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Front de Gauche et retraites : Mélenchon est pour les 40 ans de cotisation (videos)

22 janvier 2012, 11:42, par antoine (Montpellier)

Pour compléter : à toutes fins utiles il faudrait intégrer au calcul du montant de la retraite le maintien ou pas des décotes actuelles qui ajoutent de la pénalité à la pénalité pour ceux qui ne sont pas dans les clous des exigences légales pour l’obtention d’une retraite pleine. Il y a aussi la question de savoir comment est calculé le SAM (le salaire annuel moyen) qui sert de base aux 75 % : le FdG prévoit-il un Sam calé sur les 10 meilleures années ? Je n’ai rien lu sur ces points dans ses documents. Merci d’apporter, le cas échéant, les précisions qui m’auraient échappées.

Toutes ces données techniques sont essentielles, même si, en dernière instance c’est bien le politique qui est déterminant : le choix caché du FdG de jeter aux orties les 40 annuités est avant tout un choix politique de rupture avec la volonté de construire une offensive en faveur d’une substantielle avancée sur le salaire continué que sont les retraites ! C’est cette démission qui, sur ce point comme sur d’autres, établit les bases d’une convergence du FdG (ou d’une de ses parties) avec le PS, convergence qui n’est certes pas acquise. Mais déjà travailler à laisser la possibilité qu’elle ait lieu explique le sens profond du refus du FdG de faire l’unité avec le NPA dont la première exigence était justement que soit actée l’impossibilité de converger avec un parti "de gauche" qui fait désormais partie de l’ordre capitaliste.

Tout ceci est bien révélateur de ce qui est à l’oeuvre dans la stratégie de la mélenchonienne "révolution par les urnes" : 1/ une récupération rhétorique de la radicalité sociale que l’on accompagne, quand elle occupe les rues, en docilité totale avec des directions syndicales qui n’ont qu’un objectif, le blocage d’une "révolution par les rues" ; 2/ l’intégration institutionnelle de la radicalité sociale par la délégation de pouvoir à des élus de gauche dont la "radicalité" est bornée par les (im)possibilités même des jeux d’alliances de "la" gauche ! L’idée que, d’une manière ou d’une autre, le mouvement social soit/doive être le coeur de l’alternative au capitalisme est étrangère au FdG : en ce sens il est l’héritier le plus à gauche de ce qui reste le réformisme socialiste. Le mitterrandisme revendiqué de Mélenchon n’est pas une anecdote : il est un identificateur clé de sa stratégie et de celle du FdG, quelles que soient les nuances existant entre les partis qui le composent et qui empêcheront peut-être certains d’aller à la soupe socialiste.

Voilà en résumé ce qui se trame derrière la technicité de la question des retraites. Les 40 ans ont à voir avec d’autres années, les années Mitterrand même s’il faut toujours rester attentif aux innovations qui recouvrent l’identique.