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> La discrimination linguistique au profit du global english est anti-sociale et anti-démocratique

17 septembre 2005, 11:26

LES RENTES CACHEES DU GLOBAL ENGLISH.

Je mentionnerai rapidement trois avantages pour les classes dominantes dans les grandes entreprises, les "sciences sociales" et les organisations financières internationales. Les dirigeants des firmes multinationales, y compris les "champions français" ex-nationalisés comme France Telecom, EDF, Renault... imposent à une fraction croissante de leurs salariés l’anglais comme langue de communication, parfois même entre francophones. Officiellement il s’agit de mieux s’insérer dans la mondialisation dont l’anglais est la langue. En fait les directions accumulent un surprofit rentier : les travailleurs pour des raisons évidentes tenant à des manques dans leur formation initiale en anglais, dont leurs familles n’ont pu financer de longs séjours coûteux dans les pays anglophones et qui sont fatigués après leur travail ne peuvent maîtriser totalement la "langue des seigneurs" pour la grande majorité. Claude Piron, ancien traducteur international à l’O.M.S., dans "Le défi des langues" a chiffré cet investissement ou plutôt ce tribut néo-féodal à 10000 heures, soit SIX ANNEES de travail à temps plein. L’objectif principal est donc de disqualifier les salariés, d’aggraver la fracture sociale et l’exploitation de potentiellement 94% de la population mondiale.

Un autre avantage de la domination du "global english" est de promouvoir l’idéologie néo-libérale des rentiers de la haute finance au rang de "science". Les soi-disant"prix Nobel" d’économie sont attribués par un jury néo-libéral de la Banque de Suède. De plus le système universitaire américain, qui produit la majorité des communications en anglais sur les "sciences sociales" est majoritairement privatisé et dépend financièrement fortement des fondations des milliardaires. Donc les chercheurs critiques à l’égard du système en place sont le plus souvent marginalisés aux USA et dans les revues théoriques anglophones dominantes.

Les partis conservateurs, s’appuyant sur cette pseudo-science, vont dominer le Fonds monétaire international, banque dans laquelle les pouvoirs sont détenus par les pays riches. Ils vont, appuyés sur une bourgeoisie locale anglophone et soumise ou compradore, imposer les "thérapies de choc" aux pays du Sud et de l’Est, politiques débouchant sur l’aggravation de la misère... Le résultat est donc une explosion des rentes financières des gros actionnaires, la surmortalité annuelle de cinq millions de très jeunes et la pauvreté accrue dans les pays du Sud-rapports annuels du Programme des Nations Unies pour le Developpement... Mais pourquoi les grands media n’en parlent pas ? Le budget publicitaire mondial est de 1000 milliards de dollars équivalent au budget de l’armement et le capital des grands media est détenu majoritairement par les groupes financiers et industriels.Dans le capitalisme qui possède dirige. Dassault fils l’a rappelé au Figaro.

Le global english n’est pas une "langue neutre". C’est une pièce maitresse du dispositif de ceux "d’en haut", qui ne veulent pas que ceux "d’en bas" puissent se comprendre par l’intermédiaire d’une langue internationale neutre et facile comme l’esperanto, ce qui contriburait à changer le rapport de forces au profit du travail contre le capital.

Les solutions sont simples : reconnaitre l’esperanto comme langue à option au bac et aux examens ainsi que comme langue propédeutique aux autres langues étrangères dans le primaire ; demander la présence de l’esperanto, langue neutre auxiliaire dix fois plus facile que l’anglais et qui a fait ses preuves depuis plus d’un siècle, comme langue de travail de la BCE et de la Commission... Europe et monde citoyens ou néo-féodaux, là aussi il faut choisir.
Morico