’une faille idéologique que l’extrême droite française exploita en rajoutant "avec des français".

Quand les travailleurs n’ont pas le pouvoir, leur demander de se battre pour des niveaux sous contrôle de la bourgeoisie, ne représente pas une bataille utile.

Il nous faut donc être mobiles et souples, tout autant que l’est la bourgeoisie, mais à la différence d’elle qui peut sans affres moraux liquider une partie d’elle même, notre camp ne doit lâcher personne dans la classe populaire.