Accueil > ... > Forum 577796

Le Covid-19 frappe plus durement les pauvres !

26 juillet 2020, 16:43, par JOclaude

Source :Logo de Le Canard enchaîné - NDLR : Un pognon de dingue n’est-ce pas !
mercredi 22 au mardi 28 juillet 2020
Page 8
506 mots -2 min
Vignette de la page 1 Vignette de la page 8
LE CANARD ENCHAÎNÉ
Pôle emploi sous les charges
LE SER­VICE PU­BLIC chargé du pla­ce­ment des de­man­deurs d’em­ploi n’est que très peu fi­nancé par l’Etat. La plus grande par­tie (72 %) des res­sources de Pôle em­ploi est si­phon­née dans les fonds de l’Uné­dic, la caisse d’in­dem­ni­sa­tion des chô­meurs. Celle-ci n’est autre qu’une as­so­cia­tion (loi 1901) de droit privé co­gé­rée par les syn­di­cats et le pa­tro­nat… quand le gou­ver­ne­ment n’y fourre pas son nez.

C’est la Cour des comptes qui lève ce lièvre dans un rap­port sur Pôle em­ploi pu­blié le 16 juillet. Un peu hor­ri­fiés, les ma­gis­trats en­foncent le clou : ce hold-up de l’Etat (3,4 mil­liards) re­pré­sente le dixième des co­ti­sa­tions to­tales en­gran­gées par l’Uné­dic, c’est-à-dire des sommes ver­sées par les sa­la­riés (et leurs en­tre­prises) pour les sans-em­ploi.

Les ma­gis­trats de la Rue Cam­bon s’étonnent de cet es-ca­mo­tage fi­nan­cier, mais ils af­fichent sur­tout leur in­com­pré­hen­sion de­vant un autre mys­tère aussi im­pé­né­trable : aucun re­pré­sen­tant de l’Uné­dic ne siège ès qua­li­tés au conseil d’ad­mi­nis­tra­tion de Pôle em­ploi. Il ne se­rait pour­tant pas ab­surde que l’or­ga­nisme qui paie puisse s’as­su­rer que l’ar­gent pré­levé sur les al­locs est bien uti­lisé.

Il l’est, en tout cas, à l’égard des em­ployés. A en croire les ma­gis­trats, les sa­la­riés de Pôle em­ploi sont fort bien trai­tés. « Pôle em­ploi a fait de la qua­lité de vie au tra­vail l’un des axes ma­jeurs de sa stra­té­gie de res­sources hu­maines », in­sistent-ils. Le temps de tra­vail y est in­fé­rieur à la durée lé­gale en rai­son d’une se­maine sup­plé­men­taire de congés oc­troyée au per­son­nel par la di­rec­tion. Outre ces congés lé­gaux, le taux d’ab­sen­téisme (8,6 %) écrase celui des sa­la­riés des boîtes pri­vées (5,1 %). Et pour cause : chaque agent est ar­rêté en moyenne 13,2 jours par an en rai­son d’une ma­la­die bé­nigne. Pe­tite pré­ci­sion : ce sont ces mêmes agents qui peuvent ra­dier un chô­meur et lui su­crer son alloc pour une ar­deur in­suf­fi­sante dans la re­cherche d’un bou­lot.

Ces pisse-froid de la Cour éreintent aussi les 134 cadres di­ri­geants qui palpent en moyenne près de 10 000 euros par mois et dis­posent presque tous de voi­tures de fonc­tion, qu’il leur est loi­sible d’uti­li­ser pour leurs dé­pla­ce­ments pri­vés. Mieux, un ac­cord-cadre signé en 2014 fixe le ni­veau de l’in­dem­nité de rup­ture du contrat de tra­vail pour ces cadres dorés sur tranche : entre 348 000 et 531 000 euros.

Les chô­meurs peuvent être ras­su­rés : le po­gnon pré­levé sur leurs al­locs est uti­lisé à bon es­cient.