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Tribune : « Anticapitalistes, unitaires et indépendants. »

12 mai 2012, 08:55, par copas

Pour les questions de détail

A la différence des élections de 1981 ou 1988, ce président de gauche a été élu sans poussée massive des votes de gauche. Il arrive au pouvoir à la faveur de la division des droites. Division confortée par l’appel de François Bayrou à voter Hollande.

Mitterand 1981 : 51.76%
Mitterand 1988 : 54.02%
Hollande 2012 : 51.62%

La plus grande dynamique populaire et les espérances sur le moment étaient lors de l’élection de 1981.
Mais au niveau électoral, pas tant.

Nous proposons, que se rassemblent dans les entreprises, les quartiers, les travailleurs, les jeunes et leurs organisations pour exiger « le changement, maintenant ! », créer les conditions d’une mobilisation pour arracher des augmentations de salaires, bloquer les licenciements, obtenir la titularisation des précaires dans le secteur public, imposer la retraite à 60 ans. Nul doute que s’engager dans la satisfaction de ces revendications conduira à la confrontation avec les marchés financiers et les grands groupes bancaires.

L’avancée est là mais avec un flou tellement extraordinaire qu’on ne voit pas là les percées stratégiques nécessaires pour avancer.

Qui se rassemble dans les entreprises, concretement ?
Comment résoudre le problème de la division syndicale et sa bureaucratisation ?
Comment construire politiquement dans les entreprises et les secteurs pour avoir une force qui aide ces objectifs ?

Cela suppose de construire un outil vraiment indépendant. C’est l’enjeu d’un double défi pour le NPA : la relance du regroupement des anticapitalistes et une politique unitaire anticrise, en particulier avec le Front de gauche mais, bien au-delà, avec tous ceux qui s’opposent aux politiques d’austérité.

La politique unitaire (non pas anti-crise mais de résistance aux attaques capitalistes) tombe sous le sens mais elle n’est pas d’abord vers le Front de gauche qui n’est qu’un aspect minoritaire du problème mais vers l’ensemble des travailleurs et de leurs organisations de résistance.

L’état du NPA n’est pas bon, mais celui du FdG ne l’est pas non plus, pas seulement pour des raisons de désaccord politique électoral sur les ambiguïtés par rapport au PS mais tout simplement parce qu’il n’est pas bien implanté dans la classe ouvrière au sens large (même si il y travaille). Sa ligne politique s’adapte mal à cela.

Le prolétariat urbain moderne (et ses 80% de la population) est un désert politique organisationnel, malgré des désirs d’en découdre qui ne savent pas comment s’exprimer.
On ne peut pas dire que les possibilités n’existent pas.

Les révolutionnaires doivent donc avoir leur politique d’implantation et de travail dans les entreprises et les secteurs, là où se reproduit la force du capitalisme.

Et la question donc de l’unité de la résistance doit sourdre de cela. C’est cela l’objectif, c’est cela la résistance , c’est cela qui donne le cœur pour gagner, c’est de cela que doit émerger le centre de la résistance, car c’est de cela que peut naitre les formes d’organisations susceptibles d’unifier sous contrôle démocratique des travailleurs.

Ca ne s’oppose pas aux autres efforts mais c’est bien le terrain sur lequel nous pourrons gagner et nous projeter sur la société.

Mais ça nécessite la résistance avec nos organisations syndicales, la bataille pour les unifier dans la résistance, pour les démocratiser, en faire l’expression d’une auto-organisation unifiée, qui se coordonne et capable de repousser et briser le capitalisme.

Non les enjeux actuels ne sont pas de faire aussi bien que 68 ou 36/

Nous sommes dans le chaos de la grande crise capitaliste (pas la crise des capitalistes, eux c’est la crise de foie), et la similarité n’est pas celle de 68.

Quand à 1936, oui, ce sont les travailleurs occupant les entreprises qui marquèrent l’histoire et montrèrent que les travailleurs ont une grande force quand ils sont décidés, mais 3 ans après c’était la marche au fascisme.

C’est donc que nous ne devons pas nous rater. Il s’agit de préparer ce qui ira jusqu’au bout.

Les questions avec les autres partis se posent (et pas essentiellement avec le Front de Gauche comme cela est indiqué) mais ce n’est pas souvent le terrain qu’ils ont choisi eux qui permet de gagner contre la bourgeoisie.

Il est hautement probable que le FdG soit en panne stratégique après la séquence électorale.

JLM a annoncé dans un premier temps un ni ni ni... Wait and see, cela ne pousse pas à prendre les mesures nécessaires face aux défis qui arrivent.

Mais ce n’est pas parce que le FdG n’aura rien à proposer après les élections qu’on doit se positionner essentiellement par rapport à eux.

Il s’agit de construire nous-même pour des tas de raisons et d’abord par c’est possible.

Un dernier mot électoral :
Ce qui a fait le vote JLM a été ce qui a fait les votes laguillier et besancenot, les scores de Die Linke, du SP hollandais, de PRC en Italie, de Syriza en Grèce, du Bloc de gauche portugais, etc...

Pas des attachements à des partis (on voit ce qu’il en est des zigzags des scores) mais le reflet d’une partie des travailleurs radicalisés qui se servent de formations qui leur paraissent radicales pour s’exprimer .

Les scores sont des indicatifs mais ils n’ont plus du tout les valeurs d’attachement qu’un vote PC pouvait avoir dans les années 60-70. Les beaux rassemblements électoraux de JLM ne doivent pas faire illusion là dessus .

Aujourd’hui et demain encore Syriza. Et alors ?

Rien n’est stable de ce point de vue.