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La théorie monétaire moderne expliquée simplement

23 octobre 2020, 03:26, par Lepotier

Pour bien comprendre la MMT le mieux est d’aller sur leur site :

https://mmt-france.org/

C’est une sorte de secte « théorique » et très dogmatique, avec manifestement un « gourou », un certain Warren Mosler, et quelques adeptes, dont certains recrutés chez les keynésiens, et qui tente d’imposer ses vues au reste de la communauté des économistes influents.

Le meilleur résumé que l’on peut en trouver est celui-ci :

https://mmt-france.org/2020/05/04/la-mmt-cette-inconnue/

On peut donc mesurer à quel point ce truc est profondément débile, dogmatique et bourré de contradictions intrinsèques énormes et avec tous les fondamentaux de l’économie classique, également.

Néanmoins, le tout a une cohérence formelle qui repose sur la création monétaire comme base de l’économie, et c’est pourquoi ce courant a manifestement inspiré et influencé la doctrine monétaire actuelle du banco-centralisme, même si cela n’est pas formellement reconnu. Du moins Patrick Artus (Natixis) en est arrivé naturellement à cette conclusion et je la partage, même si avec une approche très différente.

Une bonne partie des théories MMT, inapplicables concrètement à un État seul dans un monde concurrentiel, deviennent fonctionnelles dans un monde banco-centralisé qui renonce, par la force des choses, à savoir l’évolution des forces productives modernes, à un développement économique fondé sur la valeur d’échange.

Dans la théorie MMT, c’est l’État qui est seul à l’origine du marché, par la création monétaire et l’impôt, ce qui, en économie classique (…et même néo-classique) est évidemment une absurdité.

Dans le banco-centralisme, la création monétaire ne « crée » pas le marché, mais lui permet déjà actuellement de survivre, ce qui, à terme, revient au même : le marché libre est remplacé par un marché artificiellement entretenu par la dette et le déficit également monétairement entretenu. (Roulement de la dette).

Il y a donc bien identité du cycle, même si transposé d’un « État théorique », complètement chimérique, à l’économie mondiale banco-centralisée.

Pour aller plus loin, il faut reprendre l’étude de la loi de la valeur, sous l’angle du rapport entre valeur d’échange et valeur d’usage.

La notion de valeur d’usage a été réintroduite par les néo-classiques, sous la forme de l’utilité marginale, qui en est donc une transposition déformée.

Elle prend évidemment de l’importance avec la modernisation des forces productives, qui réduit la part du travail vivant, malgré l’augmentation apparente de la plus-value relative, qui en réalité s’effondre, à partir d’un certain stade d’automatisation et de robotisation.

C’est la recherche de ce point d’effondrement qui devrait faire l’objet du travail d’une équipe d’économistes marxistes, s’il en existait encore assez, et de suffisamment motivés…

Ce n’est pas le cas, et tout seul, c’est au dessus de mes forces.

Cela pourrait aider à comprendre le rôle du crédit dans une économie de transition à notre époque, qui ne sera donc plus basée entièrement sur la valeur d’échange, non plus, par la même force des choses, qui ne peut évidemment qu’augmenter !

Il y a un ratio valeur d’échange/valeur d’usage à établir, de manière générale et selon les secteurs, pour une répartition sociale équilibrée des biens et services, tout en pratiquant le partage du travail, et donc, le plein emploi, même si éventuellement à temps réduit par rapport à l’actuelle durée hebdomadaire du travail.

C’est ce qui peut permettre d’ajuster au mieux la masse monétaire circulant dans un pays socialiste, pour assurer à la fois un équilibre économique socialement dynamique et une stabilité monétaire.

Lepotier