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Au nom des ouvriers

14 avril 2012, 12:40, par Cops

Les réseaux militants du NPA sont faibles et peu structurés, notamment dans les milieux ouvriers, car ils recrutent surtout parmi les catégories sociales diplômées, au sein notamment d’une petite bourgeoisie culturelle (enseignants, travailleurs sociaux, employés des services publics) qui constitue l’élite militante du mouvement.

Bonjour l’analyse de classe...

Les employés des services publics deviennent petite-bourgeoisie culturelle ? Putains de postiers petits-bourgeois ! d’instits, etc.

Bien, il y a quelque part une once de vérité là dedans, pas sur la petite bourgeoisie qui montre que l’auteur est un peu juste sur la compréhension des classes sociales, mais que les difficultés d’organisation dans des secteurs et les entreprises pour le NPA sont réelles.

C’est vrai.

Mais c’est à l’image des partis du mouvement ouvrier, ou ce qu’il en reste, sur les difficultés de se recentrer dans les lieux mêmes où se reproduit le capitalisme .

Ce n’est pas un problème de sympathies ou de rapprochement , mais un problème d’organisation.

Les dernières difficultés du NPA ont montré par ailleurs qu’une partie de ce qui fondait l’ancienne LCR est bien passée au FdG et qu’il y a là des aspects de composition sociale à comprendre sans exagérer sur les significations.

Bref, le NPA avait des tas de Poutous à présenter, et c’est une donnée nouvelle issue d’une longue accumulation qui a sorti progressivement ce parti d’une situation marquée par des couches sociales étroites de la classe ouvrière.

D’ailleurs, quand on regarde les remarques qui n’ont jamais cessé de fuser contre la candidature Poutou de ceux qui sont passés "ailleurs" il y a bien là une résistance à l’évolution sociale du NPA, sa reconnaissance et ce que cela implique en termes de construction d’un parti de l’émancipation.

Il y avait là également, au delà des postures révolutionnaires bibliques, une bataille autour de la centralité politique d’une classe face à une conception d’une classe satellisée et atomisée, en soutien à des appareils ventriloques extériorisés et largement intégrés dans les ors de la république.

De ce point de vue, le NPA n’est pas la LCR, sans que ce parti, le NPA, ne semble avoir compris ce qu’il est devenu lui-même et sans qu’il n’en tire toutes les conclusions nécessaires.

La question, au nom des ouvriers, des représentations d’une classe, montre qu’il vaut mieux se passer de ventriloques de la classe ouvrière, ça crée moins de déceptions et c’est enfin l’objet permanent d’une grande lutte d’émancipation des travailleurs.

Faire en sorte que la classe se représente elle-même, idéologiquement, culturellement, démocratiquement, c’est de l’air frais.

Mais c’est vrai que ça a du mal à passer par l’entonnoir de la démocratie limitée du système capitaliste.

Poutou, ce n’est pas un chef venu chercher des groupies pour les contraindre, quelque part, même au corps défendant de son parti, c’est un peu de la classe ouvrière qui s’invite sur les plateaux et ça prend d’un coup une grosse place qui ne tient pas trop bien et explose les chambranles des portes.

Alors je lisais l’article de l’express sur Poutou objet médiatique non identifié en ayant une forte envie de dire que si ce travailleur commence à être parfaitement identifié , l’étrangeté de la bourgeoisie et des médias vis à vis de la classe populaire, elle, n’est pas toujours bien identifiée, mais réelle.