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NPA/Front de Gauche : Hélène, Myriam, Pierre-François au miroir du Canard

24 mars 2012, 11:39, par Cop

1) Le cadre c’est en effet la défaite du vieux mouvement social et le ouf de soulagement de la bureaucratie syndicale qui peut se la refaire à la marchais de manière inespérée. Mélanchon est un formidable alternateur qui transforme le mouvement social en voix. S’il était capable d’en faire du courant on aurait résolu le problème énergétique...

Peut-être que certains bureaucrates syndicaux écervelés sont soulagés de défaites sociales, mais ils n’ont d’utilité pour le capital que si existe d’une certaine façon une base sociale, si cette dernière est défaite, la bureaucratie aura servi à défaire mais après elle ne sert plus à rien à la bourgeoisie et la bourgeoisie peut tenter de la liquider (voir les attaques contre la FIOM en Italie).

2) Le problème c’est que cette défaite du mouvement social correspond à une période où les rapports de force entre les classes en europe sont désastreux. Donc sans alternative visible à court terme. Je trouve que c’est assez bien illustré par le ralliement (au temps t, l’histoire parfois s’accélère) d’une grande partie de solidaire.

Si il y a un problème dans l’extrême gauche actuellement c’est ce défaitisme et l’exagération .

La classe ouvrière a perdu une série de batailles, mais elle n’a pas perdu la guerre sur la période. Le cas français est un des pires en Europe, dans d’autres pays la classe ouvrière ne recule qu’en se battant pied à pied.

Même en France existe une série de batailles dans une myriade de petites entreprises, ou de services de grandes entreprises (chez les postiers, dans la santé par exemple), qui montrent un fort volume de résistances, et des fois aussi sur les salaires.

On peut objecter d’un grand nombre de luttes défensives, mais si c’était une défaite, ça n’existerait pas et ça serait le sauve qui peut.

La France, qui est un des pays où le mouvement social a en ce moment un problème plus spécifique connait depuis 20 ans, et tous les 2 ou 3 ans, de puissantes luttes de résistance, les reflux ne sont pas à chaque fois une défaite définitive. Ca va remonter bientôt très fort, seul le flux électoraliste bouche un peu en ce moment la remontée brutale des tensions dans la société française.

Le diagnostic est important. Si on ne comprend pas cette respiration du mouvement social, dans ses batailles souvent perdues, on ne comprend pas ce qui se passe, y comprends des aspects superficiels et très sur les marges des espérances liées à la candidature du politicien bourgeois Mélenchon.

3) Dans ce contexte la campagne du NPA était évidemment difficile à mener. Ceci dit il faut bien le dire, si la direction du NPA ne change pas rapidement son fusil d’épaule, non seulement les résultats vont être désastreux ( ce qui ce conçoit dans la période), mais surtout nous aurons dépensé une énergie incroyable pour faire de la merde. Bref il faut arrêter de faire campagne sur le thème de l’ouvrier candidat : d’une tout le monde a compris, deux c’est très important mettre en pratique l’idée qu’on ne peut pas être mieux représenté que par quelqu’un de sa classe sociale, mais c’est pas un axe de campagne (à moins de virer au populisme), trois, il faut que la direction lui donne des mandats clairs pour marteler sérieusement 3 ou 4 autre trucs pertinents, et c’est pas les possibilités qui manquent. Donc il y a urgence parce que là ça commence à saouler tout le monde ......................

On a vu que le contexte décrit n’est pas le bon. Je n’insisterai pas non plus sur l’incompréhension puissante du contexte mondial des batailles populaires qui fait pression sur la France, ni sur le fond des rapports de forces numériques entre les classes en France (liquidation d’une partie de la petite bourgeoisie et de la paysannerie), des couches sociales dans ces classes (concentration de la bourgeoisie d’un côté, mise à la potion commune des fameuses classes moyennes qui n’ont jamais existé), tout ceci relève de données objectives qui pèsent fortement , qui expliquent que si des batailles sont perdues, la guerre ne l’est pas , il y a des défaites, mais il n’y a pas UNE défaite.

Bien sur qu’à un moment cela peut glisser en défaite mais nous n’en sommes pas encore là. Rien que les indices sur la force militante limité des fascistes montre que nous ne sommes pas encore dans cette situation (sauf en Hongrie, et encore).

Et ce n’est pas du populisme de démontrer qu’un travailleur révolutionnaire sorti du rang doit d’une façon générale être délégué pour représenter sa classe. Il est exact que ça se fasse sur le pire des terrains, mais ...

Ce qui a fait du mal au NPA, ce n’est pas le FdG et sa création, c’est l’existence dans le NPA de réformistes qui ont paralysé ce parti dés le lendemain des élections européennes en s’appuyant sur les médias de la bourgeoisie pour attaquer sans cesse toute orientation visant à préparer méthodiquement une implantation dans les entreprises, la préparation méthodique des flux de remontées des luttes sociales, etc...

Je dis cela en caricaturant un peu, car dans la tête de ces camarades passés au soutien au nomenclaturisme ils ne se voient pas du tout comme cela, bien au contraire le paradoxe c’est que ceux-ci aient sans cesse à la bouche de dire qu’ils sont de vrais trotskystes (on s’en cogne, le NPA ne l’ait pas), des marxistes-révolutionnaires, etc.... Bref tout le jardon y passe pour justifier de rejoindre les bureaucraties politiques réformistes.

Ce phénomène n’est pas nouveau et n’a rien de spécifique au NPA, on le retrouve ailleurs dans pas mal de partis ou de pays...

Revenons aux choses sérieuses :
Ou, autrement dit, après la perte de la bataille sur les retraites, plutôt que d’analyser ce qu’il a manqué pour gagner cette bataille (organisation de la lutte, organisation politique de la résistance, question de la centralisation unitaire sous contrôle des travailleurs, la bataille idéologique, médias, etc, ...) et de préparer méthodiquement les batailles suivantes, construire un parti dans les entreprises qui va bosser à aider les collègues travailleurs à se mobiliser sur leurs revendications, etc.

Bref plutôt que de se concentrer là dessus, une partie du NPA a continué d’estimer que les solutions politiques pour les travailleurs relevaient de combinaisons électorales avec uen forme spécifique de réformisme, le réformisme nomenclaturisé, vivant des prébendes des ors de la république bourgeoise, ce qui ressort d’une erreur si on en juge des dizaines d’années d’expérience sur ce terrain.

On peut convaincre un travailleurs réformiste qu’il se trompe, on peut combattre aux côtés de travailleurs réformistes, on peut réussir ainsi à ce qu’ils se convainquent que pour changer le monde il faudra qu’ils en prennent contrôle eux même.

Cela n’est pas le problème de travailler avec des réformistes, et les révolutionnaires divisent le monde en classes et de ce point de vue poussent aux batailles contre la classe bourgeoise, on ne demande pas le CV politique pour aller à la bataille.

Par contre, essayer de convaincre un nomenclaturiste est une chose bien plus compliquée, c’est comme de convaincre un bourgeois de rejoindre la sociale, ça peut le faire, cela est arrivé, mais jamais, jamais, jamais, nous n’avons vue une classe bourgeoise ou une nomenclatura choisir de se suicider au profit du pouvoir des travailleurs, même partiellement, même de faire passer ses intérets après un mouvement social.

On a vu des nomenclaturas se suicider au profit de la bourgeoisie, jamais au profit des travailleurs, cela n’existe pas.