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Des responsables du NPA appellent à voter FDG

22 mars 2012, 08:20, par Quentin

La dernière de JLM :

"http://www.rtl.fr/actualites/article/melenchon-sur-rtl-n-acceptons-pas-de-politiser-cet-idiot-7745792930 (écouter à 2’37)

"Quand des gens comme ce voyou nous attaquent, oui nous sommes unis tous comme les doigts d’une main, même si avec moi, même si le reste du temps vous aurez le dernier type qui vous dira qu’il n’y a pas de droite et de gauche. Mais dans cette circonstance, si le président de la République dit "nous sommes soudés", je suis soudé. Et c’est pas l’autre qui aura le dernier mot."

Le social-patriotisme conduit à l’union nationale et à l’alliance entre les classes.

C’est ce qui transpirait dans la déclaration admirative de JLM pour l’industriel "efficace" S. Dassault. C’est ce qui explique que pour JLM la France est un pays qui n’agresse ni ne menace personne dans le monde. (Les Rafale sont en Afghanistan pour organiser le baptême de l’air des enfants afghans…).

Les dirigeants de la GA, prisonnier du désir d’unité à tout prix, enchaînent erreurs de fond, omissions, abus de mots.

 La notion de bureaucraties a complètement disparu de leurs analyses. Elle serait morte avec le Mur.
Or, plus que jamais ce concept matériel doit être mobilisé pour comprendre la nature du FdG et ses rapports avec le PS, les institutions, l’appareil d’Etat. L’armature des partis du FdG est constituée d’élus/mandatés vivant au quotidien une réalité personnelle, sociale distincte de celle du commun des travailleurs : un salaire plus que correct, l’affranchissement des contraintes du travail salarié, de sa hiérarchie, de ses évaluations permanentes , de sa tyrannie des résultats. Avec une posture gratifiante de "représentant" du peuple ou des syndiqués. Rompre avec le PS, c’est rompre avec tout cela. Quelle est donc la pente naturelle, sinon la compromission comme l’atteste le vote unanime des élus FdG des budgets sociaux-libéraux dans les villes, départements et régions.

 La question du programme. Pour justifier leur démarche, les chefs de la GA rougissent à l’excès le programme du FdG. Non, JLM ne se prononce pas pour une réelle réquisition des entreprises. Il entend que les salariés des boîtes en fermeture dispose d’un droit préférentiel de rachat en vue de fonder une coopérative, ce qui n’est pas du tout la même chose.
Du reste, la question de la propriété est le trou noir du programme du FdG. Car si la nationalisation/recapitalisation a prouvé sa nocivité, il n’y aura pas d’appropriation sociale sans changement des rapports de propriété. Or, le programme du FdG limite au seul secteur de l’énergie une nationalisation assortie de "droits nouveaux pour les salariés". Tout le reste est marqué du principe du partenariat public/privé assorti d’un pôle public de financement. C’est dire que JC Le Duigou est en fait le véritable inspirateur du programme du FdG. Et que Hugues Sibille, acteur des emplois-jeunes de Martine Aubry, nous livre aussi une bonne clef de compréhension de ce programme lorsqu’il explique dans son dernier ouvrage que "les nationalisations sont trop coûteuses". C’est évident quand on rembourse les gros actionnaires. Mais JLM n’explique-t-il pas aux Echos (c’est son interview vérité à lui, comme le fut celle de Hollande au Gardian) : "Les investisseurs n’ont rien à craindre de mon programme". CQFD.

 Enfin, à propos de la dynamique autour du FdG, les camarades se paient de mot. L’état-major du FdG s’est signalé pendant le conflit des retraites par son hostilité avouée à toute perspective d’élargissement du conflit tant sur le plan social, occupation des lieux de travail (raffineries par ex.) que politique, manifestation nationale à paris contre le gouvernement. Le tout conclut par un projet de référendum.
La dynamique est à ce jour électorale pour des raisons connues : défaites sociales en cascades, droitisation extrême du PS ; souffrance des candidats non institutionnels (Poutou, Artaud, et un peu Joly), intronisation de JLM comme chef de la "gauche radicaleé par les médias…
Mais si on veut que les aspects positifs limités de la dynamique électorale ne s’enlisent pas dans le marécage des combinaisons avec le lot de démoralisation et de reculs associé, ne faut-il pas que le courant anticapitaliste conserve son indépendance et sa capacité à exprimer ce que devarit être un programme de rupture anticapitaliste seul à même de satisfaire les revendications populaires ?
C’est la question à laquelle la GA donne une réponse erronée et opportuniste.