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... et des sourds bidous ail ail ail !

30 mai 2005, 14:23

ON A GAGNE !!!!!!!!!!!!!!!!!
PUTAIN CA FAIT PLAISIR !!!!!!!!!!
c’est une tres bonne nouvelle pour le peuple qui a enfin bloqué la construction d’une europe capitaliste !!!!
scalp

salut Stan, j’avais bien compris dès les derniers sondages que tu voterais quand même de désespoir, mais tu vois, on en apprend de bonnes, l’Europe n’était pas encore capitaliste, et elle ne deviendra pas... c’est la bonne définition de l’anti-capitalisme, ne pas le voir où il est, le combattre ailleurs, le dépasser nulle part... les patrons, à part une petite frayeur bien médiatisée quant au curseur salarial, ya belle lurette qu’ils ont intégré la façon de s’en sortir, y compris en ayant placé leurs billes dans le ’non’ de gauche, par ex l’ex épouvantail "social-libéral" qui alimente les espoirs des poires du scrutin du siècle

Le vrai est un moment de la faux (10 prairial)

Notes autour de minuit, 29 mai

Le ’non’ au référundum apparaît d’abord comme un gigantesque bras d’honneur du "peuple français" aux institutions politiques, étatiques et médiatiques (les spectateurs montent sur les tréteaux pour participer à la farce).

S’il est majoritairement un vote "de gauche", il faut relativiser en rapportant ses 55 % ( 15 millions de voix) aux 45 % ( 12 à 13 millions de voix) que les leaders du non (de gauche ou d’extrême-droite) réunissaient au premier tour de la présidentielle de 2002, avec, alors, 5,4 millions soit 20% pour la seule extrême-droite (Le Pen-Mégret) -soit, sans de Villiers, l’équivalent d’un gros tiers du ’non’... (on pourrait cerner l’idéologie national-souverainiste qui est commune à une partie de la gauche et de l’extrême-droite, dans le prolongement du bolchévisme national depuis un siècle, avec comme caricature ses figures de transfuges des années 30 ou du courant rouge-brun).

Par conséquent, on peut renvoyer à son poids de démagogie la sur-interprétation politicienne de ces résultats par les leaders de gauche partisans du ’non’, et douter de la potentialité réelle de l’enthousiasme et des attentes populaires qu’ils susciteraient, à en croire les militants.

D’une part ce résultat n’affectera que marginalement les politiques mises en oeuvre par les Etats européens (même en cas d’échec final du Traité constitutionnel). Si elles font mine d’être moins "libérales", elles n’en demeureront pas moins capitalistes, y compris dans les modalités d’adaptation qu’un gauche au pouvoir pourrait apporter, et justifier.

D’autre part la campagne du référundum et ses suites se confirmeront comme temps fort de la structuration politique de l’idéologie démocratiste radicale, à travers la recomposition de la gauche qu’elles auront accélérée, dans les termes du pôle de radicalité recherché par les alternativistes depuis plusieurs années, où ATTAC aura joué un rôle transitoire entre déconstruction et reconstruction politique. C’est en apparence, dans l’évolution des discours des partis prenants, une réussite des opérations de type Ramuleau, de rapprochement entre la gauche du PS, le PCF, la LCR et une partie des Verts, qui tend à réaliser sa déconnection du PS majoritaire, mais n’évite pas d’être recouverte par la percée de Fabius, l’ex-épouvantail "social-libéral". Ces partis n’ont pas besoin de réaliser un rapprochement structurel pour opérer cette recomposition, et les appels revigorés au "grand parti ouvrier" pourront aisément lui servir d’appoint gauchisant (le rôle pivot de la LCR, de certains satellites du PCF, de divers groupuscules y compris "anarchistes"...). C’est la réalisation du "prolongement politique du mouvement social".

Pas plus les chiffres des résultats que ces réalités politiciennes ne permettent de préjuger d’une possible construction et de la moindre stabilité d’une politique institutionnelle correspondant à la montée de ce discours alternatif. Autrement dit cet "anti-capitalisme", comme illusion s’emparant des masses, pas plus que "le programme commun de la gauche" des années 70, ne pourra déboucher sur une réalisation politique stable au niveau institutionnel : ce n’est pas ici une question de rapport de force, mais le fait que celui-ci correspond, non à une possibilité de dépassement du capitalisme, mais au leurre d’un capitalisme propre ou d’une transition socialiste au communisme.

Ce qui change, c’est la donne politique (ou politicienne), qui se met à jour de l’idéologie qui la sous-tend, nécessité historique dans le cycle de luttes du démocratisme radical, avec ses marques persistantes et confirmées de programmatisme. De ce point de vue c’est à la fois une stimulation des luttes et leurs ancrages dans les limites de ce cycle de la contradiction capital-prolétariat

Patlotch