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"EUROPE" et "Alternance" : CHEREQUE et B.THIBAULT votent HOLLANDE

23 décembre 2011, 12:17, par Copas

Le problème est bien le capital .

Par ailleurs, ces braves gens n’ont pas compris la crise, la crise de la dette est un sous-produit de la crise systémique du capitalisme et fait partie de l’arsenal de la bourgeoisie pour rétablir ses taux de profits .

Mais plus grave sont les discours niais sur :

Les dirigeants politiques de l’Europe ne sont peut-être pas conscients d’un fait très grave : les institutions européennes et de nombreuses nations sont en train de briser le pacte social qui avait permis, après la Seconde Guerre mondiale, de construire les Etats Providence européens et le projet commun qui a abouti à l’Union européenne.

1) A l’insu de leur plein gré ...

2) Ouais ben c’est surtout la pulvérisation de l’Europe dans la foulée de la grande crise de 1929 et la guerre qui permit le rétablissement de taux de profit conséquents.

Quand il y a une guerre ça permet aussi de militariser les entreprises, baisser les salaires, allonger les temps de travail, faire sauter les protections sociales, etc.

Dans ces phases de guerre le capital bénéficie des planifications de l’état pour avoir une charge de production importante, de l’appareil d’état bourgeois violent pour faire table rase de tout ce qui entrave la réorganisation des productions , tout ce qui entrave des taux de profit mirobolants .
Ce type de capacités permit par exemple au capitalisme allemand au sortir de la guerre avec des savoir-faire issus de la guerre : comme reconstruire une usine et des chaînes de production en une nuit parce qu’elle avait été pulvérisée le jour .

Il y a certes de grandes conquêtes, mais qui ne ressortent pas d’un pacte (sauf pour les nomenclaturas qui font profession et ventre de la médiation entre classes), mais de la peur de la bourgeoisie de se faire liquider au sortir de la dernière guerre, quand la classe populaire se sentait très forte.
Il y eut donc des conquêtes mais également des processus de rationalisation de la production, destruction des anciennes infrastructures, taux de profits restaurés, etc, et ce dernier élément, les taux de profits restaurés (coût = des dizaines de millions de morts) est essentiel pour comprendre la phase d’expansion.
Sans cette restauration des taux de profit il n’y aurait jamais eu les 30 glorieuses.

Ces taux de profit ce sont érodés sous une poussée continue de la classe ouvrière dont le faîte peut être daté autour de la fin des années 60 et les années 70, où commencent des batailles incessantes de la bourgeoisie pour enrayer cette situation, d’abord dans certains pays puis de façon de plus en plus généralisée.

Les questions des dettes (pas seulement souveraines contrairement à ce qu’ils disent, en Espagne par exemple c’est plus les régions qui sont vérolées) s’enserre dans cette bataille pour lever un impôt en faveur de la bourgeoisie sur des pays entiers ou des unions de pays , en même temps que de dégrader la part des richesses créées que reçoit la classe ouvrière (classe ouvrière au sens large et moderne).

C’est une bataille de la bourgeoisie qui s’accélère dans la chair du choc de la crise systémique du capitalisme pour rétablir les taux de profit.

Sans désignation de l’ennemi (la bourgeoisie et ses appareils d’état, l’UE ou états-nations), ses objectifs, on n’avance pas et n’explique pas ce qui se passe, les syndicats deviennent spectateurs.

Ensuite il y a le respect des cadres institutionnels et étatiques imposés par la classe parasitaire qui ne permet pas la mobilisation et la compréhension de ce qui se passe.

Pire au fond, c’est que ces braves gens tirent des coups dans les tibias du syndicalisme en auto-limitant à la défaite afin de rester dans des cadres construits par le capitalisme que la bourgeoisie elle-même ne respecte que quand elle veut.

Faire à échelle européenne, en plus dégradé, ce qui a foiré à échelle nationale c’est une orientation banqueroutière.

Là où les centrales devraient être la tête dans le guidon à mobiliser, lever les obstacles à la mobilisation, afin de frapper très durement le capitalisme pour faire reculer la bête et la barbarie, le réformisme (incapable d’obtenir la moindre réforme) des dirigeants syndicaux d’Europe s’enferre dans le bavardage et l’impasse institutionnelle , la mobilisation étant là toujours conçue sous forme de "pressions", c’est à dire sur une orientation qui a été défaite dans tous les pays d’Europe.

Les aspects paroxysmiques de la crise créent en plus une situation où le réformisme n’arrive à rien, n’obtient rien, ne fait pas reculer d’un millimètre la bourgeoisie et n’est même pas capable d’atténuer des agressions qui s’appliquent intégralement.

Tout est caoutchouteux et sans saveur, inutile et bavard, imprécis.