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C comme Charlie, C comme Complot !

21 janvier 2015, 21:52

c’est un texte salutaire

il y a un moyen de résister, non pas à "l’émotion" (qui ne serait pas ému...) VS "la réflexion" (ceux qui invitent à réfléchir ont aussi leurs "partis pris") ; mais résister en faisant marcher sa tête

Exemple : le 12 juillet, j’ai recoupé quelques éléments qu’on trouvait partout dans la presse

1) la parole "brute" des réticences à la minute de silence, y compris dans le Figaro... (discerner les faits et l’interprétation) / c’est pourquoi j’ai insisté dans un autre fil sur cette écoute - faire de la propa, c’est pas mon but ni mon style

2) recoupement avec la trajectoire de Coulibaly selon son cousin, et les témoignages d’otages (’juifs’) du supercasher

« Il n’a pas la haine du juif, du chrétien, il a la haine de l’État français »

de Amad, un cousin du criminel Coulibaly, extraits :

« "En prison, il perd son père", et l’Administration pénitentiaire "refuse qu’il aille à la cérémonie" funéraire... Je pense que c’est de là qu’il (s’est radicalisé)... il a dû être embrigadé en prison. Il a juste côtoyé une bande d’abrutis, et lui aussi est devenu abruti. Il a récolté ce qu’il a semé. Je lui avais dit de lire le Coran dans le bon sens". »

Pour autant, il assure n’avoir pas "senti de radicalisation" chez son cousin. "Il portait la djellaba, rien de plus". Mais Amedy Coulibaly avait "la haine de l’État français. Il n’a pas la haine du juif, du chrétien, il a la haine de l’État.". "Comme beaucoup d’autres français", avertit Amad. "Mon cousin ne sera pas l’unique, il y en aura d’autres".¯ »

si Coulibaly n’a pas la haine du juif, c’est néanmoins dans un super-marché casher qu’il prend des otages et tue quatre Juifs. Pourtant, le témoignage de son cousin est corroboré par des rescapés de la porte de Vincennes :

«  On ne peut pas dire qu’il nous surveillait de près. En fait, on était presque relax. J’ai essayé de sympathiser avec lui : je lui ai dit qu’on était du même milieu, qu’on avait grandi dans la même banlieue, etc. Je n’ai pas l’impression qu’il se méfiait de nous : on pouvait se déplacer dans le magasin. À un moment, il s’est servi dans les rayons pour se faire un petit sandwich. Il nous a dit : "Allez-y les gars, faites comme chez vous." J’ai répondu : "Tu es gentil mon pote, mais tu m’as un peu coupé l’appétit, là. » L’un des otages du supermarché casher de la porte de Vincennes raconte les circonstances de l’attaque, de la mort des quatre victimes et de l’assaut final de la police » Libération 11 janvier

3) un autre élément est instructif : les terroristes comme soldats d’un capitalisme réel, non par quelque ruse à dénoncer à travers la religion musulmane, mais de façon concrète, directe :

dans une interview, le « mentor » des frères Kouachi, l’imam repenti infirmier à la Salpêtrière, explique qu’ils étaient "nuls religieusement", qu’ils ne s’intéressaient dans le Coran qu’aux passages justifiant leur combat guerrier.

Recoupé avec la non-haine des Juives, que Coulibaly a néanmoins abattues tout en discutant tranquillement plus tard avec l’otage juif" qui le rapporte, cela donne le caractère politique, et la nature de soldats des terroristes, au service de qui tire les ficelles, des capitalistes des régions du monde concernées, au Qatar a-t-on dit mais ailleurs aussi. Qui pourrait le nier ? le réservoir est plein de méchants arabes d’en-bas, pilotés par des gens aussi tranquilles et fréquentables que le Président François le second, le Nègre non fondamental Obama, et les patrons du Cac40

comme je l’ai fait remarquer chaque fois que pointait une explication par un complot (et sans nier qu’on ne sache pas tout), pour l’essentiel dans ce qui s’est passé, pas besoin de complot : une logique, infernale et cynique, mais que les plus attentifs ont vu venir depuis un bonne dizaine d’années. C’est à cela que sert, au-delà de l’information, l’analyse théorique, d’un point de vue de classe. Comprendre des intérêts en jeu, les rôles et fonctions des forces politiques et économiques aux pouvoirs avec leurs médias à la botte pour les raisons expliquées dans le texte, voilà qui permet, a minima, de ne pas se faire refourguer ni la sainte-messe nationale, ni des "complots", qui n’expliquent rien

vrai que le réel est complexe, mais il existe une structure des contradictions à l’œuvre, utiles pour décrypter les événements, les discours quotidiens, événements qui, en retour permettent de mieux comprendre les choses en jeu maintenant