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PCF, Mélanchon et sa stratégie"perso" , la tentation de"soupe rose", etc.

13 mai 2012, 18:48, par A.C

Mediapart dans un long article revient sur JLM et son irruption en Ps de Calais, après que les dirigeants BDR du PC13 aient "décliné" ce "cadeau.
Comme l’auteur du papier donne des infos qui sont exactes(j’ai les mêmes) ce petit extrait permet simplement de conforter quelques opinions sur la façon dont LE PCF - y compris en zone qui ale plus combattu l’OPA mélanchon sur le"PARTI" est en train de manger les restes de son chapeau rouge ,en quête de"sauve qui peut nos meubles"...

On excusera le gras qui se veut franche rigolade du VIEUX.


« Mélenchon à Hénin-Beaumont, c’est un peu Jaurès à Carmaux,
explique un proche du co-président du PG. Il y a des ouvriers à défendre et l’honneur de la gauche à relever, alors il y va ! Il ne s’agit pas de parachutage pour se faire élire confortablement. » Hors de question de louvoyer, Mélenchon ne va pas biaiser en jouant à “plus chti que moi tu meurs”. Il n’a pas spécialement travaillé le contexte économique local, pour lui l’assemblée sert à participer à l’écriture de la loi et à défendre le programme du Front de gauche. « Quand il était sénateur, il était déjà législateur et pas du tout “super élu local” », rappelle l’un de ses collaborateurs, Laurent Mafféïs. La riposte aux procès en parachutage est déjà prête, face au FN : « Marine Le Pen a démissionné de son siège de conseil municipal en 2011, et Gollnisch ou Collard sont aussi parachutés… », argumente Alexis Corbière. Cette question est pourtant le principal écueil que redoutent les militants locaux. « J’ai trouvé une parade : quand t’as besoin d’un bon avocat, tu t’en fous qu’il habite dans ta ville », explique l’un à ses copains.

Devant les 300 militants et sympathisants réunis pour l’accueillir à Hénin-Beaumont, Mélenchon a tenu lui-même à se poser « les questions que vous n’oserez pas me poser ». Et d’assumer ainsi : « Oui, je suis un parachuté depuis que ma mère m’a mis au monde ! » Et « Non, celui qui est du coin, il ne connaît pas mieux ! Il connaît bien le coin. Mais il ne connaît pas forcément ailleurs. » « Vu son amour des langues régionales, il y a peu de chances qu’il se mette à parler chti », ironise un membre de son staff.

Pour Mélenchon, l’opération Hénin-Beaumont a été réglée en moins d’une semaine. Après avoir été évoquée lundi dernier en conseil politique du Front de gauche, l’hypothèse a été validée par le comité de circonscription le lendemain. Aux manettes, pour que la mayonnaise prenne entre l’ancien trotskyste et un bastion communiste ultra-orthodoxe du PCF, Michel Laurent s’active. Frère de Pierre, le secrétaire national du PCF, et longtemps secrétaire aux élections et aux fédérations de Marie-George Buffet, il est l’homme fort (mais discret) de Colonel-Fabien. Mercredi, il conduit Hervé Poly, le secrétaire fédéral du Pas-de-Calais et jusqu’ici candidat du Front de gauche à Hénin-Beaumont, auprès de Jean-Luc Mélenchon. Les deux hommes se connaissent très peu. La réunion a lieu à Bruxelles, et dure trois heures. Vendredi, les militants communistes approuvent à une quasi-unanimité la candidature de Mélenchon. Les mêmes, il y a quasiment un an, avaient pourtant rejeté à plus de 70 % l’idée d’un même Mélenchon candidat à la présidentielle. Les réticences et méfiances ont été levées, et le tribun de l’autre gauche peut s’offrir un remake de « Bienvenue chez les cht’als ».

Ce samedi, c’est avec des sanglots dans la voix qu’Hervé Poly présente la candidature Mélenchon à la presse, et donc sa mise en retrait derrière lui, comme suppléant. « On n’a pas arrêté de dire avec les camarades que c’était la meilleure campagne de la présidentielle, alors j’allais pas faire la fine bouche ! » Plus tard, il confie : « Les socialistes, je sais ce qu’ils nous ont pris. Et lui sait comment le reprendre.

 » Elément facilitateur de l’acceptation de Mélenchon par le PCF local : Philippe Kemel, le candidat investi par le PS, et qu’il entend vraisemblablement maintenir, a pris la mairie de Carvin au PCF en 2001, avec l’aide du RPR. « Il est très techno, raide, et viscéralement anti-communiste », dit de lui le secrétaire de la section communiste d’Hénin-Beaumont, David Noël.

La répartition des tâches est aussi affichée clairement. Hervé Poly sera « le député suppléant, et non le suppléant du député, dit Mélenchon aux militants. Il assurera la représentation politique dans la circonscription ». Patron du PCF du 62, Poly cite Maurice Thorez toutes les trois phrases et symbolise assez bien l’image de communistes locaux, réputés « un peu raides ». « Hervé est dans une histoire qui le submerge, il est habité par l’histoire de Thorez et d’un communisme qu’il n’a pas forcément connu, dit Mélenchon. Mais quand on se parle franchement, on est deux militants. Et il a dit oui en 24 heures… » Contrairement au PCF des Bouches-du-Rhône, qui a renâclé à une éventuelle venue de Mélenchon sur ses terres. « La poussée du Front de gauche emporte tout le monde, veut tout de même croire Mélenchon. Les communistes se posent des questions qu’ils n’auraient même pas envisagé de se poser il y a six mois. Et vice-versa… »

D’emblée, Mélenchon a voulu se faire rassurant face aux militants héninois. « Je ne suis pas un coucou », a-t-il lancé aux quelque 300 venus échanger (en fait l’écouter), après la conférence de presse. « Je ne suis pas là pour faire mes petits dans le nid des autres, je viens ici pour aider les camarades sur la base d’une analyse qu’ils ont faite. »