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Le PCF ne veut pas d’un show Mélenchon à l’université d’été

23 juillet 2012, 13:09, par Fañch

Autrement dit, il n’y a rien de plus urgent en ce moment que PSA Aulnay, GM de l’est, Ford Bordeaux, Sanofi, les annonces implicites de dizaines de milliers de suppression d’emploi dans la santé (alors que la situation est devenue terrible à une série d’endroits), la retraite à 60 ans après 35 ans de cotisation, l’échelle mobile des salaires, l’interdiction des licenciements, etc...

Pour une organisation qui se dit révolutionnaire, soutenir les travailleurs en lutte, c’est bien le moins. Mais quand ça devient le seul objectif, comme pour le NPA, ça devient un problème. Il y a urgence, effectivement, mais urgence à fournir aux luttes ouvrières engagées un contenu politique révolutionnaire. ça devrait être le rôle d’organisations comme le FDG ou le NPA ; force est de constater qu’elles ne tiennent pas ce rôle fuyant constamment les débats de fond sur la société que nous voulons construire, la question du pouvoir (au sein de la société comme au sein d’une organisation), la lutte de classes, le rapport aux institutions etc...
Le FDG préfère délimiter son action politique aux échéances électorales en suivant les Directions syndicales sans broncher. Le NPA se borne à une espèce d’ultra-syndicalisme pour pallier aux compromissions de Directions syndicales corrompues. Les luttes sont très importantes, et c’est dans les luttes que la conscience de classe est la plus tangible. Mais quand il n’y a aucune perspective apportées par des orgas "révolutionnaires" la conscience de classe existe pour quoi faire : trouver un repreneur ? C’est donc ça, le grand projet révolutionnaire : trouver des repreneurs ?
Comprenons-nous bien, camarade, il ne s’agit pas d’opposer le soutien aux luttes à l’élaboration d’un vrai projet révolutionnaire, mais de mener (et privilégier ces deux aspects plutôt que de perdre du temps et de l’énergie avec les élections) de front ces deux urgences. Le rôle d’un syndicat = résister ; mais le rôle d’un parti révolutionnaire ce n’est pas de résister, c’est de passer à l’offensive ! Il faut arrêter d’annoner "résistanceuuu" comme des automates alors qu’on aura bientôt plus que nos slips à "ne pas lâcher", et au contraire revendiquer notre société communiste. Arrêter d’être "anti" par peur d’avoir une hémorragie militante, l’hémorragie elle a eu lieu ! Les travailleurs ont besoin d’un modèle d’organisation de société concret, débarrassé des classes sociales et de l’Etat, une perspective révolutionnaire pour nous sortir de notre merde. ça demande un effort considérable, être capables de se remettre en question, des débats démocratiques de fond. Loin d’être une "perte de temps", cela permettrait d’utiliser toutes les brèches que le Capital laisse béantes pour proposer d’autres modes d’organisation émancipateurs, au lieu de laisser toujours le patronat donner le premier coup.

Fraternellement,

Fañch