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Qui est Jean-Pierre DENIS, Président du Groupe Crédit Mutuel Arkéa ?

25 mars 2013, 21:52

Le Point - Publié le 17/01/1998 à 12:22 - Modifié le 25/01/2007 à 12:22

Recrutements politiques

"A la Générale des Eaux, la lutte contre la fracture sociale n’est pas une formule vide de sens. Le premier employeur privé de France met même un point d’honneur à voler au secours d’une catégorie de personnels particulièrement victime de la précarité de l’emploi : les anciens conseillers gouvernementaux au chômage pour cause d’alternance.

Ces derniers mois, la Compagnie a ainsi embauché une douzaine de cadres dans les galeries du pouvoir. Dernier en date à quitter les ors de la République pour les couloirs capitonnés de la Rue d’Anjou, Jean-Pierre Denis, secrétaire général adjoint à l’Elysée, où il suivait depuis deux ans les dossiers économiques et industriels. Les nouvelles fonctions de cet inspecteur des finances, nommé conseiller personnel de Jean-Marie Messier, PDG de la Générale des eaux, sont encore floues. Officiellement, il doit suivre les opérations de croissance externe de la Compagnie. Mais, en interne, les spéculations vont bon train. « Il a été jugé trop inexpérimenté pour prendre des fonctions directement opérationnelles, estime un cadre historique du groupe. Mais il est programmé à moyen terme pour accéder à la direction de Havas. En attendant, il doit se pencher sur le devenir de la CEP, sa filiale d’édition. »

Jean-Pierre Denis rejoint quelques pointures politiques fraîchement recrutées comme Thierry de Beaucé, un ancien secrétaire d’Etat « d’ouverture » de Michel Rocard. La nomination de ce diplomate bombardé directeur délégué pour les affaires internationales, mais peu connu pour ses qualités de manager, a fait jaser. « Il est pourtant l’homme parfait pour assurer au mieux la représentation du groupe à l’étranger », plaide-t-on rue d’Anjou. Idem pour l’ancien député RPR Alain Marsaud. Doté d’un titre de directeur général adjoint, ce magistrat antiterroriste en détachement est censé faire profiter la maison de ses compétences en intelligence économique. « Une fonction dont nous étions dépourvus jusqu’ici », dit-on dans l’entourage de Jean-Marie Messier.

D’autres recrutements moins voyants, réalisés dans les aréopages de droite comme de gauche, sont venus compléter l’état-major de la Compagnie, ces dernières semaines. Ont notamment été nommés Olivier Grunberg (ancien des cabinets Balladur et Idrac), Cyril-Roger Lancan (ex-Emmanuelli), Pierre Servent (ex-Millon), Agnès Audier (ex-Idrac), Jean-Pierre Frémont (ex-Bayrou)... « Ces nominations ont obtenu, le cas échéant, le feu vert de la Commission de déontologie de l’administration », précise-t-on, agacé, au siège de la Compagnie.

Sans doute. Mais, en interne, la multiplication de ces embauches politiques commence à semer le trouble. « Cette façon de faire n’améliore pas l’image de la maison », reconnaît un dirigeant pourtant réputé « dans la ligne ». Elle laisse en effet planer un doute sur la volonté proclamée de Jean-Marie Messier de rompre définitivement avec les pratiques d’influence en vigueur sous son prédécesseur, Guy Dejouany.

L’omniprésence des hommes de cabinet dans une entreprise en négociation permanente avec le pouvoir ne peut laisser indifférent. Car la Générale des eaux continue bel et bien de vivre grâce aux contrats publics. L’année dernière, par exemple, seul le pôle « environnement », regroupant les activités déléguées par les collectivités locales (eau, énergie, déchets et transports), a gagné de l’argent. Dans le même temps, l’exploitation des autres secteurs du groupe, comme l’immobilier, le BTP ou la communication, activités par essence moins soumises au bon vouloir des pouvoirs publics, s’est soldée par des pertes."

http://www.lepoint.fr/actualites-economie/2007-01-25/recrutements-politiques/916/0/88159